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Mère à 16 ans, cette handballeuse partage le terrain avec sa fille

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Lojze Grčman | Aleteia

Lojze Grčman - publié le 22/02/24

Jeune croate passionnée de handball, Janja découvre à 16 ans qu’elle est enceinte. Grâce au soutien de son entourage, elle a pu élever sa fille, Lana, et les deux femmes jouent désormais dans la même équipe de handball.

Janja et Lana, deux jeunes femmes de 34 et 18 ans, partagent la même passion : le handball, et jouent dans la même équipe. Sur le terrain, difficile de croire qu’elles sont davantage que de simples coéquipières. Et pourtant, les deux jeunes femmes sont mère et fille. Janja a donné naissance à Lana deux mois avant son 17e anniversaire, alors qu’elle terminait son lycée. Combien de courage a-t-il fallu à une si jeune fille pour accepter ainsi d’accueillir la vie ?

“Je dois admettre que lorsque je l’ai découvert, j’ai failli avoir une attaque”, se souvient Janja. “J’étais enceinte de 20 semaines. Je suivais un cursus de sport-études au lycée de Šibenik (Croatie). Nous avons passé des tests pour l’équipe nationale des jeunes. J’ai découvert que j’étais enceinte et que je faisais partie de l’équipe nationale pratiquement au même moment”. Tout se bouscule alors dans l’esprit de l’adolescente. Alors qu’elle rêvait d’une carrière de handballeuse professionnelle, voilà qu’elle doit affronter sa peur de l’avenir et sa responsabilité de future mère. “J’ai eu peur de ce qui allait se passer, assure-t-elle. Imaginez, vous avez 16 ans et vous ne savez pas ce que vous allez faire de vous-même ni du bébé.” 

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De précieux soutiens

Mais Janja a eu l’immense chance de trouver le soutien nécessaire auprès de ses proches. La compréhension et l’aide de ses parents ont été essentiels. “Mes parents et les parents de mon petit ami Tim l’ont bien pris, et Tim l’a bien pris aussi”, raconte Janja. “L’école m’a beaucoup aidée, les professeurs étaient accommodants. J’ai suivi des cours particuliers et j’ai pu passer les examens l’année suivante.” Une camarade s’est même proposée de prendre des notes lorsque Janja ne pouvait pas être en classe.

Les deux parents étant mineurs, la mère de Janja a pris un an de congé de maternité pour soutenir sa fille. Elle était libre de la conduire à un examen ou à un cours particulier, et d’aller promener la petite Lana pendant ce temps. “Faire face à tous les engagements n’a pas été facile, mais cela aurait été beaucoup plus difficile sans mes parents”, explique Janja, dont les blessures aux deux genoux il y a 12 ans lui ont définitivement fermé les portes d’une carrière dans le handball. Jusqu’à l’automne dernier…

De retour sur le terrain

Un jour, l’entraîneur de Lana à Olimpija lui a téléphoné pour lui demander si elle pouvait venir aider la jeune équipe, dont la plupart des joueuses ont à peu près le même âge que sa fille. Elle ne pouvait pas dire non et, contre toute attente, elle est redevenue gardienne de but. Elle est devenue la coéquipière de sa fille. “Cela n’a rien d’étrange pour moi”, insiste Janja. “Lana vient tout le temps à l’entraînement et aux matchs avec moi depuis l’âge de deux ou trois ans. Je ne pensais pas que nous serions un jour coéquipières, mais – cela peut paraître drôle – nous ne sommes pas mère et fille sur le terrain. Nous sommes coéquipières et nous nous battons. Nous sommes féroces, tous les deux. Parfois, il y a un peu de nervosité. Mais pas de problème.” “C’est génial de faire partie de la même équipe que ma mère”, confirme Lana. “Je suis toujours allée à ses matchs”.

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À les voir si proches, on envie cette belle complicité qui existe entre la mère et la fille. La jeune maman a toujours veillé à faire grandir le lien de confiance qui les unit. Elle considère d’ailleurs la communication comme l’un des éléments les plus cruciaux d’une vie de famille enrichissante, authentique et agréable, même “s’il est important de parler à son enfant d’une manière adaptée à son âge”. “Ce que j’apprécie chez Lana, c’est qu’elle me confie certaines choses que les adolescentes ne confient souvent pas à leurs parents”, assure-t-elle. “Nous avons une relation très ouverte. Je sais qu’elle me parlerait de n’importe quel sujet difficile et que nous essaierions de résoudre le problème.” Si elle reconnaît un caractère bien trempé à sa fille, Janja se dit heureuse de partager une telle confiance avec elle, que de nombreux parents pourraient lui envier. “J’aurais pu déprimer lorsque je suis tombée enceinte à l’âge de 16 ans. Malgré le choc, mon partenaire et moi avons été encouragés et aidés. Je ne changerais ma voie pour rien au monde, même si cela a été semé d’embûches”.

Le poids du regard des autres

Pour élever sa petite fille, Janja a dû se battre. Entre le sport, le lycée et l’université, un travail étudiant et sa famille, la situation était loin d’être simple, en particulier sur le plan financier. Mais la jeune femme a toujours fait une priorité de ce qu’elle considérait être le plus important pour Lana. Quels conseils donnerait-elle aux jeunes qui se trouvent dans une situation similaire à la sienne ? “Découvrir sa grossesse lorsque l’on est adolescente est un choc. C’est tellement précieux d’avoir quelqu’un à qui parler, cela m’a beaucoup aidée. Mais honnêtement, il m’a fallu quelques mois pour réaliser que j’étais une mère adolescente”, se souvient Janja.

Aujourd’hui, beaucoup de personnes n’arrivent pas à croire qu’elle a déjà une fille adulte. Et la situation peut parfois être assez comique. “Quand on me demande l’âge de ma fille maintenant, et que je dis qu’elle a 18 ans, on me répond : “Quoi, 18 mois ?”, mais je dis qu’elle a bien 18 ans !”, sourit Janja. Le regard des autres peut aussi être une épreuve. “Quand Lana avait trois ou quatre ans, beaucoup croyaient que ma mère était aussi sa mère. J’ai eu quelques problèmes avec ça parce que c’est encore un peu tabou dans la société. Mais c’est aussi la société qui peut faciliter ce genre de situation”, assure la jeune femme. “La grossesse à l’adolescence n’est en aucun cas la chose la plus terrible qui puisse arriver à votre enfant.”

Tags:
AdolescenceFamillefilleGrossessemèreSport
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