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De l’or dans les mains. “Tout s’encadre !”

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© Constance de Courrèges

© Constance de Courrèges

Thomas Renaud - publié le 12/09/16

Aleteia vous propose cet été de belles rencontres avec des artistes et artisans français qui se sont mis au service du Beau et du Vrai.

Diplômée de La Bonne Graine, Constance de Courrèges exerce le beau métier d’encadreur d’art dans son petit atelier de la rue Brancion, dans le XVe arrondissement de Paris.

Aleteia : Comment la jeune étudiante en histoire de 20 ans que vous étiez a-t-elle choisi de devenir encadreur d’art ?
Constance de Courrèges :
Je terminais ma licence d’histoire-ethnologie et une chose était sûre : je ne voulais pas travailler dans un bureau ! J’ai fait un point sur mes envies et mes compétences : j’étais très manuelle, pleine d’idées et j’avais en moi un besoin fort d’être au contact de “la matière”. C’était donc une évidence : l’artisanat était pour moi ! Je vous laisse cependant imaginer la tête de mes parents quand je me suis inscrite en CAP.

Vous avez choisi de vous former à La Bonne Graine, pouvez-vous nous en dire plus sur cette école centenaire qui offre de formidables passerelles pour tous ceux qui seraient tentés par une reconversion ?
Cette école extraordinaire forme des jeunes à de nombreux métiers de l’artisanat : tapissier, doreur, ébéniste et encadreur. Mon cursus a été très complet : pratique des techniques de l’encadrement, cours de dessin, cours d’histoire des styles. Tout cela complété par un apprentissage indispensable dans un atelier. Le corps professoral nous transmet son savoir faire. Les professeurs sont très exigeants car ils veulent porter les élèves à l’excellence. Ma classe était très hétéroclite aussi bien en âge qu’en profil. Cela crée une vraie richesse humaine et une solide entraide s’est vite installée. Aujourd’hui, nous sommes encore tous en contact. Cette école, redynamisée par le nouveau directeur porte en elle la pérennité des métiers ancestraux, qui font la richesse de l’artisanat français. Je fais aujourd’hui partie du conseil professionnel, ce qui me permet d’avoir encore un pied dans l’école.

Vous n’avez pas attendu un an avant de décider d’ouvrir votre propre atelier, l’entrepreneuriat était-il une évidence pour vous ?
Pendant mon apprentissage le désir de me mettre à mon compte a germé. Mais c’est mon mari (nous n’étions que fiancés à l’époque) qui a été le moteur de cette aventure. Il a cru en moi et m’a poussé à monter un atelier à la sortie de l’école, ce qui est, il faut l’avouer, très rare. Quand j’ai annoncé ma décision à mon maitre d’apprentissage, elle y a vu une évidence. Toujours ce besoin d’indépendance que je portais déjà en moi ! Aujourd’hui je suis comblée. Il me faut allier la production qui me prend beaucoup de temps et le côté commercial indispensable pour se développer, c’est passionnant !

Parlez-nous de l’encadrement d’aujourd’hui. Qui sont vos clients et que viennent-ils faire encadrer ?
Mon atelier se trouve dans le XVe arrondissement à Paris et l’essentiel de mes clients sont des habitants du quartier. Je suis dans une rue commerçante et c’est un véritable atout. Je travaille aussi avec des entreprises et des restaurants. Mon travail est très varié, beaucoup de sujets papiers mais aussi des toiles, des vêtements (un maillot de rugby par exemple). Je reprends les techniques apprises à l’école tout en étant poussée à innover avec des sujets contemporains. Chaque jour a son défi. J’ai par exemple eu la chance d’encadrer un magnifique éventail du XVIIIe siècle. Des anecdotes croustillantes ? On m’a confié l’encadrement d’une cigale et … d’un poil de moustache de chat ! Tout s’encadre !

Que vous apporte votre métier “philosophiquement” parlant ?
Je reste un encadreur de quartier et cela a du sens pour moi. Mes clients sont à la fois très divers et rapidement fidèles. Nombreux sont ceux qui m’invitent boire un café chez eux, nous parlons d’art, ils me montrent leurs “trésors”. En septembre, je vais créer une association de commerçants pour la rue. Le but étant de vivre une entraide et une partage entre commerçants et riverains. Aujourd’hui, je suis épanouie et avide de nouveaux défis. Et puis ma grande chance est d’avoir un mari qui me soutient et cela fait grandir notre couple !

Pour rencontrer Constance et découvrir son travail : 69 bis rue Brancion – 75015 Paris. Téléphone : 09 83 05 84 27 ou 06 10 37 50 28.
Site internet : http://www.atelier-cdecourreges.fr

Tags:
artisanatArts
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