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Sans prêtres pendant 250 ans, ces catholiques ont conservé le dépôt de la foi

CHRISTIANS-NAGASAKI-JAPAN-AFP

JIJI PRESS / AFP

Nagasaki (Japon).

Sylvie Morishita - publié le 05/04/24

Pendant 250 ans, les catholiques japonais ont conservé et transmis le trésor de la foi sans prêtres et sans sacrements. Comment ont-ils fait ? Les missionnaires français des MEP revenus au Japon au XIXe siècle ont raconté jour après jour ce qu’ils ont découvert à leurs supérieurs. Dans "Lettres de Nagasaki", Sylvie Morishita a décrypté leur correspondance qui dévoile ce mystère unique dans l’histoire de l’Église.

L’histoire retient la date du 17 mars 1865 comme le premier contact entre missionnaires français et chrétiens japonais. Pourtant, les prêtres des Missions étrangères de Paris avaient la certitude que des chrétiens avaient survécu aux persécutions. Cette première rencontre déclenche un important mouvement des chrétiens japonais vers les missionnaires pour faire examiner ce qu’ils ont conservé du catholicisme et compléter leur instruction. Les prêtres quant à eux envoient un abondant courrier à leurs supérieurs de Paris où ils décrivent au jour le jour leurs échanges avec les chrétiens japonais. Au fil des lettres, apparaissent les principales raisons qui ont permis à ces communautés de résister à 250 ans de politique anti-chrétienne et de fermeture du Japon. 

Per signum crucis

Les groupes de fidèles étaient structurés autour de chefs religieux laïcs qui se transmettaient la formule du baptême, les principales prières et quelques écrits. Les chrétiens de la région de Nagasaki avaient réussi à se transmettre le calendrier chrétien avec les principales fêtes et les jours de jeûne. Lors de la rencontre du 17 mars, les visiteurs disent aux prêtres qu’ils sont “au 17e jour du temps de tristesse”, c’est-à-dire au 17e jour du carême. Ils se font connaître aux prêtres par leur “nom d’âme”, autrement dit leur nom de baptême à consonance ibérique (Maria, Domingo). Ils avaient également conservé la formule ibérique du signe de la croix, plus longue que dans le reste de l’Europe. La formule initiale était suivie du Per signum crucis : “Per signum crucis liberanos Deus Noster ab inimicis nostris”. Les missionnaires français ignoraient ce détail et ont pris le Per signum crucis pour un exorcisme. 

Une théologie de la pénitence

Un des plus importants textes transmis depuis le XVIIe siècle fut le Traité de la Contrition. Cet opuscule répondait à une nécessité de la première évangélisation. Si le baptême peut être administré par un laïc, seul le prêtre peut administrer le sacrement de pénitence. Or les prêtres ont toujours été en nombre insuffisant par rapport au nombre de convertis, d’où ce livre publié en 1603 à Nagasaki par l’évêque jésuite Luís Cerqueira qui développe une théologie pénitentielle non sacramentelle. Recopié pendant 250 ans par les chrétiens de la région de Nagasaki et dans l’archipel de Gotō, ce texte a permis aux chrétiens japonais de maintenir le souvenir des prêtres et de reconnaître les missionnaires français comme les successeurs des prêtres du passé. 

Tags:
FoiHistoirejaponMissionnaire
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