Alors que la communauté internationale s’est penchée sur le pays le 25 septembre, évêques et média décrivent une situation catastrophique, dans une indifférence latente.
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« La Centrafrique est un pays à la dérive » a lancé l’évêque de Bangassou dans une interview au site Internet Periodista Digital, appelant l’ONU à « intervenir ». Mgr Juan José Aguirre Muños, missionnaire espagnol s’exprimait à la veille d’une réunion organisée le 25 septembre en marge de l’assemblée générale de l’ONU, au cours de laquelle la communauté internationale s’est enfin penchée sur ce pays oublié de tous.
L’appel a-t-il été entendu ? Si aucune décision concrète n’a encore été prise, une certaine prise de conscience de la gravité humanitaire et sécuritaire semble s’être produite, dans la lignée notamment de la France, qui réclame le soutien de la communauté internationale pour la République Centrafricaine (RFI).
Car la situation est chaotique, décrit encore l’évêque de Bangassou dans l’interview reprise par news.va : « toute la population est emprisonnée comme dans un camp de concentration, prise en otage par le gouvernement de la Seleka, à son tour lui aussi à la dérive »,
Le pays s’est enfoncé dans l’une des crises les plus graves de son histoire, depuis que la coalition de la Seleka a renversé le président François Bozizé en mars 2013. Selon Mgr Juan José Aguirre Muños, la coalition s’est progressivement divisée, suivant les divisions de ses cinq principales composantes militaires, attendue qu’une seule d’entre elles a pris le pouvoir, les autres – pour un total de quelques 15.000 rebelles – s’étant transformées en formations criminelles à la recherche effrénée d’une proie à mettre en pièces.
Depuis la violente crise et les pillages de la plupart des institutions, le pays est presque tombé dans l’oubli général, décrit Afrique-Asie.fr : « Il n’y a plus de représentations des agences des Nations unies, repliées à Libreville (Gabon), et les grandes ONG – dont les établissements ont aussi été pillés – tout comme les petites se sont retirées ou ont au minimum évacué leur personnel. » Une situation qui laisse s’implanter des groupes terroristes de toutes sortes : Armée de résistance du Seigneur (LRA) au sud-ouest, braconniers et les trafiquants au nord, « Enfin, l’effondrement total de l’État ouvrirait grand la voie aux réseaux terroristes, les Sahéliens d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pouvant fort bien apprendre à se débrouiller en région forestière ».
Ces jours-ci, les medias décrivent des scènes de désolation : maisons brûlées, viols, pillages, exactions en particulier dans la région de Bossangoa, à l’ouest du pays, d’où est originaire le président déchu. Une situation que ne réussissent pas à contenir les groupes d’autodéfense montés par les paysans, alors que le déploiement des 3500 hommes prévus par la Misca traîne en longueur. (Euronews).