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Luca Volontè : défendre les « valeurs non négociables », c’est promouvoir les droits de l’homme

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Les fondements de l’écologie humaine : droits de la famille, de la vie, de la liberté religieuse restent les piliers du droit international. Il faut s’appuyer sur eux pour agir.

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Nous reproduisons ci-dessous de larges extraits de l’intervention du député italien Luca Volontè,  Président honoraire du Parti populaire européen auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et Directeur-Général de la Fondation NovaeTerrae, à la table ronde "La défense de la famille et des droits de l'enfant: une lutte commune en Russie et en Europe" (4/07/2013) organisée par l’Institut de la démocratie et de la coopération  (IDC) que nous remercions pour son aimable autorisation. (1)

(…) C'est un honneur pour moi de vous adresser la parole aujourd'hui au sein de cet Institut important. Le thème de notre débat de ce soir est très stimulant.  Il saisit pleinement le défi auquel nous sommes confrontés d'aujourd'hui: "La défense de la famille et des droits des enfants, une lutte commune de l'Europe et de la Russie." (…)
"Le courage," disait Plutarque, "ne consiste pas à braver le danger sans peur, mais à garder l'esprit fixé sur la cause juste." Nous tous, selon la charge temporelle que nous avons, nous sommes des hommes et des femmes de courage!
Dans mon expérience politique, pendant 16 ans au Parlement italien et, dans les trois dernières années à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, j'ai toujours agi avec courage sur la base des idéaux fondamentaux de la civilisation chrétienne: la promotion de la vie humaine (de la conception jusqu'à la mort naturelle), la famille (homme, femme, enfants), la liberté sociale et la liberté d'éducation.
Ces "valeurs non négociables", telles qu'elles sont décrites par la totalité du magistère chrétien, sont les piliers sur lesquels reposent toutes les Déclarations, Conventions et Accords des droits de l'homme qui sont reconnus au niveau international.
Par conséquent, promouvoir nos valeurs signifie en même temps promouvoir les droits de l'homme, et vice-versa.  Ce point de vue est fondamental, aujourd'hui plus que jamais dans un monde où notre action contre le politiquement correct, et contre les dernières modes, nous rend susceptibles d'être classifiés comme des dangereux "chrétiens", "homophobes" ou "terroristes". (…)
Par exemple, en France il y a quelques jours, lundi le 21 juin, à Saint Cyr au Mont d'Or, sur l'ordre du Ministre de l'Intérieur Manuel Valls, tous les fidèles qui quittaient l'église du village ont été soumis à des contrôles d'identité, et le curé emmené au commissariat de police, afin d'empêcher des incidents pendant une cérémonie auquel assistait ce ministre.
Il convient aussi de rappeler les préjudices dont le pontificat de Benoît XVI a été victime.  Le Pape émérite a été soumis, dès le premier jour et jusqu'à la fin de son règne, à une série d'attaques de la part des mass-médias dont l'objectif était d'occulter tout son enseignement et son action.
Nous sommes donc sous attaque – sous une attaque mondiale parce que nous promouvons les droits de l'homme.  Voilà notre problème – mais voilà aussi notre force et notre opportunité!
Un auteur que j'aime beaucoup, C. S. Lewis, dans un de ses très beaux romans, nous rappelle que nous nous trouvions il y un siècle déjà dans "un monde qui avance progressivement en arrière" et dans lequel, comme disait Claudel, "Pour se poser (pour proposer quelque chose de vrai) il faut  s'opposer!"
En plus, outre les armes de notre foi et de l'évidence naturelle, nous avons plusieurs flèches à notre arc.  Celles-ci sont les Conventions et les Déclarations universelles qu'il nous incombe de brandir face aux "nouveaux barbares".
Aux nouveaux barbares, effectivement, la Douma (le parlement russe) a répondu brillamment avec ses lois contre la propagande LGBT, des lois qui protègeront les racines morales du peuple, mais qui empêcheront aussi des dommages futurs, selon le principe de la précaution.  Merci pour ce beau signe de démocratie!
Comme à l'époque des invasions barbares qui ont déferlé sur Rome, nous sommes aujourd'hui confrontés à des groupes et à des lobbies insatiables. Ceux-ci demandent des droits insatiables qui sont en contradiction avec les droits de l'homme.
Ces droits sont insatiables par définition, ils dérivent d'une idéologie claire qui est fondée sur des théories du 20e siècle (de Malthus à l'eugénisme, du constructivisme et du dé-constructivisme au féminisme violent) qui aujourd'hui se résument dans la "théorie du genre" ou dans celles de l'eugénisme et de l'euthanasie.
Le lobby gay, le lobby pro-avortement et le lobby de l'eugénisme et de l'euthanasie (Marie Stopes) travaillent ensemble. Ensemble ils n'ont qu'un seul but, qui est celui de réduire l'humanité et ses peuples à une nouvelle forme d'esclavage. Promouvoir la famille, la natalité et la stabilité du mariage est une bataille cohérente avec nos valeurs, un défi pour la société naturelle et finalement aussi pour le droit international.  C'est une bataille pour réaffirmer l'écologie humaine contre les nouvelles formes d'esclavage.
Il est évident que celui qui demande et obtient le mariage gay va ensuite demander l'adoption, la PMA et l'abaissement de la majorité sexuelle pour permettre la pédophilie, la polygamie et un système d'éducation qui favorisera l'émergence de nouvelles générations d'homosexuels.
Il est désolant de constater qu'aucune ONG internationale ne s'oppose à tout ceci, ni celles qui défendent les droits des enfants (Save the Children), ni celles qui défendent les femmes (en commençant par Amnesty International).  Il nous faut une nouvelle Fondation qui promouvra les droits de l'homme et qui en inclut les racines religieuses!
Ce désir irrépressible de "tout et tout de suite" n'est rien d'autre que le consumérisme appliqué à l'idéologie du genre.  Il est également le fruit des sommes d'argent énormes que certaines sociétés multinationales, certains pays occidentaux, et l'Union européenne même, donnent à ces lobbys.
Néanmoins, outre la liberté des peuples, outre l'action d'hommes politiques courageux et de dirigeants civils et religieux, ces mêmes lobbys doivent affronter des obstacles historiques ainsi que des statistiques importantes.
 
A tout cela s'ajoute le fait que, selon les constitutions d'un grand nombre de démocraties modernes, l'État reconnaît la famille comme l'unité de base et comme pilier fondamental de la société.  Dans cette reconnaissance de la famille, l'État reconnaît que la famille est antérieure à l'État et non pas l'inverse.
Tous les pères fondateurs de la démocratie moderne et de l'expérience américaine, ainsi que plusieurs de leurs premiers présidents, nous enseignent que le rôle de la famille est fondamental et que celle-ci éduque les enfants aux vertus personnelles et civiques.
Jusqu'à maintenant, la démocratie avait soutenu le développement de la famille. Ma crainte est qu'en détruisant la famille, nous arriverons à une inversion de la démocratie, à sa transformation dans une 'aristocratie' et ensuite, inévitablement, comme dans la Grèce antique, à un glissement vers la tyrannie. Notre lutte commune pour la famille est donc une lutte pour la démocratie.
Ceci fait partie de l'histoire de la démocratie depuis toujours.  En effet, depuis la Rome antique, la famille est le fondement de la société ; en fait, elle l’est naturellement.
Aujourd'hui les études statistiques et sociologiques révèlent non seulement les problèmes associés à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels – je passe sous silence la fréquence énorme de 'divorces' entre homosexuels – mais aussi le rapport étroit entre la stabilité familiale et la cohésion sociale.  En un mot, plus on promeut la famille (même au niveau fiscal), plus celle-ci est stable. Plus la stabilité croît, plus la famille crée et développe la cohésion sociale du pays.  Toutes les études récentes sur la cohésion sociale au sein de l'Union européenne démontrent cette réalité que là où la famille est valorisée, la cohésion sociale est renforcée même face à la crise économique.  De même, là où les liens familiaux s'affaiblissent, et là où il y a des politique destructrices de la famille, le tissu social est en danger et les générations futures sujettes à risque.
Par conséquent, notre bataille commune est nécessaire et indispensable.  Nous la livrons avec audace, avec foi et avec dévotion parce que nous croyons en un seul Seigneur, parce que nous promouvons les droits de l'homme, la nature humaine, la société civile et l'histoire de l'humanité et parce que nous voulons préparer un avenir de bien-être pour l'humanité future.
Mais il est essentiel que nous ayons une compréhension claire non seulement des armes idéologiques et des tactiques des "nouveaux barbares", qui sont identiques dans tous les pays, mais aussi de l'ampleur géographique du défi et de ses multiples niveaux.
L'attaque est globale:
– On veut arriver, avant la fin du mandat du président Obama, à une déclaration universelle, ou à un document ayant un statut universel, sur les droits des gays et sur l'équivalence entre le mariage hétérosexuel et le mariage homosexuel. (…)
– On veut agir en utilisant tous les instruments, agissant auprès des parlements et des gouvernements mais aussi à travers des arrêts ambigus ou explicites de la justice nationale, des instances judiciaires internationales et des opinions de la Commission de Venise.
– On utilise les mass-médias, surtout des émissions télévisées qui semblent inoffensives mais qui passent aux horaires qui sont autorisés aux enfants, dans le but de faire passer le message de la normalité de la théorie du genre et de l'homosexualité.
– On veut, à tout prix – même parfois en violant les lois internes et les droits universels comme cela a été le cas en France – faire taire et museler l'énorme société civile qui affirme la vérité de la nature et du droit.
Nous devons réagir ensemble.  Nous devons apprendre les uns des autres. Nous devons organiser ensemble une riposte commune, forte, audacieuse et bien préparée, en Europe et dans le monde entier. 
Dans cette perspective, et dans le respect du principe de subsidiarité, des initiatives nationales et internationales qui ont déjà été entamées, j'ai créé une Fondation, la Fondation Novae Terrae, pour promouvoir les droits de l'homme.  J'espère qu'avec cette Fondation collaboreront d’autres organisations non gouvernementales, hommes politiques de diverses confessions religieuses, anciens magistrats et équipes d'avocats.  La Fondation sera une Fondation pour le service. 
Nous voulons nous mettre au service pour créer des rencontres, pour récolter les expériences, pour aider ceux qui subissent des attaques ou qui veulent promouvoir des politiques natalistes et familiales et qui veulent réfléchir ensemble sur des stratégies à court, moyen et long terme.  Notre Fondation occupera cet espace de crédibilité que les grandes ONG ont complètement perdu avec leur silence et leur compromis avec les lobbys LGBT, pro-avortement ou pro-euthanasie.
Tout cela qui se trouve dans le "déjà et pas encore" de nos racines chrétiennes communes, nous l'avons expérimenté à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.  Grace au courage et à la détermination, il y est "déjà" possible d'affirmer nos valeurs et de les proposer de nouveau comme les vraies valeurs humaines.  La conscience du défi commun exige que l'on assume de nouvelles responsabilités.   Il est temps de relancer le défi au "monde déchiré" et à la nouvelle tyrannie de l'Occident dont parlait si bien Alexandre Soljenitsyne. Courage !
 

Luca Volontè   volonte.luca@novaeterrae.eu

1) L’Institut de la Démocratie et de la Coopération (IDC) est une fondation politique basée à Paris et financée par des organisations non-gouvernementales russes. Il a pour vocation de participer au débat sur la relation entre la souveraineté des Etats et les droits de l’homme ; d’étudier les relations est-ouest ; de parler du rôle des ONG dans la vie démocratique des pays du monde ; et de discuter de l’interprétation des droits de l’homme et de la façon dont ils sont appliqués dans les différents pays. Il s'intéresse aussi à la mémoire des grands moments de l’histoire, notamment des deux grandes guerres du XXe siècle. L’Institut défend une vision classique du droit international ; il croit que l’Etat-nation est le meilleur cadre pour la défense des droits de l’homme et que l’ingérence « humanitaire » peut être une contradiction dans ces termes ; il plaide pour un système international qui respecte la souveraineté des Etats et des peuples. Il pense aussi que l’ordre politique doit être fondé sur une perspective morale, et en particulier par l’éthique judéo-chrétienne qui unit les deux parties, est et ouest, de l’Europe.
 
L’Institut participe au débat sur ces questions en invitant des experts à donner leur avis dans des colloques et des tables rondes. A ses manifestations, l’Institut encourage l’expression de tous les différents points de vue.

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