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Le Pape dénonce l’exploitation des immigrés et réfugiés

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©ALESSIA GIULIANI/CPP

Papa Francisco

Isabelle Cousturié ✝ - publié le 24/05/13

« Ignoble », « honteux » : face à la traite des personnes, le pape François fustige l’inertie et l’indifférence d’un monde où seul l’argent semble avoir des droits.

En mars dernier, le pape François, dans son premier message pascal Urbi et orbi,  avait fustigé la traite des personnes, dénonçant sa pratique comme étant « la forme d’esclavage la plus répandue du XXIème siècle ».

Ce vendredi  24 mai, il est monté d’un cran dans sa condamnation, n’hésitant pas à utiliser des morts forts comme « ignoble et honteux» pour définir un fléau qui affecte la vie de 21 millions de femmes, hommes et enfants, dans pratiquement tous les pays, les astreignant à diverses formes de travail forcé,  la plupart d'entre eux aux mains d'individus sans scrupules qui agissent dans l’illégalité.

« Je le répète … la traite des personnes est une activité ignoble, une honte pour nos sociétés qui se disent civilisées ! Exploiteurs et clients, peu importe à quels niveaux, devraient faire un sérieux examen de conscience devant eux-mêmes et devant Dieu ! », a-t-il dit dans son discours aux membres du Conseil Pontifical pour les Migrants et les personnes en déplacement, réunis cette semaine en assemblée plénière (22-24 mai) sur le thème « La sollicitude pastorale de l’Eglise dans le contexte des migrations forcées ».

Le Pape a vivement dénoncé l’exploitation des plus faibles et rappelé Etats et individus à leurs propres responsabilité, déplorant que  « dans un monde où l’on parle sans arrêt de droits », la dignité  humaine soit encore si souvent bafouée.

Les refugiés, a-t-il rappelé sont souvent des personnes vulnérables arrachées à leurs pays qui vivent entre « le déracinement et l’intégration », et leurs conditions ne peuvent laisser quiconque  indifférent, a-t-il insisté.

 Il demande donc aux responsables politiques d’avoir plus de considération, et aux chrétiens tout particulièrement plus de « vraie compassionchrétienne » à leur égard.

Pour l’Eglise, a-t-il  rappelé, « personne n’est étranger, exclus ou lointain ». L’Eglise est une figure maternelle surtout pour celui qui est forcé à fuir son pays et qui vit entre « déracinement et intégration ».

Ce nouvel appel du pape à mieux accueillir les réfugiés, en se montrant plus responsable et généreux à leur égard, et à lutter contre la traite des personnes, prend une résonnance particulière au lendemain de la publication d’un rapport d’Amnesty International faisant état de « millions de migrants et réfugiés « bafoués » dans leurs droits par des Etats qui «  se montrent davantage désireux de protéger leurs frontières nationales que les droits de leurs citoyens et ceux des hommes et des femmes qui viennent chercher refuge ou de meilleures chances ».

Le rapport offre sur 400 pages un large panorama des violations des droits humains perpétrées en 2012 dans 159 pays et territoires. (cf. Amnesty)

L’ONG y dénonce l’attitude de certains pays d’accueil, où les migrants sans papiers, surtout les femmes,  sont particulièrement exposés aux risques d’exploitation et de violations des droits humains.

« Des millions de migrants se retrouvent dans une situation de violence ou de violation de leurs droits, qu'il s'agisse de travail forcé ou de violences sexuelles, à cause de politiques de lutte contre l'immigration qui ouvrent la porte à leur exploitation en toute impunité », a souligné le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty, en dénonçant « une paralysie mondiale et une inertie des Etats » face au problème. 

Pour l’Eglise, l'accueil des immigrés et des réfugiés est un «devoir» de la famille humaine.

Le pape l’a rappelé ce vendredi matin, et il y a quelques jours le cardinal Antonio Maria Veglio, en ouvrant les travaux de l’assemblée plénière de son dicastère,  faisant part de son inquiétude devant la baisse de solidarité des pays industrialisés vis-à-vis de tous ces réfugiés qui sont du coup à la merci d’un trafic  multiformes aux conséquences dramatiques. (Zenit)

« On ne peut pas rester indifférents face au cri de douleur et d’oppression qui s’élève de millions de personnes, victimes de violences, d’abus, forcées de vivre loin de leur terre et de leurs liens familiaux », a insisté avec lui, le Pape François durant l’audience de ce vendredi matin.

« Nous vivons dans un monde où seul l’argent semble avoir des droits, … dans un monde où seul l’argent commande » et où « règne le fétichisme de l’argent », a-t-il dénoncé. (Osservatore Romano)

Un aspect éclatant de cette réalité est celle que le pape François n’hésite pas à définir comme « la plaie des trafics d’êtres humains, qui concernent toujours plus souvent les enfants ». La traite des personne, a-t-il dit dans son franc parler habituel, est  «  une activité ignoble, une honte pour nos sociétés qui se disent civilisées ». (Radio Vatican)


Sources :

Radio Vatican 
Osservatore Romano 
Zenit

Tags:
Pape François
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