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A Paris, ce chef d’oeuvre rappelle le décor d’une coupole napolitaine disparue

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Diocèse de Paris / CDAS

L'Eglise triomphante, église Saint-François-de-Sales, Paris.

Sophie Roubertie - publié le 01/01/24

Il n’était pas rare que les peintres réalisent des répliques en plus petit format d’œuvres de grande taille. C’est le cas en l’église Saint-François-de-Sales, à Paris, qui conserve un tableau copiant le décor d’une église italienne.

Au XVIIIe siècle, les commanditaires de grands décors demandaient parfois à des peintres de reproduire en plus petit format l’œuvre qu’ils avaient financée pour une église. Des collectionneurs, friands de copies d’œuvres monumentales, pouvaient aussi commander une reproduction, de la main même du peintre. A Paris, l’église Saint-François-de-Sales conserve ainsi la réplique du décor réalisé pour la coupole du Gesù Nuovo de Naples, représentant l’Eglise triomphante. Une autre réplique, peinte dans le même esprit, est conservée à Berlin. 

Quant à la coupole du Gesù Nuovo, elle n’existe plus, car elle a été détruite suite à son écroulement partiel, quelques dizaines d’années seulement après que Paolo de Mattéis a participé à son décor. Les copies pour amateurs peuvent ainsi présenter l’intérêt de conserver le souvenir d’œuvres disparues.

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L’Eglise triomphante, église Saint-François-de-Sales, Paris.

Une œuvre monumentale

S’agit-il d’une copie en petit format ? Petit, pas tant que cela puisque la toile mesure tout de même 160 cm sur 235. L’Eglise triomphante est représentée au travers de la Vierge Marie, dans son Assomption. Une foule immense de saints et d’anges l’accompagnent.

S’il s’agit d’une copie, elle n’est néanmoins pas totalement conforme à l’original : la partie basse n’existait pas dans la peinture d’origine. Sur ce registre inférieur, Salomon rencontre la reine de Saba. Derrière la reine, un cortège représente toutes les parties du monde, apportant des richesses, ce qui évoque l’évangélisation des nations païennes. 

Le commanditaire a dû avoir une exigence particulière, demandant à l’artiste d’aller plus loin que le décor d’origine. D’une certaine manière, il crée une œuvre qui ne constitue ni une nouveauté, ni une réplique exacte.

Une histoire inconnue

Peintre napolitain, il est certain que Paolo de Mattéis a été présent à Paris au tout début du XVIIIe siècle. Il y passa environ trois ans. Mais, dans l’état actuel des connaissances, rien ne permet de conclure à un lien entre cette présence et celle de l’œuvre dans une église parisienne. On ne sait même pas dans quelle ville elle a été produite.

Que s’est-il passé entre le XVIIe et le XXe siècle ? Aucune trace du tableau… En revanche, il est avéré que le tableau a été offert à l’église, dans les années 1940-1950, la date est incertaine elle aussi, par un paroissien de Saint-François-de-Sales, Jacques Rouché. Il avait été directeur de l’Opéra de Paris. Il a marqué les esprits car il a investi une grande partie de sa fortune pour maintenir à flots l’Opéra pendant les périodes de vaches maigres. Sa générosité était reconnue. Jean Cocteau, qui le connaissait bien, a écrit de lui : « Jacques Rouché n’a pas seulement dépensé l’or de sa poche. Il dépensa les trésors d’un noble cœur ». Générosité dont bénéficie, encore aujourd’hui, l’église Saint-François-de-Sales.

Tags:
ÉgliseParisPeinture
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