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Centenaire du Chemin des Dames : ces poilus qui avaient la foi

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Mémoire de Pierre Fourier de Rozières © Sabine de Rozières

Sabine de Rozières - publié le 16/04/17

Le 16 avril 1917 à 6 heures du matin, l’offensive française débute pour rompre le front allemand entre Soissons et Reims, la bataille du Chemin des dames commence. Elle fera plus de 187 000 victimes en 6 mois. Au milieu des feux roulants de l’artillerie et des charges de cavalerie, ce sont des hommes qui souffrent, mais aussi des hommes qui prient.

N’en déplaise à tous les anticléricaux de la IIIe République, les poilus qui partaient combattre la foi au cœur étaient nombreux. “Dans la guerre des tranchées, les préjugés tombent”, comme l’écrit si bien Jean Sévilla dans son livre Quand les catholiques étaient hors-la-loi.

En août 1914, ce sont 25 000 prêtres et séminaristes qui sont mobilisés et plus de 9 000 religieux. Tous les moines et les prêtres boutés hors de France au moment de la séparation des églises et de l’État sont alors rappelés pour se retrouver dans les tranchées aux côtés de ceux qui les avaient chassés de leur monastère dix ans auparavant. Un important travail de recherches a été effectué par un grand nombre d’associations pour faire émerger la mémoire de ces destins héroïques et funèbres.

La foi au front

Dans une exposition virtuelle intitulée “La foi au front”, les archives départementales du Puy de Dôme évoquent un “nombre de photos et courriers témoignant de messes au front et d’inhumations de soldats assurées par le clergé. Leur présence auprès des combattants contribue à entretenir le moral des troupes et à soutenir leur foi. Les lettres de poilus révèlent l’importance de cette présence, y compris chez les moins pratiquants ou les athées, et les aumôniers incarnent à la fois les aspects spirituels et militaires de l’engagement combattant”.

L’un des symboles les plus marquants est cette fabrication de milliers de crucifix à partir des matériaux de guerre. La protection par des médaillons religieux est également un procédé très observé. Dans une lettre à sa femme en 1915, Jean-Baptiste David, originaire de La Sauvetat, mentionne ainsi l’emploi de vitraux cassés issus de cathédrales démolies — Reims en l’occurrence — pour confectionner une bague pour son épouse. Pour Noël Groslière, soldat natif de Clermont-Ferrand, blessé au front, écrivant à sa mère le 20 avril 1917 de l’hôpital auxiliaire de Laval, sa « chance est due aux exercices de piété que [sa mère] a dû faire et aux reliques qu’il avait sur [lui]”.

Dites bien le Notre-Père. Tout est là-dedans pour vivre dans la paix

Le 2 septembre 1914, Pierre Fourier de Rozières est promu lieutenant. Un mois plus tard il écrit à sa mère : “Mais si ma vie ne doit pas répondre à l’idéal que je me suis proposé, le Bon Dieu me fera la grâce de me reprendre à l’instant même où j’accomplirai un devoir utile. Il fera toujours pour le mieux. Enfin, dites bien le Notre-Père. Tout est là-dedans pour vivre dans la paix”.

Le 19 février 1915 depuis l’hôpital de Nevers il lui écrit à nouveau : “Je vais tout à fait bien. Ces derniers 12 jours de traitement ont été un trait de génie du Docteur. Cela coïncide du reste avec une neuvaine que j’ai commencé au tombeau de Bernadette Soubirous, en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes”. Après une dernière permission au mois d’août de 1915, il retourna à Paris et monta au Sacré-Cœur pour y faire un pèlerinage pour le salut de la France. Il sera foudroyé par un obus à Souchez le vendredi 1er octobre 1915 à quelques encablures d’Arras et de la célèbre nécropole de Notre-Dame de Lorette. Les enfants de l’école d’Ablain-Saint-Nazaire lui ont rendu hommage lors d’une exposition dédiée à sa vie en novembre 2015.

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Mémoire de Pierre Fourier de Rozières © Sabine de Rozières

Le livre de prières du soldat catholique

Le père Lenoir de sont côté rédige en 1916 un livre de prières du soldat catholique, au format adapté aux poches des uniformes. En portant en épigraphe la fameuse phrase de Jeanne d’Arc, le petit ouvrage, dont cent cinquante mille exemplaires sont vendus, commence ainsi : “La grande force du soldat, c’est sa foi catholique… Si vous n’avez pas encore cette foi… ce petit livre vous aidera à la retrouver”.

Tags:
FoiGuerrePremière guerre mondiale
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