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Une chapelle recrée la crucifixion par un jeu d’ombres

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Capture Vimeo / nicolas campodonico

Esteban Pittaro - publié le 06/05/16

Avec deux pièces de bois, le soleil et les ombres, l’œuvre reconstitue le moment où le Christ est chargé de sa Croix.

Une étonnante chapelle, construite dans la province de Cordoba en Argentine, a été primée à la 10e Biennale ibéro-américaine d’architecture. Il s’agit de la chapelle San Bernardo La Playosa, à Córdoba, achevée l’année dernière. Son architecte, Nicolas Campodonico, a obtenu le prix du Comité international de Critiques de l’Architecture (CICA) décerné à un jeune architecte argentin.

Située dans une zone rurale, à mi-chemin entre Cordoba et Rosario, à 500 kilomètres de Buenos Aires, la chapelle figure parmi les 26 œuvres sélectionnées sur les 194 qui avaient été déjà présélectionnées par les 21 pays participant à l’édition.

La chapelle, dédiée au saint patron de la ville, a été conçue par Nicolas Campodonico, de telle sorte qu’elle soit en relation étroite avec l’environnement naturel, si bien que c’est la nature elle-même qui, selon l’heure et le jour, complète le sens de l’œuvre.

Les concepteurs sont partis de l’hypothèse que le Christ, sur son chemin vers la crucifixion, a porté seulement sur son épaule le poids du pieu transversal de la croix, et c’est au Golgotha que ce pal de bois aurait été rattaché au poteau central de façon à former la croix.

Une croix “profondément rituelle”

Extérieurement, on voit une grande ouverture avec deux pieux de bois disjoints. Mais intérieurement, lorsque pénètre la lumière naturelle, ces deux poteaux proches l’un de l’autre, mais sans lien apparent, projettent une ombre qui dessine une croix parfaite sur l’un des murs de la chapelle.

“Chaque jour, les deux pièces de bois parcourent le chemin nécessaire, tel le Christ sur la Via Crucis, pour finalement se rencontrer et former la croix qui n’est déjà plus symbolique, mais profondément rituelle, et la Passion est ainsi recréée tous les jours à partir du soleil”, peut-on lire dans la description de l’œuvre.

“Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec un grand spécialiste d’art sacré, Mgr Don Ambrogio Malacarne, aujourd’hui décédé, qui se consacrait à l’adéquation de la liturgie et des églises en Italie. Pendant les 2 000 dernières années, m’a-t-il dit, la croix a été représentée dans différents styles, proportions et matériaux, mais elle n’a toujours été qu’un symbole. Celle-ci, au contraire, est une croix rituelle dans le sens où elle ne remémore pas la crucifixion mais la recrée”, a expliqué le jeune architecte au journal Clarin.

Au total, la surface bâtie est de 92 m2. “Le travail m’a pris six ans. Et pendant que je le faisais, je me sentais à nouveau un jeune homme de 20 ans. Avec cette angoisse de ne pas savoir ce qui se passerait le lendemain. Comme une aventure quotidienne très exigeante : 90 m2 en six ans, c’est quasiment un anti-record !”, reconnaît entre deux éclats de rire Nicolas Campodónico dans un entretien avec le journal La Capital, à Rosario.

La reconnaissance de la Biennale ibéro-américaine permettra à la chapelle de San Bernardo d’être présentée lors de la dixième édition de la 32e Biennale qui se tiendra à San Pablo, au Brésil, entre le 4 et le 8 juillet prochains.

Tags:
ArchitectureArgentineChemin de croix
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