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« Saints ou assassins », ils les accompagnent dans leur dernière demeure

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Confrérie des charitables

Agnès Pinard Legry - publié le 29/10/19

À Béthune, dans le Nord, la confrérie des charitables de Saint-Éloi offre à tous, depuis plus de 830 ans, le droit d’être mis en terre avec les mêmes égards quelle que soit leur condition sociale.

Vêtus d’habits noirs, de gants blancs et coiffés de bicornes, les “Charitables”, pour qui n’est pas originaire de Béthune, ont de quoi surprendre. C’est ainsi que se parent les membres de la confrérie des charitables de Saint-Éloi qui, depuis le XIIe siècle, enterre bénévolement les hommes et les femmes décédés à Béthune, qu’ils soient riches ou pauvres, « saints ou assassins ». « Nous sommes aujourd’hui une cinquantaine de membres et nous accompagnons en moyenne 200 enterrements par an, soit la quasi-totalité des décès à Béthune », explique à Aleteia le président de la confrérie, Robert Guénot.




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Composée entièrement de bénévoles, la confrérie est aujourd’hui laïque, neutre, en ce sens qu’elle accompagne les défunts dans leur dernière demeure, quelle que soit leur religion. « Nous travaillons avec les pompes funèbres mais notre service est gratuit », tient à assurer le président. « Une fois que le corbillard arrive, nous prenons en charge le cercueil (ils sont généralement onze par service, ndlr). Dans le cas d’une messe d’enterrement, nous prenons en charge le cercueil en l’apportant dans l’église. Quand la cérémonie est terminée nous transportons le cercueil jusqu’au cimetière où nous le mettons en terre nous-même ». Requiescat in pace (Repose en paix), disent-ils d’une seule voix, avant de quitter le cimetière.  « Tout cela, nous le faisons dans un esprit tout à fait particulier », reprend Robert Guénot. Répétant des gestes multiséculaires, les Charitables enterrent « de la même manière, avec même service, aussi bien les indigents, les SDF, que les élus et les notables ».

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Confrérie des charitables

Leur histoire remonte au XIIe siècle. Nous sommes en septembre 1188. La région de Béthune vit alors l’un des épisodes les plus sombres de son histoire. L’année d’avant, une peste extrêmement contagieuse s’est propagée, décimant près d’un tiers de la population. Affolés, les habitants se réfugient dans les couvents, les prieurés et les églises. Partout dans la campagne et dans la ville gisent les morts sans sépulture. Saint Éloi, patron des travailleurs de métaux, s’invite alors dans les songes des deux maréchaux-ferrants, Germon de Beuvry et Gauthier de Saint-Pry. Il leur demande de se rencontrer et d’établir une charité vouée à aider les pauvres et ensevelir les disparus. Le saint leur dit également de faire bénir une chandelle en son nom qui les préservera de la contagion. Aussitôt rêvé, aussitôt acté : les deux hommes fondent une confrérie et s’attèle au travail. Depuis cette date, tous les défunts de Béthune et de Beuvry, ville voisine, sont portés par les charitables à leur dernière demeure.

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décèsenterrementMortobseques
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