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Aleteia ressuscite le code de chevalerie (6/10). Tu seras le champion du droit et du bien

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Arthur Herlin - Christian Venard - publié le 15/05/16

Rendre à chacun ce qui lui est dû - en commençant par "Dieu, premier servi !".

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À quoi peut bien ressembler le chevalier des temps modernes ? Pour répondre à cette épineuse question, Aleteia a remis au goût du jour un ancien code de chevalerie en vigueur au XIIe siècle. Ces dix commandements, à l’image du décalogue de l’Église catholique, dictaient la conduite des chevaliers désireux de cultiver les saintes vertus et d’éveiller en eux les sentiments les plus nobles. Répondant aux problématiques médiévales, un tel code peut à première vue sembler désuet ou inapproprié à l’époque moderne. Vraiment ? Largement imprégnés par la morale chrétienne, ce seront des prêtres, bien dans leur époque, qui revisiteront et réactualiseront pour vous les préceptes de ce code dont notre société moderne gagnerait beaucoup à s’inspirer. Faisons naître ensemble un nouvel esprit chevaleresque ! 

Ancien aumônier du 17e Régiment parachutiste basé à Montauban (Tarn-et-Garonne), le père Christian Venard a accompagné les troupes françaises du Kosovo au Liban en passant par l’Afghanistan et le Mali. Il est aujourd’hui aumônier militaire de la Gendarmerie de la région Aquitaine. Pour Aleteia, il a accepté de traiter ce sixième précepte adressé au chevalier :

Tu seras, partout et toujours, le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal

Cet article place le chevalier moderne face à une lourde responsabilité. En effet, se faire le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal, ne relève pas d’abord de la vertu chrétienne, mais avant tout des vertus humaines. Tout homme, quelles que soient ses convictions, a le devoir d’être juste et bon, en suivant avec rigueur les préceptes d’une conscience droite et éclairée. Si le chevalier moderne, prétendant vivre de sa foi chrétienne, ne respecte pas ce précepte, il se comporte aussitôt en contre-exemple, devenant de fait ennemi de l’Église et du Christ.

Plusieurs difficultés apparaissent dès l’énoncé de notre précepte. Qu’est-ce que le droit ? S’agit-il simplement d’un corpus de lois humaines, décidées par le politique ? Qu’est-ce que la justice ?  Est-ce seulement l’application mécanique des lois humaines ? Se faire le héraut du droit et de la justice suppose d’y avoir réfléchi, et donc comme première qualité du chevalier moderne : le souci de sa formation chrétienne, intellectuelle et morale.

Si le droit est cet ars boni et aequi – art du bien et de l’équitable, formule que l’on doit au grand juriste romain Ulpien – le chevalier moderne ne peut se contenter des définitions « positivistes » du droit, sur lesquelles vit pourtant notre société. Il s’agit d’un art, et non d’une science. Comme tout art vrai, il requiert donc de la finesse, de l’humilité, de l’apprentissage, de la sagesse. Art du bien, c’est-à-dire de ce qui fait grandir en dignité et en humanité, de ce qui rapproche de l’unique Bien qui est ultimement Dieu. Art de l’équitable : c’est en quelque sorte comme pour la politique, l’art du possible : Dieu seul est absolument juste est équitable. Avec humilité, le chevalier moderne comprend qu’il n’est pas Dieu, et que « son » sens de la justice sera donc imparfait. À cet égard les paraboles des ouvriers de la onzième heure (Mt 20, 1-16), ou de l’intendant malhonnête (Lc 16, 1-13), nous montrent à quel point la justice divine est éloignée parfois de notre justice humaine.

« Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers.

Mt 20, 1-16
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent.

Lc 16, 1-13

Pour être concret, respecter ce précepte est un engagement de tous les jours, et dans tous les états de vie. Rendre à chacun ce qui lui est dû – en commençant par « Dieu, premier servi ! ».

Cela s’appliquera ainsi dans l’usage justes des biens de ce monde – méditons à nouveau Laudato Si. Dans certains domaines, cela n’ira pas sans combats : la politique DRH de ma société est-elle conforme au bien, à la justice ? La banque pour laquelle je travaille respecte-t-elle l’être humain ? L’État que je sers promeut des lois contraires à ma foi, au bien ou à la justice, comment puis-je concilier cela avec mon engagement en tant que chrétien ?

Le chevalier chrétien cherchera à être exemplaire en ce domaine, car rien n’est plus destructeur que le manque d’exemplarité en matière de justice. Pour cela, il tentera de combattre en lui, et autour de lui, tout ce qui relève du mensonge (dont on sait que le père n’est autre que Satan lui-même). Faire la lumière sur ses propres limites, sur ses engagements, leur gratuité au service du prochain et de Dieu. Vaste programme et parfois douloureuses constatations de nos faiblesses. La crise actuelle que traverse notre Église de France avec la découverte terrible de ces actes pédophiles, nous montre à quel point suivre ce précepte peut être exigeant.

Dieu seul peut alors nous aider et nous ouvrir le cœur, grâce à son Esprit :

Seigneur, Je t’offre cette journée de travail. Que ton Esprit Saint manifeste en moi et dans mon entourage un esprit de Paix et de Joie, qu’Il me donne Sagesse et Force, pour porter sur mon travail un regard d’Amour, pour développer en moi patience, compréhension, douceur et disponibilité, pour voir au-delà des apparences, Tes enfants comme tu les vois Toi-même. Seigneur, ferme mes oreilles à toute calomnie, Garde ma langue de toute malveillance. Revêts-moi de Ta beauté, Seigneur, pour que tous ceux qui m’approchent aujourd’hui, découvrent Ta présence. Amen
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HistoireJusticemalprécepteVatican
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