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Après l’attentat de Boston, analyse des actes de violence portés à l’extrême

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Nouvel Obs - publié le 18/04/13

Pour le président de Pax Christi Italie, elles sont les effets d’une « maladie sociale » à endiguer

Les explosionsqui ont fait 3 morts et 180 blessés durant le marathon de Boston, lundi dernier 14 avril, sont dues à des bombes artisanales, ont révélé les enquêteurs du FBI, plus précisément à des cocottes-minute remplies de billes d’acier ou de clous pour multiplier les dégâts et transformer ce qui aurait du être une journée de fête, gaie, pacifique et conviviale, en tragédie, confirmant la volonté très nette des auteurs de blesser et de tuer dans un rayon de plusieurs mètres.

La piste de l'attaque intérieure n'est pas écartée :

«  Cette violence est récurrente et endémique depuis les années 60 aux Etats-Unis » –  déclare l’historien et politologue Stéphane François dans un entretien au « Nouvel Observateur » – « Souvenez-vous d'Oklahoma City, aux attentats avant les Jeux olympiques d'Atlanta… C'est un grand classique de l'extrême-droite américaine ».

Dans cet entretien l’historien évoque également le débat sur les armes qui est récurrent aux Etats-Unis et affèrent à celui de la liberté, mais l’hypothèse aussi d’une « punition », d’un « complot » contre l’Etat central : « je défends ma liberté, je prends les armes, je pose des bombes ».

Au lendemain des explosions meurtrières à Boston, les réactions se multiplient dans le monde, toutes condamnant ces actes de violence extrême, de violence aveugle, qui touchent des innocents, des enfants, et qui ne peuvent avoir aucune justification.

« La violence aveugle est une maladie sociale qui frappe le monde entier », a déclaré de son côté Mgr Giovanni Giudici, évêque de Pavie, en Italie, et président national de Pax Christi, le mouvement international catholique pour la paix, dans un entretien à Aleteia, au lendemain du double attentat :

Q.  Monseigneur, quelle est votre réaction à ce double attentat de Boston et comment expliquez-vous une telle violence ?

Mgr Giudici : Cet attentat de Boston rend encore plus tragiquement évident que la violence a pris un caractère de « maladie sociale » dans le monde actuel. Il ne s’agit plus de deux peuples qui s’affrontent, mais de l’affirmation  au sein d’un même peuple, par la force et sans possibilités de dialogue, d’une divergence de vues, voire d’une vision différente de la vie.

Mais aux ténèbres de la violence s’oppose néanmoins le désir d’aider son prochain, surtout lorsque celui-ci a été blessé de manière aussi tragique et absurde. Un désir qui s’allume dans le cœur de l’homme face à l’urgence et que l’on a pu constater après l’attentat, tant de personnes  se dévouant, chacun à leur manière, pour porter secours aux victimes.

Q. D’après vousla violence est devenue presqu’un mal endémique qui n’épargne la vie d’aucun pays ?

La mondialisation et les migrations ont amené les populations à vivre les unes à côté des autres avec des perspectives culturelles, des expériences, et des choix religieux différents les uns des autres. C’est une situation qui n’existait pas autrefois. Jadis, en règle générale, il y avait un lien entre la localisation géographique et l’appartenance religieuse.

Un autre aspect est celui de la participation aux événements mondiaux transmis en temps réel grâce aux médias qui, de ce fait, apportent la violence « à la maison » à travers les images, suscitant émotions et réactions.

Ces deux aspects sont des occasions que la Providence de Dieu a permises pour que nous redécouvrions l’unité de la famille humaine, le caractère précieux de la diversité et l’enrichissement réciproque qui en découle.

Toutefois, les mêmes événements historiques, peuvent constituer soit des échecs soit des planches de salut.

Q. Les Etats-Unis, où persiste la vente d’armes généralisée malgré les massacres survenus, encore récemment, dans des écoles, sont-ils un exemple de cette disposition à la violence ?

C’est certainement l’image traditionnelle d’une identité forgée à une époque où les armes étaient moins dangereuses et le contexte différent : pensons par exemple à la phase de conquête des territoires par les pionniers qui devaient se défendre seuls. Aujourd’hui cette tradition, qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours, conduit à des dérives parce qu’elle fait tourner l’identité nationale autour du trinôme « galf, God, gun » c’est-à-dire « l’audace, Dieu, les armes ».

Certaines caractéristiques, néanmoins, semblent plus évidentes parce que la société américaine vit devant un cristal ; elle a des aspects moins obscurs que les autres sociétés : pensons, par exemple, à ce que peut être la violence de la mafia en Italie. La majorité des citoyens américains vit le débat démocratique de manière correcte.

Q. A propos de l’Italie, pourquoi Pax Christi propose-t-elle une campagne « Ecoles démilitarisées » aux plus jeunes?

Nous pensons qu’il faut aider les jeunes à avoir une mentalité non-violente, à avoir dans leur cœur l’utopie d’une société sans guerre. Extirper ce besoin de violence qui à l’origine des rapports personnels et sociaux : pour nous, c’est cette perspective éducative qui nous parait la plus efficace, en évitant qu’à l’école ne soient proposées des obligations de présence en société où les armes sont encore presque nécessaires, presque une obligation.

Entretien réalisé par Chiara Santomiero  

Source : Nouvel Observateur

Tags:
États-UnisTerrorisme
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