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Père Pedro, missionnaire : “Ce n’est pas l’argent qui a fait Akamasoa, c’est l’amour”

Peter Opeka

Jože Potrpin | Družina

La rédaction d'Aleteia - Jože Potrpin Jože Potrpin - publié le 04/12/23

Missionnaire argentin à Madagascar et fondateur de l'association "Akamasoa", le père Pedro Opeka est venu passer quelques jours en Slovénie, du 1er au 6 décembre. Il poursuit sa mission à Madagascar auprès d'un peuple en souffrance, malmené par la pauvreté. "Ce n'est pas l'argent qui a fait Akamasoa, c'est l'amour, la foi, la confiance dans les gens", confie-t-il à Aleteia Slovénie.

S’il y a bien un nom qui vient à l’esprit lorsque l’on évoque Madagascar, c’est celui du père Pedro Opeka. À 75 ans, ce missionnaire lazariste originaire d’Argentine semble encore loin de vouloir prendre sa retraite et n’a de cesse de combattre la pauvreté, lui qui a fondé à Madagascar Akamasoa, une association qui a sorti près de 25.000 familles de la misère. De passage en Slovénie, pays natal de ses parents qui ont émigré en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le père Pedro est revenu pour l’édition slovène d’Aleteia sur les défis et les enjeux qui attendent les Malgaches, population soumise à une grande pauvreté et à un isolement critique.

“Je suis arrivé à Madagascar pour la première fois en 1970. C’est comme si c’était hier. Aujourd’hui, je me sens comme l’un des leurs”, témoigne-t-il. “La première semaine, je suis passé devant une décharge. J’ai vu des centaines d’enfants se battre pour les ordures. J’étais sans voix. Je ne pouvais plus parler et je ne pouvais pas dormir la nuit. Vers minuit, je me suis agenouillé devant mon lit, j’ai levé les deux mains et j’ai supplié : “Seigneur, aide-moi à faire quelque chose pour ces enfants””, se souvient encore le père Pedro.

Peter Opeka Celje
Le père Pedro à Celje, (est de la Slovénie), le 1er décembre 2023.

Pour le père Pedro, le contraste frappant qui existe entre les hémisphères Nord et Sud doit à tout prix être gommé. “Je viens d’un monde où les gens vivent au jour le jour (…) Les mots ne peuvent exprimer la pauvreté dans laquelle vivent certaines personnes, familles et enfants. Même après tant d’années à Madagascar, je me demande parfois comment ces familles gagnent leur vie.” Malgré tout, le père Pedro fait remarquer que loin de se plaindre et de réclamer, les Malgaches continuent d’affronter toutes les difficultés avec le sourire, dans une entraide mutuelle et un esprit communautaire fort. “L’argent seul ne fait jamais le bonheur”, estime ainsi le lazariste.

“Moins d’argent, plus de paix”

Après avoir fondé son association, nommée Akamasoa, en 1989, le père Pedro a réussi à rassembler les familles qui vivaient autrefois aux alentours des décharges publiques de l’île dans plusieurs villages. Il est parvenu à leur obtenir des logements décents, à scolariser les enfants, et à donner du travail aux adultes. “Au début, tous se disaient : cet homme cherche quelque chose, il ne peut pas travailler gratuitement. Il nous prendra quelque chose”, se rappelle le père Pedro. “Mais je leur ai dit : un jour, vous comprendrez que je suis resté à cause de vos enfants, parce qu’ils sont les enfants de notre terre.”

“Ce n’est pas l’argent qui a fait Akamasoa, c’est l’amour, la foi, la confiance dans les gens”, affirme encore le missionnaire. “J’ai dit à plusieurs reprises (…) que je préférais avoir moins d’argent, mais plus de paix. À Madagascar, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils sont unis, ils s’entraident, ils prient. Nous nous sauverons ensemble, pas chacun de son côté.” Depuis la création de son association, le père Pedro et ses équipes de bénévoles ont réussi à arracher à la rue plus de 18.000 enfants malgaches. Il y a un an, en décembre 2022, le père Pedro s’était confié à Aleteia France sur la difficulté de sa mission, évoquant même le fait d’entrer “en résistance” contre l’indifférence.

“Nous passons une seule fois sur Terre. Et c’est cette fois-ci. C’est ici et maintenant le moment de prendre conscience que tout être humain est mon frère et que je me dois de l’aider : je dois aller vers lui et être un agent de solidarité. On ne choisit pas de naître dans tel ou tel pays, mais nous sommes tous appelés à devenir frères. Résister, c’est être artisan de paix.

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