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Ces politiques français gâtés par le Qatar

FRANCE-QATAR-DIPLOMACY

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

French President Francois Hollande (L) welcomes Emir of Qatar Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani upon his arrival on February 16, 2016 at the Elysee Presidential Palace in Paris. / AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

Marc Eynaud - publié le 21/10/16

"Nos très chers émirs", un livre qui fait scandale.

Quel est le point commun entre le député nordiste Nicolas Bays (PS), la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet (UDI) et le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen (PS) ? Leurs trois noms sont cités dans le livre, Nos très chers émirs, signé des inséparables George Malbrunot (spécialiste du Moyen-Orient au Figaro) et Christian Chesnot (journaliste au service étranger de France Inter).

L’ouvrage met en lumière les relations pas toujours propres que certains de nos politiques entretiennent avec les pétromonarchies du Golfe. Les deux journalistes nous révèlent, entre-autre, que Nicolas Bays a quémandé (à plusieurs reprises et par texto) le financement de ses vacances à l’ambassadeur du Qatar ; que Jean-Marie Le Guen aurait voulu imposer une agence de communication gérée par l’un de ses proches et bloquer les questions aux gouvernement fâcheuses pour l’émirat moyennant finance ; et cerise sur le gâteau, la sénatrice de l’Orne aurait fait un caprice pour obtenir un cadeau de fin d’année : “Tout le monde a reçu une montre sauf moi” se serait-elle offusquée…

Savez-vous quelle est la fonction de cette sénatrice si tatillonne sur la juste répartition des richesses ? L’élue préside de la Commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe. Un poste qui la met en première ligne dans la lutte contre les réseaux de financement du terrorisme dans l’hexagone. Mme Goulet soulignait en août dernier sur I-Télé que “les financements étrangers (de mosquées) doivent être transparents et non-conditionnés. Sous ces conditions-là, je ne vois pas pourquoi on les interdirait”. Une transparence qui n’a pas l’heur de lui plaire en ce qui la concerne.

Nicolas Bays, pour sa part, est vice-président de la Commission de la défense nationale et des forces armées. Un poste stratégique pour celui qui visiblement négocie aussi bien la vente de nos Rafales à l’étranger que ses vacances avec l’ambassadeur de Doha : essuyant refus sur refus, il demandera le règlement de travaux à son domicile puis… une paire de chaussures (de luxe, comme au bon vieux temps où Roland Dumas se faisait offrir des bottines par Elf-Aquitaine).

Rassurons-nous, ce dernier à fait savoir par un communiqué que “s’il a pu, dans le cadre de ses relations protocolaires entretenues par le groupe d’amitié France-Qatar, se voir adresser par l’ambassadeur des cadeaux d’usage (…) il en a immédiatement et spontanément informé la déontologie de l’Assemblée Nationale”. Si la “déontologie” est au courant alors les apparences sont sauves. Pour la probité en revanche l’Assemblée Nationale n’a rien prévu.

Liberté, Égalité, Rolex ?

Que des personnalités politiques acceptent des pots-de-vin et des cadeaux de pays étrangers, et officiellement amis, n’a rien de scandaleusement nouveau. En revanche, ce qui serait plus grave si les faits sont avérés, c’est d’accepter des cadeaux de la part de pays qui soutiennent sans trop prendre la peine de se cacher le jihad international et l’éradication de toute forme de christianisme en Orient.

Certains États du Golfe exerceraient un véritable trafic d’influence en France aux limites de la corruption selon nos deux reporters. De Jack Lang à Marine Le Pen en passant par Rachida Dati, des personnalités de premier plan issues de tous les partis semblent ouvrir les poches de bonne grâce aux largesses qatariennes ou saoudiennes. D’autres, en revanche, ont gardé les poignets de chemise étroitement boutonnés, à l’instar de Bruno Lemaire qui lorsqu’il était ministre de l’Agriculture s’était vu offrir une Patek Philippe sertie de diamants à 85 000 euros par un cheikh. Elle dormirait toujours dans un coffre du ministère

Anatole France avait beau dire que “la corruption paraît sans doute plus grande dans une République que dans une Monarchie à cause du nombre et de la diversité des gens portés au pouvoir”, on commence à se demander s’il n’y a pas quelque chose de pourri au royaume démocratique français. Christian Chesnot d’enfoncer le clou : “l’ambassade du Qatar à Paris, c’était tout à la fois un distributeur de billets de 500 euros, une agence de voyage et la boutique du père Noël”.

Nos très chers émirs, de Christian Chesnot et George Malbrunot, Edition Michel Lafon, 2016, 299 pages, 17,95 euros.

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Chrétiens d'OrientLivrespolemiqueqatar
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