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Le talent oublié d’Ernest Psichari, petit-fils de Renan

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©Wikimedia

Angélique Provost - publié le 09/10/16

À la découverte d'un auteur emblématique d'une jeunesse en quête d'idéal.

Le plus bel aspect de la lecture est sans doute d’offrir à celui qui ouvre les pages d’un vieux livre une rencontre imprévue avec son auteur. Ces petits assemblages d’encre et de papier sont parfois plus bavards qu’une discussion autour d’un café. Aujourd’hui, nous vous proposons, au travers de ses écrits, une rencontre avec un auteur oublié : Ernest Psichari (1883-1914). Jeune homme fier et tourmenté, il est un nouveau Saint-Exupéry qui aura su, lui, trouver dans sa recherche d’absolu la lumière du Bon Dieu avant de quitter la terre.

Officier français des troupes coloniales, il n’écrivit que cinq ouvrages. S’il ne fut pas très prolixe, ses œuvres n’en sont pas moins denses. On oublie souvent le rôle littéraire qui incombe aux uniformes militaires les plus couverts de barrettes. Psichari sut que diriger des hommes demande aussi de diriger des âmes, et voici ce qui le poussa à écrire quelques livres presque tous autobiographiques.

Une conversion tardive

Sa conversion fut tardive et digne de la génuflexion de Claudel à Notre-Dame : d’agnostique tourmenté, il devient fervent catholique et souhaite devenir prêtre. Il n’en aura pas le temps, la mort l’emportant dans sa trentième année au champ d’honneur.

Sa vie fut donc une brève collection de titres militaires et littéraires. Ses ouvrages, aimés de l’Académie Française, retracent son itinéraire de conversion en mettant à nu ses faiblesses, ses doutes, mais aussi son incroyable exigence envers lui-même, sa volonté de fer, et sa confiance en Dieu. On le range volontiers dans les bibliothèques des adolescents en quête d’idéal, entre Les Champs de Braise d’Hélie de Saint Marc et le Carnet de Route d’Alain de Penfentenyo, nouveau héros d’une jeunesse exaltée que Charles Péguy lui-même évoque comme « un homme jeune, plein de sang », emblème de l’anti-modernisme.

Petit florilège de citations de sa plume :

« Malheur à ceux qui n’ont pas connu le silence. Le Silence c’est un peu le ciel qui descend vers l’homme. »

« Dès que l’on fait un pas hors de la médiocrité, l’on est sauvé. »

« Je veux être tout entier à cette France qui est la France de Jeanne d’Arc, de Pascal et de Bossuet… Ce qui est requis pour la qualité de Français, c’est la foi de Saint Louis et de Jeanne d’Arc, sinon leur sainteté. »

« La fidélité est ce parfum qu’on ne peut pas dire, cet incomparable parfum que respirent les âmes des soldats. »

« Alors commence pour Maxence, une vraie vie de solitude et de silence. Là, dans ce carré de trente mètres, n’ayant plus même le bourdonnement des départs et des arrivées, il apprit réellement ce qu’est la solitude, enfouie au sein même de la silencieuse nature. Car la règle de l’Afrique est le silence. Comme le moine, dans le cloître se tait, ainsi le Désert, en coule blanche, se tait. Tout de suite, le jeune homme se plie à la stricte observance, il écoute pieusement les heures tomber dans l’éternité qui les encadre, il meurt au monde qui l’a déçu. »

Tags:
Charles PéguyLittérature
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