« Il y a un temps pour tout ; et un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour donner la vie, et un temps pour mourir ; […] Un temps pour pleurer et un temps pour guérir ; un temps pour gémir, et un temps pour danser », peut-on lire dans L’Ecclésiaste. Celui des funérailles est bien souvent associer à un temps de tristesse, de douleur et de solitude. D’incompréhension aussi. « Les funérailles constituent un parcours rituel dont chaque étape est très forte symboliquement », confie à Aleteia Christian de Cacqueray, fondateur du Service Catholique des Funérailles. « Cette dimension symbolique nourrit l’être en profondeur : une parole, un geste… Chaque élément vient se déposer dans le tréfonds de l’être ».
Une séquence qui ne se limite pas à un enjeu marchand
Cette conviction, Christian de Cacqueray se l’est forgée lorsqu’il était à la tête du service communication d’un groupe de pompes funèbres. « J’y ai découvert beaucoup choses allant des hommes et des femmes qui l’assurent avec des qualités de dévouement à de profonds questionnements sociétaux sur la mort… À titre personnel, je m’interrogeais sur la finalité marchande de tous ces services ». C’est ainsi qu’il s’en est ouvert à un ami trappiste : Que faire de plus, de mieux, pour que la séquence funéraire ne soit pas qu’un enjeu marchand ? De fil en aiguille, de rencontre en questionnement, il est mis en contact avec Mgr Lustiger au début des années 2000. « Nous nous sommes mis ensemble en chemin qui avait comme point de départ une intuition, un appel à oser ne pas vivre comme une fatalité que les familles en deuil soit l’objet d’un acte de commerce ».
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C’est en 2003 que le Service Catholique des Funérailles devient vraiment opérationnel. Présent à Paris mais aussi à Marseille, Lyon ou encore Bordeaux, ce service est, comme son nom l’indique, un service de pompes funèbres et propose donc à ce titre les mêmes prestations qu’une entreprise de pompes funèbres (soins somatiques, cercueil, transport du défunt…). « Notre offre est néanmoins volontairement assez ramassée car nous refusons toute surenchère commerciale », souligne Christian de Caqueray. « Ce qui nous différencie est notre volonté de construire un parcours rituel qui correspond à ce que veut la famille. Nous ne sommes pas des ‘sachants’ qui imposent, nous écoutons et faisons attention à la singularité de chaque famille ».
Concrètement, le Service Catholique des Funérailles offre aux familles la possibilité de faire de la personne qui accueille les familles « un véritable accompagnant qui suit les obsèques d’un bout à l’autre et non pas un commercial qui vend des prestations à des consommateurs », une « valorisation du parcours funéraire traditionnel dans lequel chacune des trois étapes (levée du corps, célébration à l’église et dernier adieu) est vécue avec respect » ou encore l’intégration de « bénévoles dans la marche du Service en signe de réaction à l’hyper professionnalisation des métiers du funéraire ».
La mort, “une compagne en sagesse”
« Nous essayons de faire de cette séquence funéraire un temps riche et fort ; nous sommes porteurs d’une parole sur le chemin à la mort. Il existe une telle grandeur et une telle beauté dans ce parcours rituel ! Notre vocation est de la restituer et de mettre cette question de la mort au cœur de la vie », précise encore Christian de Cacqueray. « Cette réalité de la mort peut être une compagne en sagesse qui nous invite à choisir la vie au quotidien. Cela va beaucoup plus loin que vendre un cercueil ».