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2 septembre 1792 : 115 prêtres et religieux sont massacrés au cœur de Paris

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© Louise Alméras

Louise Alméras - publié le 02/09/17 - mis à jour le 16/10/23

Au cœur de Paris, les séminaristes des Carmes et les étudiants de l’Institut catholique de Paris se forment dans un lieu chargé d’histoire. Cet héritage se résume ainsi : apprendre à donner sa vie à Dieu. Toujours d’actualité.

Les prêtres réfractaires de la Révolution

La Révolution française est une période sombre dans l’histoire de l’Église catholique. Les vœux religieux sont interdits ainsi que les congrégations religieuses en avril 1792. La Constitution civile du clergé force les membres de l’Église à jurer sur la Constitution. Ceux qui refuseront seront passibles de l’exil, d’emprisonnement ou de mort. Quand le pape Pie VI condamne cette décision unilatérale, le clergé français se retrouve divisé entre les jureurs et les réfractaires restés fidèles au Pape, forcés à la clandestinité. Dans ce contexte, et après la chute de la monarchie, le 11 août 1792, le couvent des Carmes devient un dépôt pour des prêtres réfractaires. Cent cinquante prêtres et dix laïcs sont emprisonnés, parmi eux, beaucoup vont subir le martyre.

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© Louise Alméras
La croix du jardin du couvent des Carmes.

Rien ne justifie le massacre du couvent des Carmes, mais l’arrivée des Prussiens, aux portes de Paris, inquiète les révolutionnaires. Les religieux et prêtres représentent alors, à leurs yeux, une cinquième colonne, susceptible de s’allier avec l’ennemi. Il faut donc les éliminer. Le 2 septembre vers 16h, au moment de la promenade journalière des détenus, des enragés pénètrent avec leurs armes à l’intérieur du couvent, blessant à mort plusieurs prêtres. Au lieu de tous les tuer sur le champ, les commissaires de la section du Luxembourg s’amusent à organiser un simulacre de procès, dans la sacristie, pour les forcer à prêter serment. À chaque refus, c’est l’exécution. Deux heures plus tard, ce sont en tout cent quinze cadavres jetés dans le puits ou dans le jardin du couvent, massacrés à l’épée par les Sans-Culottes. Jean Guitton écrivait : “Ce que le Colisée est à Rome, la chapelle des Carmes l’est à la France”.

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© Louise Alméras
Chapelle du couvent des Carmes.

“Ici, ils sont tombés”

Leur souvenir est toujours présent. Devant les marches du perron par lesquelles sont passés les martyrs on peut lire l’inscription latine : Hic ceciderunt (Ici ils sont tombés). L’abbé Saurin, qui a échappé à la tuerie, a témoigné du courage des martyrs qui devinaient leur fin tragique et admirable : “Nous ne formions qu’un petit nombre, la plus grande partie des athlètes de Jésus-Christ, des pontifes, des prêtres, des lévites, avaient fini glorieusement leur carrière. Les autres y marchaient courageusement sur leurs traces. Je n’entendis jamais dans l’église des Carmes ni cris, ni gémissements, ni lamentations ; chacun se laissait mener au lieu fatal sans former la moindre plainte, sans opposer la moindre résistance”. Le couloir qui mène à la crypte des martyrs où sont recueillis leurs ossements contient également des phrases mémorielles de cet événement. Dans le jardin, une colonne et un crucifix font aussi mémoire des prêtres tués par les révolutionnaires. Parmi eux, l’on compte l’archevêque d’Arles, Mgr du Lau, mort près de l’autel de l’oratoire, les frères La Rochefoucauld, François-Joseph, évêque de Beauvais, et Pierre-Louis, évêque de Saintes. Mais aussi l’abbé Hébert, confesseur de Louis XVI, l’abbé Gaultier, qui aurait reçu la confession de Voltaire sur son lit de mort, et l’abbé de Pontbriand, grand-oncle de Charles de Foucauld.

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© Louise Alméras

Ce mois de septembre est l’un des plus sanglants pour l’Église avec l’exécution de près de 3 000 personnes, laïcs compris. En plus des martyrs du couvent des Carmes, cent quatre-vingt onze personnes sont béatifiées par le pape Pie XI, le 17 octobre 1926. Le frère Salomon, un des rares religieux parmi les évêques et les prêtres retenus prisonniers au couvent parisien, est le seul à avoir été canonisé, l’an dernier, par le pape François, le 10 mai 2016.

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© Louise Alméras
Colonne dans le jardin du couvent des Carmes.

Voici une phrase de la collecte récitée le 2 septembre pour les martyrs de la Révolution :

“En appelant, Seigneur, un grand nombre de prêtres au témoignage suprême du martyre, tu as manifesté que tu n’aimes rien tant que la liberté de ton Église ; par leur intercession, accorde à tous les baptisés de témoigner de toi sans entraves devant les hommes. Par Jésus-Christ.”

Tags:
martyreRévolution française
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