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Vivre en catho en 2016 en dix leçons. Épisode 9

Clémence chargée de recrutement à Paris ©Sabine de Rozieres – 4

Clémence chargée de recrutement à Paris © Sabine de Rozières

Sabine de Rozières - publié le 02/06/16

"La critique du système est facile. Chacun doit prendre sa part de responsabilité."

À 26 ans, Clémence travaille dans le recrutement. Mais pas seulement, elle est aussi volontaire à la Maison Marthe et Marie, une colocation solidaire qui accueillent pour plusieurs mois des femmes enceintes en difficulté.

Pourquoi laissez-vous de la place pour Dieu dans votre vie ?
Clémence : Il est difficile de répondre à cette question surtout quand on est né dans une famille catholique. Cela paraît si évident ! Mais en réalité, la foi de mes parents est devenue ma foi alors que j’avais 16 ans. C’était au Frat’ à Lourdes. En revenant, j’étais complètement “chamboulée”, et mes parents se sont aperçus tout de suite que quelque chose avait changé. Je pense que c’était le fait d’être avec d’autres jeunes qui vivaient leur foi à fond. La joie était parmi nous et je me sentais appartenir à une communauté ! Depuis, je ne suis plus spectatrice de ma foi, elle est ancrée en moi.

Que signifie pour vous “avoir la foi” ?
“Ce n’est pas croire que Dieu existe mais croire que Dieu m’aime.” La phrase n’est pas de moi mais c’est exactement ce que je pense !

Avez-vous une action quotidienne pour Dieu ?
Cette année, je vis dans une colocation de la Maison de Marthe et Marie dans le XIe arrondissement de Paris. Tous les matins, à 8 h 15, nous avons un temps de prière avec les trois autres volontaires et nous la terminons toujours par la prière de saint Jean Paul II dédiée à la vie.

Qu’aimeriez-vous dire aux catholiques ?
Il est important d’être rayonnants aux yeux du monde. C’est saint François de Sales qui rappelait qu’ “un saint triste est un triste saint”. Même si l’épreuve est là, nous pouvons l’accueillir et permettre qu’elle nous affermisse et nous transforme.

Selon vous, qu’est-ce qui sauvera le monde ?
La charité et l’engagement personnel. Parce que si on attend tranquillement dans notre coin que le monde change, cela ne bougera jamais ! Je trouve que dans le milieu catho – celui que je connais – nous avons un peu trop tendance à être des chrétiens de salon où la critique du “système” est facile. Je nous entends nous désoler en disant que “tout est perdu”, “les politiques sont tous les mêmes : tous des corrompus”. Chacun doit prendre sa part de responsabilité et devrait pouvoir faire bouger les choses au moins à son échelle. Si on a tant reçu, nous devons être en mesure de rendre un peu de ce qui nous fait vivre.

Quelle est votre plus grande peur ?
La peur de l’échec. J’ai du mal à accepter que je puisse décevoir les autres, que ce soit mes amis, ma famille ou dans le cadre professionnel. Comme je suis assez perfectionniste, j’ai toujours tendance à vouloir faire les choses de manière parfaite, sauf que je commence à me rendre compte que les saints eux-mêmes n’étaient pas parfaits… cela me fait réfléchir !

Qu’est-ce qui vous rend heureuse ?
Des livres qui élèvent l’âme. Investir dans de bons bouquins (et les lire !) me procure une grande satisfaction, cela me rend meilleure et au moins je n’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps !

Quelle est votre vertu préférée et pourquoi ?
L’espérance. Cela peut paraître un peu bateau comme cela mais je trouve que cette vertu oblige à porter un regard différent sur l’autre. Elle permet de ne pas l’enfermer et comme disait Baden Powell : “Dans tout méchant il y a au moins 5% de bon”. C’est pour cela que j’ai participé cet hiver à une chaîne de prière pour les djihadistes. C’est le concept “adopte un djihadiste” (spirituellement) et chaque jour tu t’engages à prier une dizaine de chapelet pour sa conversion. “Espérer”, c’est le 5% de bon…

Quel est votre saint préféré et pourquoi ?
Elle n’est pas encore sainte mais c’est (la vénérable) Claire de Castelbajac. Elle a su mettre la sainteté à la portée de tous. Son témoignage et sa joie m’ont beaucoup parlé. Elle est de notre temps donc cela permet de s’identifier davantage à ce qu’elle a vécu. Et puis je dirais aussi que mes préférés sont nos prêtres. Je sais qu’ils ne sont pas – encore – saints mais leur dévouement au service de leurs paroissiens sont un merveilleux exemple de courage surtout quand on voit à quel point ils sont attaqués aujourd’hui.

Quelle est votre prière préférée et pourquoi ?
Celle de saint François d’Assise que l’on récitait tous les matins aux guides :

Seigneur, Dans le silence de ce jour naissant, je viens Te demander la paix, la sagesse, la force. Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux tout remplis d’amour ; être patient, compréhensif, doux et sage ; voir au-delà des apparences tes enfants comme tu les vois toi-même, et ainsi ne voir que le bien en chacun. Ferme mes oreilles à toute calomnie ; Garde ma langue de toute malveillance ; Que seules les pensées qui bénissent demeurent en mon esprit. Que je sois si bienveillant et si joyeux que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence. Revêts-moi de Ta Beauté, Seigneur, et qu’au long de ce jour je Te révèle. Amen.

Je trouve qu’elle résume tout !

Propos recueillis par Sabine de Rozières

Tags:
Catholiques
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