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Comment Jésus a-t-il pu susciter autant de haine ?

Jesus Christ

El Greco | CC BY 2.0

Jean-Michel Castaing - publié le 31/03/21

Nous sommes si habitués au récit de l'existence du Christ que certains de ses aspects finissent par nous échapper. Parmi ses singularités, la haine unique au monde que suscita l'homme le plus aimant de l'histoire.

Pourquoi tant de haine ?Il est normal que Jésus fasse l’unanimité parmi les chrétiens. Cependant, les non-chrétiens s’accordent eux aussi à affirmer qu’il fut un homme de paix et de bien. La douceur, tant de sa personne que de sa doctrine, est universellement reconnue. Il ne fut pas un politicien corrompu, ne leva jamais une armée pour défendre sa cause, ne prononça aucune sentence de mort à l’encontre de quiconque. Il récusa toujours le fanatisme et l’étroitesse de vue. Tout, dans sa personne et ses agissements, conspire à lui attirer les suffrages et à le faire aimer par les hommes. 

Et pourtant ! Peu d’hommes suscitèrent autant d’hostilité que lui durant leur vie. Dès le commencement de son ministère public, ses ennemis se tiennent à l’affût, guettant le moindre de ses agissements. Chez Marc, pharisiens et hérodiens s’unissent en vue de le faire périr dès le début de sa carrière galiléenne (Mc 3, 6). Dans l’histoire, aucun homme ne rencontra autant de contradiction, ne suscita autant de malveillance à son égard. Comment expliquer pareil phénomène vis-à-vis d’un homme qui ne brigua jamais le pouvoir, ne prit part à aucune coterie, ne fonda aucun mouvement ou parti politique ? Pourquoi l’homme le plus doux qui parût jamais sur cette terre fut celui qui rencontra l’opposition la plus tenace, la plus acharnée, au point d’être condamné injustement à une mort infamante ? Pourquoi tant d’amour suscita-t-il tant de haine ?

Un coup de pied dans la fourmilière démoniaque 

La seule réponse à ce mystère réside dans la perspicacité du prince du mal, que Jésus vint combattre, à démasquer son ennemi. Prenons un exemple, tiré de l’actualité, pour nous aider à tirer au clair le fin mot de l’énigme. Ces jours-ci, certains quartiers dits « sensibles » sont le théâtre d’affrontements entre les jeunes et la police. La cause de cette flambée soudaine de violence ? Le coup de pied dans la fourmilière du trafic de drogue opéré par les forces de l’ordre. Les délinquants qui vivent de cette activité signifient de la sorte aux autorités leur mécontentement de voir leur juteux commerce dérangé par la police. Analogiquement, c’est un phénomène similaire qui explique l’hostilité rencontrée par Jésus. Le péché, la mort et le démon ont tout de suite compris que sa venue parmi les hommes hâterait la fin de leur règne sur les fils d’Adam. Voilà pourquoi le « mal » s’est déchaîné contre Jésus afin de signifier au gêneur son mécontentement. Le péché a tout de suite subodoré que le charpentier de Nazareth allait expulser Satan de ce monde, et avec lui le mal et la mort. Aussi, dans une tentative désespérée, le démon et sa clique ont-ils essayé de se coaliser contre le Sauveur dans le but de continuer à régner en maîtres sur l’esprit des hommes captifs. 

À son approche, le péché se sent traqué. Il devine que le fils de Marie remet en cause sa suffisance…

Car l’apparition du Bien absolu en la personne du Christ suscite par contrecoup la révélation du mal dans sa racine, du mal démoniaque. Dans l’Ancien Testament, ce monde des esprits hostiles à Dieu n’est évoqué que passagèrement. Il faudra attendre la venue du Verbe dans la chair pour que le mal se démasque dans son intégralité et apparaisse au grand jour. Phénomène similaire avec les hommes. Là aussi, Jésus opère un discernement des esprits : à son contact, les hommes se divisent selon les dispositions secrètes de leurs cœurs. Il est un révélateur.

Une lutte à mort

À son approche, le péché se sent traqué. Il devine que le fils de Marie remet en cause sa suffisance, aux deux sens du terme : son orgueil et son inhospitalité à Dieu. Le monde se plaît comme il est. Se complaisant en lui-même, il n’a donc que faire d’un novateur qui prêche l’amour, le souci des pauvres et la conversion. Le péché désire persévérer dans son mensonge et son autosuffisance. Son incrédulité à l’endroit de Jésus est l’expression d’une révolte sourde contre Dieu, d’un orgueil qui continue le péché des origines dans le jardin d’Eden, et plus fondamentalement encore le péché de l’ange homicide et menteur dès l’origine (Jn 8, 44).

Telles sont les raisons qui expliquent que tant d’amour ait pu susciter tant d’hostilité. Là se tient l’origine de ce mystère qui nous resterait incompréhensible si la force du péché ne nous avait pas été révélée. Non, le mal n’est pas une affaire de petites transgressions par ci par là, mais un mystère d’iniquité aussi opaque que prégnant et ténébreux. La Rédemption ne fut pas une mince affaire pour Jésus. De notre côté, la méditation de sa Pâque mérite que nous prenions le péché et notre conversion au sérieux.

Tags:
HistoireJésusSemaine sainte
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