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Aimer le jeu, c’est aimer la vie

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Shutterstock I Dasha Petrenko

Jeanne Larghero - publié le 22/12/23

Profitons de Noël pour retrouver le goût du jeu avec nos enfants. Chez les petits et chez les grands, explique la philosophe Jeanne Larghero, le jeu nous apprend à aimer la vie.

Étonnant : selon l’enseigne de jouets Jouéclub, 30% de jeux vendus par l’enseigne sont achetés par des adultes. Mais pas pour leurs enfants : pour eux-mêmes. De nombreux adultes sont adeptes de jeux vidéos, on le savait. Mais il s’agit ici de jeux de société, de cartes, de plateaux. Les cartes Pokémon ont un large public adulte et les poupées Barbies se retrouvent sur les étagères des adolescentes et de femmes ayant semble-t-il dépassé l’âge de jouer à la poupée.​ Faut-il s’en réjouir ou s’en désoler ? Serait-ce un signe du syndrome du Peter Pan, c’est-à-dire de l’incapacité à grandir ? Les adultes volent-ils les jouets des enfants ? À l’approche de Noël, il n’y aurait franchement pas de quoi se vanter… 

Gagner gratuitement

En réalité, le jeu c’est la vie. Et curieusement le jeu n’est pas une activité infantile, ni exclusivement enfantine. Les enfants mettent à leurs jeux le sérieux d’un homme au travail : il suffit de les regarder empiler des kaplas ou emboîter des legos avec une concentration d’architecte, doublé d’un chef de chantier. Qui n’a jamais ramassé les pions ou les cartes rageusement jetés par un petit qui a perdu sa partie, aura du mal à le croire : pour l’enfant, il faut réussir, gagner, car on ne fait pas tout ça pour rien… Et pourtant, le jeu est loin de ressembler au travail. 

Le propre du jeu est qu’il nous entraîne, nous motive, nous absorbe même s’il n’y a rien à gagner.

Le propre du jeu est qu’il nous entraîne, nous motive, nous absorbe même s’il n’y a rien à gagner. La victoire compte plus que le prix de la victoire. Voici ce que le jeu apprend à l’enfant : on essaie, on observe, on rate, on recommence, et c’est un plaisir parce que le jeu est gratuit. Quand on a perdu la partie, on n’a rien perdu d’autre que la partie : on n’a pas perdu son temps, et on n’a pas perdu ses amis pour autant, au contraire on s’en est souvent fait de nouveaux ! On a gagné en précision, on a mieux intégré des règles, on a mémorisé des techniques, bref, on en ressort enrichi !

Apprendre à aimer la vie

Et donc le jeu nous apprend à aimer la vie, avec ses règles inévitables, avec ses surprises, ses coups du hasard, ses déconvenues, ses joies soudaines. Il nous apprend à aimer ce que les autres ont à nous offrir d’initiatives déconcertantes, il nous apprend à rechercher le temps passé ensemble, à partager un imaginaire commun, à admirer l’autre même quand on a perdu, à fêter les fins de partie et à ne pas rester sur une défaite. 

Peut-être que Noël qui nous donne à contempler un petit enfant dans une crèche, et qui nous donne l’occasion, tels les rois mages, d’offrir des jeux en cadeau, réveillera-t-il en nous le goût du jeu avec nos enfants. Nous leur avons transmis la vie, certes, mais avouons que ce n’était pas le plus dur à faire. En revanche, l’immense aventure qui nous attend est de leur transmettre l’amour de la vie : soyons des adultes qui continuent d’aimer jouer, entre eux et avec eux. 

Tags:
FamillejeuNoël
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