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Qu’est-ce que le dimanche des Rameaux ?

Dimanche des Rameau

Dimanche des Rameaux © Dominique LECOURT / CIRIC

La rédaction d'Aleteia - publié le 08/04/17

C'est le premier jour de la Semaine sainte pendant laquelle les chrétiens célèbrent la Passion du Christ.

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Le dimanche des Rameaux marque le début de la Semaine sainte. Les rameaux, bénis ce jour-là, sont le signe de la victoire de la vie sur la mort et le péché. Depuis 1985, à l’initiative de Jean Paul II, ce dimanche est aussi devenu la fête des jeunes dans chaque diocèse du monde.

Une fête qui attire les foules

Le dimanche des Rameaux est le « porche d’entrée » sous lequel les chrétiens passent pour entrer dans la Semaine Sainte et donc, se diriger vers Pâques. Aujourd’hui encore, la bénédiction des Rameaux attire les fidèles en nombre, comme au temps de Jésus, à son entrée à Jérusalem, monté sur un petit âne marchant sur les manteaux étendus par la foule.

Chaque année, l’Évangile de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem donne tout son sens à la bénédiction des Rameaux. Nous revivons les moments où la foule accueille Jésus dans la cité de David, comme un roi, comme le Messie attendu depuis plusieurs siècles. Ils acclament Jésus aux accents de « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » et de « Hosanna » (de l’hébreu, cela signifie littéralement « Sauve donc ! », et c’est devenu un cri de triomphe mais aussi de joie et de confiance).

Jésus est un roi mais un roi de paix, d’humilité et d’amour. C’est sur un ânon, une monture modeste, une bête de somme que Jésus se présente donc à la foule. Zacharie l’avait annoncé (Za 9,9) : « Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, sur le petit d’une ânesse ».

Les gens étendent leurs manteaux sur son passage, le couvrent de palmes comme le rapporte Matthieu : « Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route » (Mt 21, 8).

Aujourd’hui encore, la bénédiction des Rameaux attire les foules, avec un public parfois inhabituel séduit par ces palmes et ces rameaux d’olivier (ou de buis, de laurier, selon les pays) que l’on peut conserver chez soi jusqu’à l’année suivante. Symbole de vie et de résurrection, le rameau est pourtant bien plus qu’un porte-bonheur. Il est placé dans les maisons où il orne les crucifix : c’est faire entrer Jésus ressuscité dans nos maisons.

Ces rameaux que l’on prend dans ses mains pour acclamer la croix du Christ sont parfois aussi posés sur les tombes et revêtent alors une signification funéraire. Ce n’est pas seulement pour honorer la mémoire d’un être proche, mais c’est aussi pour manifester son propre espoir de voir renouveler et fleurir sa foi en la résurrection de Jésus-Christ, et en celle de nos morts.

La procession

Le plus souvent, les paroisses organisent une procession, après la bénédiction des rameaux, juste avant la messe. Dans les grandes villes, l’assemblée peut réunir jusqu’à plusieurs milliers de personnes, comme à Notre-Dame de Paris où le rituel de l’ouverture des portes de la cathédrale est toujours impressionnant. Les fidèles entrent ensuite dans l’église, derrière le prêtre, signifiant ainsi qu’ils accompagnent le Christ-Roi vers sa Passion.

Des témoignages révèlent que Jérusalem célébrait déjà l’entrée triomphale de Jésus dans la ville, au IVe siècle. Une pèlerine du nom d’Égérie, qui a parcouru la Terre sainte en l’an 380, en témoignage dans un manuscrit retrouvé en 1884. De Jérusalem, la procession se répand dans le monde entier.

Égérie, ou Éthérie, nous décrit la procession qui, du Mont des Oliviers au Saint-Sépulcre, célèbre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem : « Quand approche la 11e heure (17 heures), on lit le passage de l’Évangile où les enfants, avec des rameaux et des palmes, accourent au-devant du Seigneur en disant : “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur”. Et aussitôt l’évêque se lève avec tout le peuple, et alors, du haut du Mont des Oliviers, on vient, tout le monde à pied. »

De Jérusalem, la procession se répand dans tout l’Orient et fait du dimanche inaugural de la Semaine Sainte le Dimanche des Palmes. Puis au début du VIIe siècle, elle gagne l’Espagne et probablement la Gaule (attesté au IXe siècle) puis se développe largement dans tout l’empire carolingien.

La lecture de la Passion du Christ

À Rome, au Ve siècle, on lit uniquement le récit de la Passion. C’est au début du XIIe siècle, au moment où les usages franco-germaniques pénètrent à Rome (à la suite de sa propre décadence liturgique), que la Procession des Palmes est mentionnée dans les livres romains.

La célébration exceptionnelle que propose l’Église catholique le dimanche des Rameaux renvoie à plusieurs textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui font entrer progressivement le croyant dans la célébration du « Mystère pascal de Jésus-Christ ». Durant la messe, les différentes lectures et l’Évangile de la Passion (sur les souffrances et les supplices qui ont précédé et accompagné la mort du Christ) introduisent le croyant à la Semaine Sainte et à ses différentes étapes, éclairée par la lumière de Pâques qui approche.

D’abord le prophète Isaïe enseigne que le Serviteur de Dieu accepte ses souffrances : « Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. Le Seigneur vient à mon secours : c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme la pierre : je sais que je ne serai pas confondu. » (Is 50, 4-7)

Puis saint Paul explique que Jésus, Christ et Seigneur, de condition divine, n’a pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu : « Mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout… » (Ph 2, 6-11)

Entre ces deux lectures, s’intercale le Psaume 21 que le Seigneur a prié sur la croix et qui est une interrogation profonde sur le Mystère de son délaissement :

Mon Dieu, Mon Dieu, Pourquoi m’as-tu abandonné ? Tous ceux qui me voient me bafouent, Ils ricanent et hochent la tête : « Il comptait sur le seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! » (…)

Mais cet appel angoissé ne reste pas sans réponse puisque le psaume se termine par ceci :

Mais tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, Je te loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

Puis le récit de la Passion se fait à plusieurs voix : la voix du prêtre incarne alors le personnage de Jésus. Jésus sait que son triomphe a provoqué la jalousie et la fureur des prêtres qui ont décidé de le faire mourir. Au cours du dernier repas avec ses disciples (la Cène), il institue l’Eucharistie : il fait offrande de son corps et de son sang comme « vraie » nourriture et « vraie » boisson qui donnent la Vie éternelle, anticipant ainsi par ce geste, le sens profond de son prochain sacrifice, sa mort sur la croix : « Prenez, ceci est mon corps… Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude », rapporte l’Évangile de Marc (Mc 14, 22-24).

Puis Jésus emmène ses disciples au Mont des oliviers et les avertit de ce qu’il va endurer. Ceux-ci lui promettent un soutien indéfectible. Mais au cœur de la nuit, dans le domaine de Gethsémani, Jésus est abandonné de ces mêmes disciples qui succombent au sommeil. Il leur avait pourtant recommandé d’attendre et de veiller, le temps qu’il prie son Père un peu plus loin, après leur avoir expliqué que son « âme est triste à en mourir ».

Alors Judas, l’un des douze apôtres, arrive pour le trahir et le livrer aux autorités juives. Peu après, Pierre, apeuré, nie connaître Jésus, confirmant ce que ce dernier lui avait annoncé auparavant : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ». Jugé sommairement, Jésus est crucifié par les Romains. En chemin vers sa Résurrection, il s’abaisse au plus bas. Après les chants de joie qui l’ont accueilli, ce sont des cris et des insultes qui l’accompagnent quand, portant sa croix, il sort de Jérusalem.


Sources :

La Semaine Sainte, n°41, La Maison-Dieu.
La liturgie du Mystère Pascal, n°68, La Maison-Dieu.
L’Église en prière, Introduction à la liturgie, pages 711 à 713, A.G. Martimort, Desclée et Cie.
Célébrer Jésus-Christ, Tome 3 : Le Carême, pages 255 à 263, Adrien Nocent, Editions Jean-Pierre Delarge.
Demeurez en ma parole, Méditations et prières, Collectif, Cerf.
L’entrée du Christ à Jérusalem, XXXIV, Communio, Revue catholique internationale, 2009.
Théo, 1989, Encyclopédie catholique, Droguet-Ardant / Fayard.
La Liturgie des Heures, T2, pages 311 et 312, Cerf, DDB, Mame.
Prions en Église, Avril 2012.
Missel Romain.

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