Le HCR lui attribue son fameux « Prix Nansen » pour son service auprès des femmes et jeunes filles victimes de violences. Elle sera reçue par le Pape le 2 octobre
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« C’est une véritable héroïne », a déclaré António Guterres, Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés en annonçant, mardi 17 septembre, l’attribution du Prix Nansen pour les réfugiés à la Sœur congolaise Angélique Namaika.
Le prix Nansen récompense chaque année une personne qui a rendu des services exceptionnels à la cause des réfugiés. Sœur Angélique, est récompensée pour l’aide extraordinaire qu’elle apporte aux femmes déplacées par la sanglante rébellion ougandaise LRA
Le Centre pour la réintégration et le développement de Dungu, animé par la religieuse, « a changé la vie de plus de 2.000 femmes et jeunes filles, qui avaient été contraintes à s’enfuir et avaient été brutalisées principalement par la LRA » affirme une note du Haut Commissariat. La majeure partie des femmes accueillies par le Centre, créé en 2008, témoigne d’enlèvements, de travaux forcés, d’homicides, de violences sexuelles.
« Sœur Angélique Namaika montre qu’une personne seule peut changer les vies de familles lacérées par la guerre » a souligné Antonio Guterres. (Fides)
L’annonce du nom de la lauréate coïncide avec la publication d’un rapport (en anglais) sur la vie des personnes déplacées par la violence de la LRA. Depuis 2008, on estime que 320 000 personnes ont été forcées de fuir dans la province Orientale de la RDC, parfois à plusieurs reprises. Sœur Angélique a elle-même été déracinée par les violences en 2009, quand elle vivait dans la ville de Dungu. Elle a donc éprouvé la douleur de devoir fuir son propre foyer. C’est en partie cette connaissance qui la pousse à travailler jour après jour pour aider toutes les femmes et jeunes filles qui en ont besoin.
La religieuse « travaille sans relâche pour aider des femmes et des jeunes filles rendues extrêmement vulnérables par le traumatisme, la pauvreté et le déracinement. Les obstacles sont de taille et son œuvre n’en est que plus remarquable ; sœur Angélique ne laisse rien se mettre en travers de son chemin », a encore déclaré António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à propos de la lauréate. (Réveil-FM)
Dans le cadre de son prix Nansen – doté de 100 000 dollars, qu’elle va injecter dans les « activités des femmes » – la religieuse ira, le 30 septembre, à Genève, pour recevoir son prix puis au Vatican, le 2 octobre, où elle sera reçue en audience par le pape François.
En l’apprenant, raconte Habibou Bangré pour RFI, elle n’a pas vraiment réagi. Mais dans la nuit, réveillée pour nourrir l’un des orphelins qu’elle héberge, elle s’est demandée ce qu’elle allait dire au pape François sur « le problème de la LRA ».
« Quand j’ai pensé à cela, dit Sœur Angélique, j’ai commencé à pleurer. Pleurer pour longtemps, presque trente minutes. J’ai tant parlé depuis 2008, jusqu’à maintenant…je vais seulement me jeter à ses pieds pour lui dire pardon. (…) Qu’il pardonne, que Dieu pardonne à Kony [le chef de la LRA note d'Aleteia] et ses bourreaux pour tout le mal qu’il a commis dans notre territoire et les territoires voi]sins. »