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Les ravages de la solitude sur la santé

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Blanche Streb - publié le 08/01/24

La solitude est un enfer, son impact sur la santé est ravageur. Prendre soin du bonheur et de nos vies, souligne l’essayiste Blanche Streb, c’est d’abord prendre soin du lien social.

Dans l’un de ses poèmes, Victor Hugo écrit que “l’enfer est tout entier dans ce mot : solitude”. Dans une tribune parue dans Le Monde ce 4 janvier 2024, des professionnels — médecins, chercheurs, politiques — dont le psychiatre Christophe André, bien connu des Français, alertent : “Il est urgent de prévenir et traiter l’impact dévastateur de la solitude.” D’après eux, les ravages de la solitude sont comparables à fumer quinze cigarettes par jour, dépassant même les méfaits de l’obésité et de la consommation régulière d’alcool.

La solitude tue 

Le mois de janvier — où l’on célèbre la Journée mondiale des solitudes, le 23 — est l’occasion de remettre ce sujet majeur sur le haut du panier, et le moyen pour de nombreuses structures associatives de relayer leurs constats, leurs baromètres et leurs appels. La solitude s’installe par étapes, à différents moments de la vie, souvent à la suite d’un enchaînement d’événements douloureux qui fragilisent le tissu relationnel de l’individu. Cette “entrée en solitude” se transforme parfois en “solitude installée”. Les chiffres font mal. D’après une récente étude européenne, 15% des Français se déclarent seuls, la plupart du temps, ce qui fait de la France l’un des pays d’Europe les plus touchés par la solitude. La vraie. Pas celle qui permet de souffler, penser, rêver, créer… Non, celle qui fait souffrir, isole, et même tue.

La Fondation de France montrait début 2023 que le sentiment de solitude est élevé dans notre pays, avec 11 millions de personnes touchées en France, soit 20% de la population de plus de 15 ans. La solitude est un ennemi silencieux. Nombre de conséquences dramatiques, sanitaires et sociales, du fait de vivre isolé sont désormais documentées, voire font l’objet d’études poussées. Il en ressort par exemple que la solitude augmente le risque de décès prématuré de 26% et l’isolement social de 29%.

La dégradation du lien social

Au cours de l’été 2023, un autre collectif d’acteurs de la santé mentale et de la prévention du suicide avait lancé lui aussi dans Le Mondeun appel pressant au gouvernement et à la France pour faire du lien social une grande cause nationale. Ils rappelaient à quel point la santé mentale n’a de cesse de se dégrader de manière significative dans notre pays. Fin 2022, 17% des Français montraient les signes d’un état dépressif selon l’agence Santé publique France, et 10% déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année. Un phénomène inquiétant qui touche particulièrement les jeunes filles et femmes de 10 à 24 ans, d’après les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Ce collectif pointait la dégradation du lien social comme l’une des raisons majeures de ce triste constat. Pour eux, le lien social est l’essence même de la prévention en santé mentale et en matière de prévention du suicide. 

La qualité de vie individuelle n’est pas la seule facette étudiée. Le coût économique est largement mis en lumière aussi. C’est pourquoi les professionnels suggèrent que le degré d’isolement social des personnes soit évalué, au même titre que d’autres données sociales et médicales, et que des investissements concrets soient mis en place. Ils proposent que soit créée une Fédération française pour le lien social. 

Le besoin de liens réels, un besoin humain

Malgré des moyens de communication toujours plus puissants, malgré une société hyper connectée où pullulent les réseaux sociaux, ce que met en lumière ces données, c’est que l’être humain a besoin de liens réels, concrets, charnels. De liens humains, tout simplement. C’est une évidence, mais c’est bien la qualité de nos relations humaines qui est la principale clé du bonheur, l’essentielle clé d’une vie heureuse. La plus longue étude scientifique sur le bonheur jamais réalisée, menée depuis 85 ans par l’université de Harvard, aux États-Unis, le montre de manière très claire. Et nous avons le pouvoir d’agir sur cette clé ! Nos relations humaines, celles que nous vivons avec nos proches, notre entourage, sont comme un tricot. Les mailles peuvent être plus ou moins serrées ou distendues. Et il est possible de travailler à resserrer ces liens, et donc de veiller et prendre soin de notre sentiment de bonheur. C’est ce que défend avec brio la thérapeute Raphaëlle de Foucauld, conseillère conjugale et familiale, formatrice et conférencière. Elle a créé le concept 2 Minutes de bonheur et fondé le podcast Bulle de Bonheur. Pour elle, une des clés du bonheur est de faire émerger des émotions positives qui permettent d’engendrer des comportements créateurs et réceptifs : “Prendre le temps d’être heureux, mieux communiquer au quotidien et renforcer les liens humains.” Si l’enfer est tout entier dans ce mot : solitude, le paradis, lui, passe par les autres. C’est une certitude.

Pratique

Raphaëlle de Foucauld sera l’un des grands témoins de l’Université de la vie d’Alliance Vita (15, 22, 29 janvier, 5 février 2024) : Parier sur la vie : est-ce raisonnable ? Un événement qui rassemble des milliers de participants chaque année, pour se former et se relier, pour agir ensemble pour une société plus humaine. 

Tags:
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