Le Père Daniel-Ange s’est adressé aux Veilleurs rassemblés sur l’esplanade des Invalides au soir de la manifestation du 26 mai. Voici de larges extraits de son discours :
A vous, les Veilleurs éveillant l’émerveillement !
Devant vos paisibles visages, éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà complètement scotché !
Qui donc êtes-vous ?
Je vais vous le dire : vous êtes les survivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière: c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore. […]
Vous êtes l’espérance de la France- oui, la France espérant – et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via Facebook [et Twitter NDLR] et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier. […]
Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non mais, ça va pas la tête !
Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière.
Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile.
Devant le nouveau colonialisme qui vient envahir nos esprits et pervertir notre intelligence, vous entrez en résistance. En toute connaissance de cause.
Vous voyant à genoux, face à face devant les forces de l’ordre, me revient ce que j’écrivais de la Pologne voici 30 ans au moment de l’état de guerre d’un Etat contre la Nation : » Quand on matraque ce peuple, il tombe à genoux ». Et ce mot du grand serviteur de la vie Jérôme Lejeune : « Quand tombe le soldat, c’est à genoux qu’il se bat. » […]
Les héros de la liberté, c’est vous. Les champions de l’écologie humaine, c’est vous. […]
Dans une société virtuelle, superficielle et artificielle vous êtes les garçons et les filles de l’essentiel. Et cela, en toute gratuité, sans rechercher aucun avantage personnel. Mais uniquement par amour. Par amour de votre pays, de votre peuple, de votre nation, de votre patrie. […]
Sur vos visages, je vois la France, l’Europe de demain. Je vois la nouvelle génération de politiciens qui ne seront que les humbles serviteurs du peuple confié à leur cœur et non des prédateurs.
Et cela -ô stupeur- : pacifiquement et paisiblement : récusant toute violence, renonçant à toute agressivité même verbale, à tout propos ordurier, à tout mépris de ceux qui pensent autrement. Les mains vides vous désamorcez les grenades, vous transpercez casques et boucliers pour rejoindre l’homme en ses profondeurs.
Quel gendarme, policier, CRS, n’est pas impressionné au tréfonds de son âme, par la maîtrise de soi, le sens civique, l’autodiscipline dont vous faites preuve. Beaucoup rêveraient d’être avec vous, de l’autre côté de la barrière. Votre innocence désarme leur puissance. Votre calme est plus dangereux que leurs armes, que toutes les armes du monde. Vos silences font fléchir leur arrogance.
Ceux qui ont peur, ce n’est pas vous. Ce sont eux. Peur de vos regards où ne transparaissent que la paix et la détermination. Peur de vos visages où ne se lit aucune haine, aucune révolte. Les geôliers de Maximilien Kolbe lui hurlaient : « Ne nous regarde pas ainsi ! » Tant le Ciel se réfléchissait dans ses yeux.