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Inde : pourquoi y a-t-il un risque de schisme avec l’Église syro-malabare ?

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Eby Thomas I Shutterstock

Cardinal George Alencherry, juillet 2022.

Camille Dalmas - publié le 10/12/23

Les tensions qui touchent l’Église syro-malabare et ses plus de 4 millions de fidèles sont relativement peu connues en dehors de l’Inde. Il s’agit pourtant d’une des plus graves crises que le pape François a dû affronter depuis le début de son pontificat.

Jeudi 7 décembre, le Pape a validé une série de nominations et de renonciations à la tête de l’Église syro-malabare et de l’archéparchie d’Ernakulam-Angalamy. La plus spectaculaire et significative est la renonciation du chef de l’Église syro-malabare, le cardinal George Alencherry. 

Le Pape a expliqué ses intentions dans un message vidéo envoyé à tous les membres de l’Église syro-malabare. “Rétablissez la communion, restez dans l’Église catholique !”, supplie le Pontife. Et insiste : “Vous êtes des Églises, ne devenez pas une secte. Ne forcez pas l’autorité ecclésiastique compétente à prendre acte que vous avez quitté l’Église”.

L’archéparchie d’Ernakulam-Angalamy, qui compte plus de 500.000 membres, est de fait devenue la ligne de front d’une guerre liturgique depuis l’annonce, en août 2021, de l’entrée en vigueur dans les 35 diocèses du pays d’une réforme de la liturgie eucharistique syro-malabare, connue sous le nom de la Qurbana. Votée par le synode des évêques – l’organe directeur qui fait autorité dans cette Église orientale – cette réforme a provoqué une fronde dans le clergé et les laïcs de l’archéparchie d’Ernakulam-Angamaly. 

Guerre liturgique

La nouvelle liturgie réconcilie l’ancienne coutume de l’Église d’Orient, dans laquelle le prêtre célébrait ad orientem (face à l’est), et la pratique répandue dans l’Église latine après Vatican II, dans laquelle le célébrant se tient versus populum (face au peuple). Désormais, le prêtre fait face au peuple au début et à la fin de la célébration, mais se tourne vers l’Orient pour la liturgie eucharistique.

Une partie du clergé et des laïcs de l’archéparchie d’Ernakulam-Angamaly – le plus grand diocèse syro-malabare et le centre canonique de l’Église – demande que la liturgie qui était encouragée après Vatican II – versus populum – soit conservée comme une alternative. À plusieurs reprises, le pape leur a demandé de se soumettre à la réforme liturgique votée par le Synode, avec l’envoi de lettres et d’émissaires, en vain. 

Pire, des affrontements violents ont éclaté, des portraits de cardinaux ont été brûlés et la cathédrale du diocèse d’Ernakulam-Angamaly a même dû fermer ses portes en décembre 2022.

“Je vous ai exhortés à plusieurs reprises à être dociles envers votre Église. Comment peut-il y avoir eucharistie si vous rompez la communion, si vous ne respectez pas le Saint-Sacrement, au milieu de luttes et de bagarres ?”, affirme le Pape dans sa récente vidéo.

Après la visite d’un ultime délégué du Pape en août, le pontife a décidé de trancher : les réfractaires doivent soit se soumettre, soit être considérés par le Pape, avec “une grande tristesse”, comme schismatiques. 

Tags:
Chrétiens en IndeÉglisePape François
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