Dans la capitale serbe et à Nis, ville natale de Constantin, 30 évêques, entourés de représentants orthodoxes, musulmans et juifs, lancent un vibrant appel à la réconciliation et à la paix.
« J’ai vu ici un signe très important pour toute l’Europe : c’est la première fois depuis la guerre de la fin du siècle dernier que tous les évêques sont réunis ici avec le peuple, pour donner un signe de véritable réconciliation et de paix… », déclare sur les antennes de Radio Vatican, le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan (Italie) à l’occasion des célébrations, en Serbie, des 1.700 ans de la signature de l’Edit de Milan par l’empereur romain Constantin en 313.
Plus de 30 évêques et quelque 3 000 fidèles venus de tous les territoires de l’ex-Yougoslavie ont assisté le 21 septembre dernier, à Nis, la ville natale de l’empereur Constantin, à la messe solennelle célébrée par le cardinal Scola.
Des délégations orthodoxe, musulmane et juive, ainsi que les autorités civiles étaient présentes, dont le président serbe Tomislav Nikolic.
L’occasion pour l’Eglise catholique de lancer dans cette région qui porte encore les blessures des guerres des années 90, un appel à la réconciliation et à la paix et en faveur de la liberté religieuse qui continue d’être violée dans plusieurs pays.
Le même jour, le cardinal Scola a eu des entretiens avec le patriarche de l’Eglise orthodoxe serbe, Irénée, élu en 2010 comme successeur du patriarche Pavle, et le président serbe Nikolic :
« J’ai eu la possibilité de rencontrer aussi bien le patriarche Irénée que le président de la république et j’ai vu de la part de nos frères orthodoxes une conviction bien enracinée de promouvoir avec une nouvelle énergie le travail œcuménique », souligne l’envoyé du pape à Radio Vatican. Et de commenter : « Nous avons vraiment besoin de ça en Europe. Dans une société post sécularisée et comme celle dans laquelle nous vivons, dans une société plurielle, il est très important que l’unité des chrétiens se montre comme Jésus nous l’a indiquée, mais je vois aussi des signes très beaux de collaboration, tandis que ma rencontre avec le président me confirme de la part de la Serbie qu’il y a une nouvelle vision des choses, une vision pacifique, et chez les citoyens une vraie volonté de paix (…) »
Chaque diocèse de Serbie avait prévu des célébrations aussi bien spirituelles que culturelles, mais le cœur de l’évènement était l’intervention du cardinal Scola à Belgrade. Elle a été précédée par un chemin de croix à travers les rues de la ville en mémoire de la croix retrouvée à Jérusalem par sainte Hélène, la mère de Constantin, et en mémoire de la croix apparue à Constantin, à la veille de la bataille du Pont Milvius en 312 : « Cette célébration, le fait de mettre la croix du Christ au centre, c’est à dire l’offrande que Dieu qui s’est fait homme a voulu faire de sa vie et qui nous indique que l’amour est l’unique route possible pour la vie de l’homme d’aujourd’hui, est un signe que toute l’Europe, surtout nos pays d’occident qui sont un peu fatigués, doit prendre très au sérieux ! », a encore commenté le cardinal Scola.
Les catholiques en Serbie, 5% de la population, se trouvent principalement en Voïvodine, au nord du pays.
I.C