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L’Évangile selon saint Jean Paul II

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©Jacob Gregory/Shutterstock

Sabine Faivre - publié le 09/02/17

Une bonne nouvelle annoncée aux hommes de notre temps.

Pourquoi parler de « l’Évangile de la vie » aujourd’hui ? S’agit-il d’un nouvel Évangile dont on ignorerait l’existence ? Non, il n’y a qu’un seul et unique Évangile, celui que nous a transmis le Christ lui-même. Nous faisons ici référence à l’encyclique prophétique du pape Jean Paul II, intitulée L’Évangile de la vie [1], et publiée en 1995 : une réflexion profondément nouvelle et libératrice sur le lien entre l’annonce de l’Évangile, de la Bonne nouvelle, et l’annonce de la beauté et de la valeur de toute vie humaine.

Que nous dit cette encyclique ? Comment s’inscrit-elle à contre-courant des idées reçues, du discours dominant sur la suprématie du droit individuel, du bonheur sans Dieu, désignés comme des facteurs de libération ? Mais surtout, quel nouveau message délivre-t-elle, dont le contenu soit si urgent pour aider l’homme à sortir de l’impasse ?

Nous nous trouvons dans un monde où chacun revendique ses propres valeurs, où le bien commun n’est plus recherché comme finalité et où la morale est calquée sur l’évolution des mœurs. Ceci ne peut conduire qu’à une impasse. Quelles réponses apporte l’Évangile par rapport à la question du bien et du mal ? Et quel rapport avec la vie ?

La vie comme premier bien

Tout d’abord, la vie est bonne. Toute la Genèse le proclame. « Et Dieu vit que cela était bon ». Dieu a tout crée pour l’être. Ce n’est pas pour rien que Dieu nous a voulus vivants et non morts. C’est qu’il y a un projet derrière tout cela, un projet d’amour, ou plutôt  un « plan » d’amour conçu pour chacun.

Le bien, c’est donc d’abord cela : d’avoir la vie, d’être en vie – combien même cette vie serait amoindrie ou blessée. Dieu ne nous l’a pas donnée pour que nous n’en fassions rien : Il nous demande de la cultiver, de la protéger, de l’épanouir. Pourquoi ? Parce que nous sommes appelés à une plénitude de Vie qui va bien au-delà de notre existence terrestre. Ceci est le cœur de la bonne nouvelle annoncée par le Christ il y a deux mille ans, nouvelle pour laquelle il a accepté de mourir sur la croix après avoir assumé notre condition humaine : créés à l’image de Dieu, nous sommes tous promis à la Vie éternelle. Dans cette perspective, la vie de l’homme prend une autre dimension ; de la conception à la mort naturelle, elle est orientée vers un but qui lui donne sens, qui l’« élargit » considérablement.

L’Évangile de la vie montre un chemin, celui du bonheur. Il répond aux attentes, aux soifs les plus profondes inscrites dans le cœur de l’homme. Il ne s’agit pas de surfer sur la vague du « développement personnel », tellement à la mode aujourd’hui. L’Évangile de la vie ne promet pas la recette miracle du bonheur individuel à consommer chez soi. Non, il vaut pour moi, et aussi pour les autres ; il n’est pas le fruit d’un travail d’ascèse personnel ou d’une psychothérapie comportementale; mon bonheur ne dépendra pas de l’ « optimisation » de mon potentiel : avec tous mes défauts, toutes mes imperfections, le bonheur m’est donné, et ce n’est pas un prêt avec intérêts à la clef (ce qui ne m’empêche pas de lutter contre mes défauts). Ce bonheur qui m’est donné est gratuit : c’est le Salut offert par le Christ, la promesse que je suis appelé à une Vie qui dépasse infiniment cette vie terrestre, parce que Dieu m’aime et qu’il me veut vivant, non seulement pour maintenant mais aussi pour après.

Toute vie vaut d’être vécue

Cette affirmation découle de l’annonce de la Bonne nouvelle, de l’universalité du Salut. Dieu s’est fait homme ; il s’est incarné, depuis la conception. On ne peut pas dire que le Christ ait été plus un homme à 6 ans qu’à deux jours d’existence dans le sein maternel. Non. L’annonce du Salut était déjà entièrement, pleinement préfigurée dans la présence de cet « embryon divin » qui devait changer la face du monde, et ce, dès sa première minute de vie. D’une certaine façon, toute conception opère un miracle, le miracle de la vie, et Dieu s’y investit à chaque fois !

Certaines vies naissent blessées, ou gravement handicapées : ne les délaissons pas ! Ne cherchons pas à les supprimer ! Ces vies sont chères au cœur du Christ. Il leur donne de connaître le mystère de sa Passion, et les transforme en témoins privilégiés de sa Gloire annoncée. Qui peut dire qu’il n’a pas été personnellement transformé par la présence d’une personne lourdement handicapée, par delà la révolte et l’incompréhension ? Ces personnes ne font-elles pas rejaillir en nous ce qu’il y a de meilleur, tous nos trésors d’humanité enfouis ?

Regard sur le monde

Comment se diriger dans ce monde sans repères, où le bien est appelé mal, le mal, le bien, où la mort est devenue dans certains cas même un bien désirable ?

Le mal, c’est tout ce qui avilit l’homme, ce qui l’empêche de grandir, de s’épanouir, c’est tout ce qui blesse l’homme dans sa dignité : guerre, esclavage, prostitution, pornographie,  maltraitance, violences multiples dirigées contre son intégrité physique ou psychique.

Le mal sait très bien brouiller les pistes, semer le doute, inspirer le trouble, à partir de tout ce qui peut en nous être des sources de vulnérabilité : la soif de pouvoir, de domination, de richesse, de reconnaissance, la tentation du désespoir. Tout cela sème en nous comme des germes de mort.

Se relever

C’est le message qui parcourt tout L’Évangile de la vie : le Christ n’abandonne pas ceux qui tombent. « Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades ». Toute sa vie est marquée par une tendresse toute particulière pour les pauvres, les petits, les pécheurs. Son Ministère est essentiellement un Ministère de guérison et de Rédemption. Il ne juge pas les pécheurs, il leur montre leur faute et les relève.

Oui, le choix de la vie est un choix libérateur pour l’homme.

Certes l’épreuve est là, certes elle cherche à nous engloutir. Seuls, nous ne pouvons pratiquement rien face aux tentations de désespoir et de mort qui s’abattent sur nous. Il n’ y a que la force de la foi, ou un courage surhumain, qui peuvent nous aider à refuser la mort qu’on nous propose et à dire « oui », comme Marie lors de l’Annonciation, « oui » sans rien attendre en retour, « oui » à l’avenir malgré les incertitudes, « oui » à cet enfant que je n’ai pas voulu.

Ce choix là est un pari de confiance en Dieu, un pari d’amour, dont nous recevons la récompense au centuple, dès l’instant où nous avons décidé d’accepter. Nous ne savons rien de ce qui va nous arriver, l’avenir est rempli d’incertitudes et d’angoisse, et pourtant, mystérieusement, nous sommes dans la joie et dans la paix. Cette paix là est le signe que le Christ, « Chemin, Vérité et Vie », s’est engagé à nos côtés. N’ayons pas peur d’avancer, Dieu s’occupera du reste, et Il nous le rendra au centuple !


[1]L’Évangile de la vie, Valeur et inviolabilité de la vie humaine, Jean Paul II, Lettre encyclique, 25 Mars 1995, Éditions Téqui.

Tags:
BibleEncycliquePape Jean Paul II
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