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Découverte du sinistre “paradis” de Raqqa

SDF RAQA

BULENT KILIC I AFP

Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les forces spéciales américaines, brandit le drapeau des FDS dans le square Al-Naim ("paradis") à Raqqa, le 17 octobre 2017, alors que la ville vient d'être reprise à l'État islamique;

Sylvain Dorient - publié le 18/10/17

Raqqa, fief de l'État islamique en Syrie, vient d'être libérée des derniers jihadistes. La reconquête révèle l'ampleur des abominations qui y ont été commises.

Les forces arabo-kurdes soutenues par la coalition américaine font de macabres découvertes au fur et à mesure qu’elles reprennent la ville de Raqqa, réduite à l’état de champ de ruines. Elles ont repris en particulier le 15 octobre “le square du paradis”, un gros rond-point planté que l’État islamique avait transformé en place des exécutions. C’est là que les condamnés étaient décapités, voire crucifiés.

Le règne de la terreur

En mars 2014, la petite ville de Raqqa était devenue la capitale de facto de l’État islamique. Or la population n’était pas particulièrement favorable aux nouveaux venus, comme le démontre, par exemple, le maintien d’un groupe de résistants informant le reste du monde de ce qui se passait dans la ville avec “Raqqa is being slaughtered silently“. Les combattants de Daesh étaient bien conscients de l’hostilité qu’ils suscitaient, et réprimaient férocement tous ceux qui étaient soupçonnés de leur résister. Lors de la reprise du rond-point du “square du paradis”, le 15 octobre 2017, les combattants kurdes et arabes voyaient encore les corps des suppliciés attachés aux lampadaires, que les bourreaux avaient laissé derrière eux. Le site de Raqqa is being slaughtered silently donne un aperçu du quotidien pendant les quatre années de terreur. Les jihadistes rendaient la “justice” en pleine rue, exécutant par balles, décapitant et profanant les corps. Il les faisait disparaître en les jetant sur la route et en leur roulant dessus “jusqu’à ce que corps et route ne fasse qu’un et qu’il ne reste que les habits” témoignait une femme de Raqqa en mars 2016.

La police islamique résidait dans l’église

Les plus belles maisons avaient été réquisitionnées pour les combattants, et la plupart des bâtiments avaient été dénaturés, comme l’une des quatre églises de Raqqa, qui était devenue le fief de la police islamique. Malgré la violence de ce régime, plusieurs familles chrétiennes avaient fait le choix de rester dans Raqqa. Elles avaient trois alternatives : partir, se convertir ou payer un impôt spécial de 60 000 livres syriennes par personnes et par an (environ 100 euros). Elles sont restées et ont payé le djizîa, l’impôt des dhimmis. Une partie d’entre elles au moins a été secourue par des miliciens chrétiens appartenant aux forces démocratiques syriennes, durant le mois d’août 2017.

Une chrétienne est restée à Raqqa

Roza Mirza Zayya, chrétienne assyrienne de Raqqa, est restée tout le temps du conflit, jusqu’à la libération de la ville. Cette dame de 50 ans témoigne dans le journal pro-kurde Jinnews qu’elle a passé les 27 dernières années de sa vie dans cette ville. À l’approche des forces armées kurdes de l’YPG, elle a laissé tomber la burqa qu’elle était contrainte de porter. Et elle rend hommage au courage de ses voisins, qui n’ont pas laissé la folie de leurs agresseurs semer la division : “J’ai du cholestérol, du diabète, mais ils m’ont toujours aidé à trouver de quoi me soigner”.

Tags:
Chrétiens en Syrie
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