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Sublime Bouchardon au Louvre

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Edme Bouchardon. Les Saisons représentées par des jeux d’Enfants, bas relief. Décor de la fontaine de Grenelle. Metropolitan Museum of Art, Harris Brisbane Dick Fund © The Metropolitan Museum of Art_Dist RMN Grand

Edme Bouchardon. Les Saisons représentées par des jeux d’Enfants, bas relief. Décor de la fontaine de Grenelle. Metropolitan Museum of Art, Harris Brisbane Dick Fund © The Metropolitan Museum of Art_Dist RMN Grand

Maëlys Delvolvé - publié le 22/10/16

"Le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle".

Jusqu’au 5 décembre, rendez-vous dans le plus beau musée de France pour (re)découvrir l’œuvre de cet immense artiste…

Depuis un mois déjà, le Hall Napoléon du Louvre s’est mis à la mode XVIIIe. Cet automne, honneur à celui qui fut considéré par un de ses contemporains comme “le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle” (Cochin). Malgré la très grande popularité de l’artiste de son vivant, aucune exposition monographique d’envergure n’avait jusque-là été dédiée à Bouchardon.

C’est désormais chose faite, et merveilleusement accomplie, par le Louvre, qui s’est associé au J. Paul Getty Museum de Los Angeles pour mettre sur pied cette somptueuse exposition. Récit d’une visite éblouissante, où l’on déambule parmi les marbres, les terres-cuites, les sanguines, les gravures et les estampes du sculpteur officiel de Louis XV.

Le goût de l’Antique

Les premières salles de l’exposition sont consacrées à la jeunesse de l’artiste. A 24 ans, Edme Bouchardon (1698-1762) remporte le premier prix de sculpture de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Ce succès lui vaut un long séjour à l’Académie de France à Rome, où il restera neuf ans. Très vite, ce jeune homme talentueux, travailleur insatiable, s’adonne à la copie d’antiques. On admirera ces sanguines à la technique impressionnante, qui nous enchantent par leur douceur.

Bouchardon n’hésite également pas à s’inspirer des plus grands artistes italiens, de la Renaissance à la période baroque. C’est ainsi qu’il copie consciencieusement Raphaël, Le Dominiquin, ou encore Le Bernin. De cette période romaine, Bouchardon retiendra un goût pour l’Antique, qui marque les prémices du néoclassicisme, ainsi qu’une attention toute particulière à la nature. Ces deux aspects feront la spécificité et le succès de l’artiste tout au long de sa carrière.

Un artiste complet

À son retour de Rome, en 1732, Bouchardon a déjà acquis une renommée exceptionnelle. En 1735, il est nommé sculpteur du roi, et en 1737, il devient dessinateur de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. L’artiste honore ces titres avec talent, et travaille aussi bien le dessin que la sculpture. Ces dessins sont tantôt des croquis préparatoires à la sculpture, tantôt des œuvres à part entière.

Grand observateur, Bouchardon traite avec virtuosité des sujets extrêmement variés. C’est ainsi qu’il réalise une série de soixante estampes, appelées les Cris de Paris, qui représentent, chacune avec humour, un petit métier de rue à travers un personnage en pleine activité. On se délecte devant le prosaïsme et la tendresse de cette série, et l’on regarde, non sans une certaine mélancolie, ces vendeuses de pommes cuites, laitières, marchands de lanternes et affichistes aujourd’hui disparus…

À ces “petits sujets” s’ajoutent de prestigieuses commandes que Bouchardon exécute merveilleusement. Ainsi, en 1739, la ville de Paris lui commande la Fontaine de Grenelle, dont il conçoit toute l’architecture et le décor sculpté. La salle de l’exposition consacrée à ce chantier est remarquable : elle montre très bien le travail de l’artiste et le processus créatif, qui passe par de nombreux dessins, épreuves, petites sculptures en terre cuite, avant l’élaboration finale.

Quand le marbre devient chair

Au-delà de ces sujets profanes, Bouchardon a également reçu des commandes à sujet religieux. La plus fameuse est celle des dix statues du chœur de l’église Saint-Sulpice (Paris VIe), huit apôtres, un Christ appuyé sur sa croix, et une Vierge debout. Ces dix statues monumentales, en pierre de Tonnerre, se distinguent par leur expressivité, leur mouvement, et l’utilisation de drapés à l’Antique, si chers à l’esthétique néoclassique.

Enfin, même si devant un tel chef d’œuvre les mots nous échappent bien souvent, il nous faut mentionner le bijou de l’exposition qu’est L’Amour se faisant un arc de la statue d’Hercule, composé pour le roi lui-même entre 1739 et 1750. Cette grandiose statue de marbre, qui nous fascine par son sens du détail et la délicatesse du travail de l’artiste, couronne avec majesté la fin de l’exposition. N’hésitons pas à en faire plusieurs fois le tour, pour découvrir tous les instruments que Bouchardon a choisi de représenter, en s’attardant sur le rendu des textures et la finesse de chaque élément… On en sort troublé de tant de réalisme ; et l’on croit voir les doigts, les oreilles, les lèvres de Cupidon prendre vie…

Ne manquez pas cette très belle exposition, qui sera l’occasion de découvrir de nombreuses œuvres du Louvre magnifiquement mises en valeur… À voir !

Informations : 

Bouchardon (1698-1762) – Une Idée du Beau, au Musée du Louvre, Paris Ier.

Jusqu’au 5 décembre. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 9h à 18h. Nocturnes le mercredi et le vendredi jusqu’à 21h45.

Gratuit pour les moins de 26 ans. Plein tarif (musée + expositions temporaires) : 15 euros. Liste complète des tarifs réduits ici.

Tags:
ArtsExpositionLouvreMusée
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