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Mère Laura (1874-1949) : les Indiens ont droit à l’Évangile !

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Madre Laura, primera santa colombiana

Monica Ibáñez Sarco - publié le 10/05/13

Sa canonisation, dimanche 12 mai, par le pape François, fera d’elle la toute première sainte de Colombie

Ce dimanche 12 mai, sur la place Saint-Pierre, le pape François présidera la messe de canonisation  du premier groupe des bienheureux dont fait partie Mère Laura de Santa Catalina de Siena Montoya y Upegui.

Mère Laura est la fondatrice de la Congrégation des Missionnaires de Marie Immaculée et de Sainte Catherine de Sienne.  Le même jour seront canonisés Antonio Primaldo et ses 800 compagnons martyrs massacrés à Otrante (1480) et María Guadalupe García Zavala (1878 – 1963), co-fondatrice de la Congrégation des Servantes de sainte Marguerite et des pauvres.

Mère Laura  a été en avance sur notre temps. Aujourd’hui le pape François appelle avec insistance à aller évangéliser aux périphéries du monde, afin que l’Evangile soit annoncé jusqu’aux coins les plus reculés de la terre, en commençant  par son propre cœur. La première sainte colombienne a su donner sa vie pour cette cause.

La future sainte rappelait à tout moment à ses filles, comme elle les appelait affectueusement, l’importance d’annoncer la vérité en stimulant les missions : « Dieu veuille que les missionnaires se répandent partout dans le monde, tel un étendard glorieux, et que nous puissions voir le Dieu de notre âme connu par tous et très vite ».

Une vie marquée par la joie et la souffrance  

Née à  Jericó, Antioquia (Colombie) le 26 mai 1874, Mère Laura a grandi dans la chaleur d’un foyer  typiquement « paisa », (nom donné aux Colombiens nés à Antioquia et dans le Eje Cafetero, également appelé Triángulo del Café), de racines profondément chrétiennes. Ses parents étaient Juan de la Cruz Montoya, assassiné alors qu’elle n’a que deux ans, et Dolores Upegui, qui l’accompagnera par la suite dans son œuvre missionnaire.

Cette femme intrépide, d’une grande rigueur et en même temps très simple,  a vécu habitée par l’urgence d’aller porter la connaissance de la Bonne Nouvelle à tous les hommes. Elle assume avec responsabilité le commandement  que Jésus a donné à ses  apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »   (Mt 28, 19). Après une longue recherche sur les voies de Dieu, il lui apparaît que sa place est avec ceux que la société considérait alors comme des « bêtes sauvages », sans âme: les indiens.

Une femme de prière et d’action

L’œuvre de Mère  Laura n’a pas de précédents dans son pays; jusqu’ici,  personne ne s’était risqué dans ces lieux sauvages, mais elle priait ainsi: « Mon Dieu, comme  tu te laisses toucher par les gémissements du pauvre que, nous, nous entendons avec tant d’indifférence …» et avec une confiance profonde en Dieu, décidée à souffrir la persécution à cause de l’Evangile, elle entreprit son œuvre.

S’agissant des choses spirituelles, elle était d’une grande simplicité;  sa façon d’être avec Dieu se manifestait dans ses écrits, elle pouvait percevoir la main de Dieu dans le quotidien de la vie et l’exprimer  de manière tangible. La nature, qui était le cadre constant de sa rencontre  avec  Dieu, a inspiré un de ses livres: « Voces místicas de la naturaleza » (Voix mystiques de la Nature). Au milieu de la création, Il s’est  manifesté de plusieurs manières. Et en elle aussi, Il a accompli plusieurs miracles.

Animée d’une foi profonde, elle était convaincue que la Parole de Dieu transforme le cœur. « Tous disent qu’ils croient en l’Evangile, mais combien peu croient en sa vérité », déplorait-elle.  Elle s’est risquée sur des sentiers nouveaux,  dans la certitude que Dieu la soutenait et accomplissait sa Parole. Et il en a été ainsi.

Aujourd’hui,  les « Lauritas » comme on les appelle, sont  présentes dans 21 pays d’Amérique, d’Afrique et d’Europe. Bien qu’en butte à de dures critiques au sein même de l’Eglise et malgré les obstacles géographiques qu’elles ont rencontrés sur leur route vers les missions, Mère Laura n’a pas hésité à arracher le Royaume des cieux pour ses « petits indiens », comme elle les appelait.

« J’éprouve  une immense reconnaissance envers Dieu. Pouvoir dire que nous avons vécu ce processus et nous trouver en ce lieu où elle est morte, et où  son corps est inhumé, est une grâce de Dieu et nous ne savons pas quoi faire pour nous en acquitter»  a dit à Aleteia  Myriam Velásquez , une religieuse laurita.

« Sitio » (J’ai soif) : telle est la devise de cette congrégation fondée  par Mère Laura en 1914.  Elle  a cherché à  étancher la soif du Seigneur avec la conversion des indigènes,  faisant sienne l’expérience de se rassasier du salut des âmes, de sa propre coopération, et aussi  de celle de ses sœurs religieuses. Toutes portent sur leur  vêtement religieux cette devise, qui leur rappelle à tout moment  l’urgence de la mission avec laquelle a vécu leur fondatrice.

Cette conscience l’a amené  à offrir sa maladie, qui l’accompagnera durant de nombreuses années et l’obligera à renoncer à poursuivre sa mission, pour ses indiens.

Son cœur brûlait d’amour pour Dieu;  loin de se laisser rebuter par les obstacles, elle a su mettre au service de la mission sa force, son intrépidité, et sa joie.

Sans doute la cassure qui fait qu’elle soit portée aujourd’hui sur les autels est d’avoir laissé de côté l’obsession de la sainteté : ne plus se soucier de devenir  sainte, mais rendre gloire à Dieu par sa vie, chaque  jour. Elle est décédée à  Medellín le 21 octobre 1949.

Célébrations en Colombie

Depuis le mois d’avril,  les journées de prière et d’étude se multiplient sur la terre natale de la religieuse. Les « lauritas », de concert avec l’archidiocèse,  ont organisé çà et là à Medellín des rencontres « Foi et prière », destinées à faire connaître la vie et l’œuvre de celle qui sera bientôt la première sainte colombienne. Ces activités se prolongent durant tout le mois de mai.

Le Sanctuaire de Mère Laura, situé dans le secteur de Belencito,  à l’ouest de Medellín,  sera  aménagé pour accueillir, le jour de la canonisation, les milliers de fidèles qui voudront participer en direct à la cérémonie. C’est là que se trouvent sa tombe et la chambre où elle est morte.  Le dimanche 12 mai  dès minuit débutera la Veillée, retransmise depuis Rome. Le même jour, à 7 h du matin sonneront les cloches de toutes les églises des  archidiocèses de Colombie en signe de joie et de gratitude, et à midi sera célébrée l’Eucharistie solennelle.

Enfin, le 26 mai aura lieu la Cérémonie solennelle d’action de grâces qui durera toute  la journée. Elle commencera à 8h30 par une marche avec les reliques de la Sainte;  à 10h00 aura lieu un Acte Protocolaire et cultuel à charge de  l’Administration de Medellín, la Procession commençant à 10h45 et sera suivie de la Célébration eucharistique  en la Cathédral e Métropolitaine de Medellín, où Mère Laura a fait ses vœux solennels à l’âge 34 ans.

Tags:
Béatification et canonisationPape François
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