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Suivre le calendrier liturgique pour changer sa vie

Young woman reading bible by stream in summer

© Jacob Gregory/ Shutterstock.com

Kathryn Jean Lopez - publié le 23/03/17

Quelques clefs pour vivre en suivant l’agenda du Seigneur, pour voir le monde d’une manière complètement nouvelle.

L’Avent. Noël. Le temps ordinaire. Le Carême. Ces temps du calendrier catholique sont rappelés au fil des messes dominicales sans que l’on y prête souvent grande attention. Pourtant, l’année liturgique peut réellement nous aider à réordonner et transformer notre vie.

Chene Heady enseigne au département d’anglais de l’université de Longwood en Virginie, aux États-Unis. Auteur du livre Numbering My Days : How the Liturgical Calendar Rearranged My Life, il partage son experience avec la rédaction d’Aleteia.

Aleteia : De quelle manière la liturgie est-elle notre « histoire universelle » ?
Chene Heady : De nombreux sociologues, historiens et intellectuels suggèrent que l’Occident contemporain est caractérisé par la disparition du sens commun. Succession aléatoire d’événements inconsistants, notre vie se dévoile au fil de posts variables sur Facebook et Twitter. L’histoire ne présente plus une trajectoire commune.
L’Église, bien plus ancienne et vaste que l’Occident moderne, offre une toute autre perspective. Le christianisme nous apprend que l’Univers se déploie dans une histoire globale conduisant de la création à la fin des temps. Cette histoire s’incarne en la vie d’un individu en particulier : Jésus.
Le calendrier liturgique nous sert à relier notre vie quotidienne à l’histoire de Jésus et de tous ses disciples. Du point de vue pratique, cela bouleverse notre manière de voir les choses. Si par exemple, au lieu de penser que ce jour est un mercredi quelconque, je sais que c’est le jour de la conversion de saint Paul, je suis amené à m’interroger sur ma conversion personnelle et à dépasser les préoccupations du quotidien

Vivre l’année liturgique, est-ce compatible avec le mariage, les enfants, et toutes les occupations qui accaparent notre emploi du temps ?
De fait, j’ai écrit ce livre pour montrer qu’il est possible – et très bénéfique – pour des gens stressés, distraits ou « spirituellement moyens » (comme moi !), de vivre l’année liturgique.
Si l’année liturgique est notre histoire universelle, elle l’est donc pour nous tous et et à tout moment. Elle l’est par conséquent aussi pour ceux qui sentent qu’ils n’ont pas le temps.

Mais alors, comment y arriver ?
Nombreux sont ceux qui mènent une vie structurée autour des exigences de leur vie professionnelle. Des impératifs permanents – comme les e-mails intempestifs – rendent pratiquement impossible l’idée de vouloir développer une nouvelle pratique spirituelle.
Si le temps vous manque, mon premier conseil serait de vous encourager à vous inscrire pour recevoir par e-mail les lectures liturgiques du jour. Vous pouvez introduire un petit temps de réflexion liturgique dans vos habitudes quotidiennes. Il suffit de peu pour en faire une partie concrète de votre vie : 10 minutes pour lire et méditer les lectures du jour, cela suffit.

Comment cela peut-il impacter nos vies ? 
Les lectures quotidiennes ont une réelle incidence dans la mise en ordre de notre vie, quand on les lit, non pas comme des curiosités antiques, mais comme des éléments pertinents d’interprétation de notre quotidien.




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Et si nous méditions la parole de Dieu chaque jour ?

Dieu guide l’Église, Dieu est le maître du temps : ces lectures du jour, ne surviennent pas par hasard. Elles se présentent à moi exactement au moment où j’ai besoin de les entendre. Parvenir à réaliser un tel changement de perspective, en vérifier les fruits, transforme radicalement l’enchaînement des jours.
Saint François d’Assise en est l’exemple parfait. Il prend la lecture de l’Évangile du jour –”Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi.” (Mt 19, 21) – comme une exhortation personnelle, et nous connaissons tous la suite de cette histoire.
Les changements qui se sont opérés en moi sont moins spectaculaires, mais bien réels. Le calendrier liturgique a ébranlé mes priorités et a bouleversé ma vie.

Vous parlez d’entrer dans le temps divin. Que diriez-vous à une personne à qui cela pourrait sembler insaisissable ou beaucoup trop mystique ?
Je ne suis pas particulièrement mystique. Pendant mon adolescence, j’ai parcouru les œuvres sur saint François et celles de Gerard Manley Hopkins, ce qui m’a sensibilisé à la présence universelle de Dieu dans la nature.
Suivre le calendrier liturgique est fondamentalement concret. Si nous nous considérons plus comme des agents économiques que comme des créatures divines, nous organiserons notre temps en conséquence. Notre horloge intérieure bat à la mesure de cet ordre social, en partie tout au moins. Nous risquons de délaisser notre dimension mystique. Pourtant, cela n’est pas une fatalité. Nous pouvons toujours revenir sur nos choix et nos priorités : choisir si notre vie sera accomplie selon l’histoire du Christ et des saints ou seulement à partir de notre agenda au bureau.

Que fait-on du temps ordinaire ?
Beaucoup de catholiques se demandent que faire avec le temps ordinaire, qui est si long et qui peut paraître un peu ennuyeux. Toutefois, dans le calendrier liturgique chaque jour a sa signification divine. Les semaines “insignifiantes” du temps ordinaire servent à relier la Parole de Dieu avec notre expérience quotidienne. Rien n’est dépourvu de sens.
Les textes de l’Évangile pour le temps ordinaire sont nombreux à analyser. Ils nous permettent d’identifier les petits obstacles et les défis à affronter dans le déroulement de nos journées. Le temps ordinaire incite à rechercher des éléments de grâce dans les instants les plus anodins du quotidien, mais aussi les plus accablants de ma vie.

Comment s’est manifesté concrètement ce rapprochement du calendrier liturgique ?
Étant plutôt hyperactif et nerveux, j’ai pu approfondir ma capacité à me recueillir.
“Une seule chose est nécessaire”, dit Jésus : il s’agit de s’arrêter et de l’écouter (Luc 10, 42). Désormais, quand je désire parler, j’essaye systématiquement de me taire, ne serait-ce que quelques instants, pour rechercher dans les lectures du jour une éventuelle lumière sur la situation en question.
Cet espace de recueillement a déteint sur ma manière de parler et d’agir. Le Christ a été à mes côtés, aussi bien dans les moments profonds que dans le train-train du quotidien.

Tags:
Biblevie
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