Le responsable juif et fondateur de la Fondation Raoul Wallenberg a proposé Angelo Roncalli comme « juste parmi les nations »
Baruj Tenembaum a très bien connu Jorge Bergoglio, bien avant qu’il ne soit nommé archevêque de Buenos Aires, parce que les deux hommes étaient unis par une profonde amitié avec le prédécesseur de Mgr Bergoglio à la tête du diocèse, le cardinal Antonio Quarracino.
Comme juif, Baruj Tenembaum estime que ce pape, en peu de temps, offre déjà une contribution importante au dialogue interreligieux. « Jorge Bergoglio a toujours eu une inclination envers le dialogue interreligieux et un grand respect des valeurs historiques du peuple juif », a-t-il affirmé.
« Il me semble que l’Eglise catholique a maintenant la grande chance d’avoir un pape authentiquement humble, qui plus qu’avec des mots, enseigne avec des gestes et par sa manière de vivre, par son histoire et peut-être par quelques souffrances personnelles ».
Baruj Tenembaum a proposé que le pape Jean XXIII, Angelo Roncalli, soit reconnu comme « juste parmi les nations » par Yad Vashem, l’institut créé en Israël pour honorer les victimes et les héros de l’Holocauste (cf. article « Jean XXIII proposé comme “juste parmi les nations“ ». Angelo Roncalli contribua comme nonce apostolique à sauver la vie de nombreux juifs durant la Seconde Guerre Mondiale.
Pour le fondateur de la Fondation Wallenberg, Jorge Bergoglio et Angelo Roncalli sont très proches. « Tous deux viennent de familles humbles, tous deux sont caractérisés par des idées de paix et, pourquoi ne pas le dire, ont le courage de savoir pardonner, de ne pas tant penser au passé mais de se projeter vers l’avenir ».
« Angelo Roncalli a donné au monde quelque chose d’extraordinaire quand il a convoqué le Concile Vatican II. Rappelez-vous ce qu’il a fait dans la formule de la prière du Vendredi Saint pour éliminer les agressions. Il est passé du latin à une langue comprise par tous ».
« Jorge Bergoglio fera certainement la même chose », a-t-il ajouté. « C’est un homme qui parle avec simplicité. Pour lui, ce qui compte, c’est que les gens le comprennent, quand il s’exprime, il ne veut pas faire d’éclat. Il est très simple, très accessible, et de ce point de vue, il me semble qu’il ressemble beaucoup à Jean XXIII ».
« Nous avons vu chez lui des gestes qui annoncent un printemps dans l’Eglise catholique. Je le dis comme juif et comme être humain. Nous pouvons être heureux et fêter le premier pape latino-américain », a conclu Baruj Tenembaum.