Près de 700 000 pétitions pour saisir le CESE : une première !
Malgré le vote du projet sur le « Mariage pour Tous » le 12 février dernier par l’Assemblée nationale, les opposants au « mariage gay » ne désarment pas.
690 000 pétitions : c’est le nombre historique de pétitions recueillies à ce jour par Philippe Brillault, maire du Chesnay et porte-parole de La Manif Pour Tous, qui adressera l’ensemble des pétitions au président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean-Paul Delevoye. Jamais le CESE n’avait été saisi par pétition, faute d’avoir atteint les 500 000 pétitions requises.
« Nous attendons que le CESE puisse transformer notre pétition en saisine. A partir de cette saisine, le président Jean-Paul Delevoye doit saisir l’Assemblée nationale et le Sénat. C’est de l’inédit, cela n’a jamais été fait », a affirmé Philippe Brillault sur France 3. « Cela va permettre de faire avancer les débats au Sénat et à l’Assemblée et surtout d’éviter peut-être à la troisième mi-temps à l’Assemblée nationale de découvrir des textes ou des amendements sur la procréation ».
Les pétitions doivent être déposées le 15 février au CESE, mais la collecte des signatures continue : pour atteindre le million de signatures, la date de clôture des envois postaux est fixée au 28 février.
Au lendemain du vote à l’Assemblée nationale (329 voix pour, 229 contre et 10 abstentions), le Garde des sceaux Christiane Taubira a estimé sur France 2 que la procréation médicalement assistée (PMA) voulue par les couples de lesbiennes est une « demande légitime ». « Cette demande étant légitime, nous devons y répondre le mieux possible pour la société. Le gouvernement aura le souci de traiter le sujet de la façon la plus complète, la plus juste et la plus efficace possible ».
En attendant, les auditions ont commencé au Sénat (pour en savoir plus sur la procédure législative, cliquez ici) où la « majorité n’est pas si simple », estime Le Figaro. « Au Sénat, la majorité absolue dont dispose la gauche est modeste : le PS a besoin du concours des communistes, des écologistes et des radicaux de gauche pour faire adopter un texte » et « il n'est pas sûr que le projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels fasse l'unanimité chez les sénateurs radicaux de gauche ».
Le jour même du vote à l’Assemblée, « les six responsables des grandes religions ont rappelé leurs inquiétudes devant les sénateurs pendant une heure chacun », rapporte encore Le Figaro. « La différence sexuelle est-elle une inégalité ? », a notamment interrogé le cardinal Vingt-Trois. « Laisser croire qu'une décision législative va effacer la différence sexuelle ne peut que conduire à une insatisfaction assez profonde », a déclaré le cardinal archevêque de Paris.
Dans ce climat tendu, La Manif Pour Tous annonce une nouvelle manifestation nationale, le 24 mars prochain. « L’opposition politique ne désarme pas, ni les “manifestants pour tous” », écrit Dominique Quinio dans La Croix. « Ils espèrent toujours un référendum, ou, au moins, éviter des réformes supplémentaires (aussi prévisibles que le passage du pacs au mariage, malgré les promesses d’antan) : l’autorisation de la PMA et du recours aux mères porteuses. Ces questions, en effet, plus que le mariage, dépassent les clivages idéologiques ; elles exigent que les arguments de ceux qui s’en inquiètent (d’où qu’ils parlent) soient vraiment écoutés et, enfin, non caricaturés ».
Voir l’intervention d’Hervé Mariton, député UMP, avant le vote à l’Assemblée : « Nous célébrons l’enfant comme un don quand vous le réclamez comme un dû ».
Enfin pour détendre l’atmosphère sans sortir du sujet, ne manquez pas cette vidéo particulièrement percutante de Mgr di Falco : « Changer le genre de Dieu ».