Ouvrant l’Assemblée plénière des évêques, le cardinal dénonce un « passage en force » de la loi sur le « mariage gay ».
Dans le dernier discours qu’il a prononcé en tant que président de la Conférence des évêques de France, pour l’ouverture de l’assemblée plénière des évêques, le 16 avril, le cardinal n’a pas mâché ses mots : « Passer en force peut simplifier la vie un moment. Cela ne résout aucun des problèmes réels qu'il faudra affronter de toute façon ». En pleine crise économique et sociale, « il eût été plus raisonnable et plus simple de ne pas mettre ce processus en route ».
Avec sévérité, il ajoute : « Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme ». « Nous devons trouver en nous-mêmes, en notre foi au Christ, les motivations profondes de nos comportements ».
C’est donc à la cohérence que le cardinal Vingt-Trois appelle les croyants. « À quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice de l'éducation des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle ? », a interrogé le cardinal Vingt-Trois. « C'est l'exemple vécu que nous donnons qui sera l'attestation du bien-fondé des principes ».
Et de conclure : « La pointe du combat que nous avons à mener n'est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons : plus que de dénoncer, il s'agit de s'impliquer positivement dans les actions qui peuvent changer la situation à long terme. Il s'agit de nous laisser nous-mêmes évangéliser par la bonne nouvelle dont nous sommes les témoins ».
Son discours intervient dans un climat particulièrement tendu, notamment après la garde-à-vue incompréhensible de 67 jeunes venus manifester pacifiquement près de l’Assemblée nationale, dans la nuit du 14 au 15 avril, leur opposition au projet de loi (leur témoignage à voir ici et ici) et le point de vue de Philippe Oswald pour Aleteia.
« Le gouvernement fait tout pour attiser les tensions », déplore Henri Guaino sur France Inter. « Il y a des lois qui ne sont pas ordinaires et les majorités ne doivent jamais abuser de leur pouvoir de majorité. L’attitude du gouvernement est d’une très grande violence sur ce sujet ». Il ajoute : « La situation du pays est très grave ». « Il y a de l’angoisse, de la colère, de la tension dans notre pays », affirme-t-il en demandant une nouvelle fois un référendum sur le sujet.
« Ce que le gouvernement n’a pas encore compris, c’est que notre mouvement de résistance génère sa propre force : chaque personne ralliée peut devenir un média à elle toute seule (via les réseaux sociaux sur Internet) dès lors qu’elle s’engage, se forme, argumente… », commente Tugdual Derville, porte-parole de la Manif Pour Tous. « Les rencontres que nous faisons au cœur de nos manifestations et en marge de nos meetings sont marquées par la mixité sociale et la diversité. Je vois naître une nouvelle génération de Français qui s’impliqueront durablement pour le bien commun et la paix sociale ».