Mgr d’Ornellas juge « ambiguë » la position de l’Ordre des médecins sur la « sédation terminale »
Alors que l’Ordre des médecins, pour la première fois, se dit « pour » une « sédation terminale » pour des patients en fin de vie ayant émis des « requêtes persistantes, lucides et réitérées », Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes chargé des questions de bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France, rappelle que « chaque fin de vie est une histoire unique, qui ne peut se répéter et donc exceptionnelle ».
Dans une interview publiée sur le site de la Conférence des évêques de France, Mgr d’Ornellas pointe « l’intention » et juge le texte de l’Ordre des médecins ambigu. « L'intention de faire venir la mort est toujours coupable », explique-t-il. Mais « l'intention de ne pas tuer s'exprime positivement dans l'intention d'accompagner et de soulager la souffrance. Pour cela, une sédation est légitime en phase terminale ». Il rappelle aussi l’importance des soins palliatifs.
La société française d’accompagnement et de soins palliatifs évoque la sédation en phase terminale comme « la recherche, par des moyens médicamenteux, d’une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience, dans le but de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par la personne malade ».
Réagissant au débat ouvert par l’Ordre des Médecins à propos de la sédation terminale, Alliance Vita met en garde elle aussi contre « les graves confusions suscitées par cette expression ». « S’il s’agit d’anesthésier un patient en fin de vie afin de lui éviter les symptômes trop pénibles au moment de la mort, c’est une bonne pratique médicale. Mais si l’intention est de provoquer la mort par une anesthésie accompagnée de produits létaux, il s’agit alors ni plus ni moins d’une euthanasie ».
Dans un autre communiqué, Alliance Vita évoque aussi les dérives croissantes de l’euthanasie en Belgique.
A voir aussi, cette conférence de presse d’un Collectif de médecins québécois mobilisés contre l’introduction de l’euthanasie et du suicide assisté dans les soins.
Pour aller plus loin, voir ce dossier de l’Eglise catholique en France sur Ethique et Euthanasie.