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La balade de l’Histoire. 4e étape : la Normandie

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Jean-Baptiste Noé - publié le 24/07/16

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Après avoir envahi une partie du nord de la France, et obtenu la reconnaissance de leur juridiction sur la Normandie en 911 par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, les Normands sont partis à la conquête de l’Angleterre. En 1066, le duc Guillaume vainc le roi Harold et impose ainsi sa mainmise sur le royaume anglo-saxon. Par la suite, les Normands se sont rendus dans des contrées plus chaudes, puisqu’ils ont également conquis la Sicile et plusieurs territoires de la Méditerranée. Hastings est l’une des batailles fondamentales de l’époque médiévale. Mais que serait une victoire sans la trace laissée du combat et de la bravoure des chevaliers ? Si Hastings est encore connue, c’est largement dû à la tapisserie qui fut brodée pour en raconter la geste. Une broderie de laine et de lin, composée de neuf panneaux, d’une longueur de près de soixante-neuf mètres pour une largeur de cinquante centimètres. Probablement confectionnée entre 1066 et 1082, on suppose qu’elle fut commandée par Odon de Bayeux, évêque de la ville et demi-frère de Guillaume. Exposée dans la cathédrale, elle devait instruire les hommes sur les hauts faits de leur duc. Aujourd’hui, elle nous apprend beaucoup sur les techniques de confection, sur les habits et les couleurs, sur les modes de combat. Elle est, pourrait-on dire, la plus grande bande dessinée médiévale, une mine d’informations pour les historiens et une source d’émerveillement pour tous les visiteurs.

Donner à voir la bataille

Dans les différentes scènes proposées, le spectateur reconnaît Guillaume et Odon, ainsi que le roi Harold. La mort de celui-ci est mise en scène tombant de cheval et tué à coup d’épée. Une légende en latin explicite la scène. On y aperçoit également la comète de Halley, visible au mois d’avril 1066. Des soldats anglais sont à la fenêtre d’un château et montrent la comète du doigt. Faut-il en conclure que cet événement astronomique annonçait la défaite d’Harold et la victoire de Guillaume ? C’est en tout cas ce qui est suggéré.

Comme toutes les grandes œuvres artistiques de la France, la broderie de Bayeux est secouée par les drames de l’histoire du pays. En 1562, des huguenots mettent à sac la cathédrale de Bayeux. La broderie fut sauvée de justesse et mise à l’abri en lieu sûr. Sous la Révolution, en 1792, elle manque de peu d’être découpée pour servir de bâche. Un commissaire de la République évite le désastre. Elle aurait pu être détruite, à l’instar de beaucoup d’autres œuvres d’art, mais son thème permet de magnifier la gloire de la France et de rabaisser l’Angleterre. Le patriotisme naissant sauve ainsi la pièce de la destruction. Napoléon l’installe au Louvre pour qu’elle devienne un instrument de sa propagande contre l’Angleterre. Pendant le deuxième conflit mondial, les Allemands pensent un temps l’amener chez eux, mais ils n’en font finalement rien.

Tout en étant préservé des batailles

Bayeux est situé au cœur de ce Calvados qu’affectionnent les amateurs de fines eaux-de-vie. C’est la Normandie des prés verts et des vaches laitières, et c’est aussi la Normandie des bocages et des combats. En 1944, les bateaux militaires ne partent plus vers l’Angleterre, mais en viennent. Les plages du débarquement sont à quelques kilomètres de la ville, qui échappe aux bombardements. Bayeux est une des rares villes de Normandie qui n’ait pas été abîmée. Elle est également la première grande ville à être libérée puis à être visitée par le général de Gaulle. Celui-ci y revient le 16 juin 1946 pour y prononcer un discours politique où il dessine les contours de sa constitution idéale. Celle-ci voit le jour douze ans plus tard. Bayeux devient ainsi le berceau de la IVe République.

Évêché historique

Bien que Bayeux ne soit pas la plus grande ville du département, c’est chez elle que se situe l’évêché, et non pas à Caen. Ce sont là les continuités de l’histoire. À la Révolution, le territoire de Lisieux est pour une grande partie rattachée au département du Calvados, alors qu’il dépendait jusqu’à présent de la juridiction de Rouen. Le Pape ne supprime pas l’évêché de Lisieux, mais l’assemble à celui de Bayeux, pour donner l’évêché de Bayeux-Lisieux. C’est donc au sein de cette juridiction ecclésiale que fleurit la petite Thérèse. On sait qu’elle voulut partir en mission de par le monde, alors qu’elle passa la quasi-totalité de sa vie à Lisieux. Aujourd’hui patronne des missions, ses reliques prennent régulièrement la mer et les airs pour toucher des peuples du monde entier. C’est là une autre bataille, plus spirituelle et plus pacifique.

Tags:
HistoirenormandieThérèse de Lisieux
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