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Un Pape très ému a accueilli un prêtre qui a passé 28 ans dans les geôles communistes

Le pape François et Don Ernest Simoni en 2016

AFP

e pape François et Don Ernest Simoni en 2016

Ary Waldir Ramos Díaz - publié le 29/04/16

Lors d'une audience générale, le pape François, bouleversé par un prêtre albanais persécuté par le communisme, lui a baisé les mains et l’a embrassé...

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C’est à l’issue de l’audience générale du mercredi 20 avril, sur la place Saint-Pierre, que le pape François, visiblement ému, a accueilli en lui baisant les mains le père albanais Ernest Simoni qui a passé 28 ans dans les geôles communistes. Son crime ? Être resté fidèle à l’Église durant le régime communiste.

« Cet homme est un martyr », a souligné le Pape. Cette fois-ci encore, ils se sont retrouvés face à face, comme la première fois en novembre 2014 à Tirana, lorsque François avait pleuré en écoutant les tortures subies par le prêtre pour ne pas avoir renié le Christ. « Le Pape s’est immédiatement souvenu du père Ernest, qu’il a appelé par son non nom : “Simoni” », montrant ainsi qu’ « il se souvenait » du récit de sa persécution, racontée dans la cathédrale de Tirana.

Sous le joug du régime communiste

« Pendant onze ans, le père Ernest a subi de de nombreuses tortures », durant les années de terreur sous le régime communiste en Albanie, unique pays déclaré en 1973 « athée » de par sa Constitution, précise le journaliste italien, Mimmo Muolo, rédacteur en chef d’Avvenire et auteur du livre Don Ernest Simoni. De la persécution à la rencontre avec François (Éd. San Paoline, 2016).

Le compagnon de cellule du père Ernest avait reçu l’ordre d’enregistrer sa confession. Le prêtre était en butte à toutes sortes de provocations destinées à susciter sa colère et ses critiques à l’égard du régime afin de pouvoir enfin l’envoyer à la mort. En vain : don Ernest n’a eu que des paroles de pardon et de prière pour ses bourreaux. Et c’est ainsi que la peine de mort sera commuée en 25 ans de travaux forcés dans les mines et les égouts de Scutari.

« Tout a commencé la nuit de Noël 1963 lorsque j’ai été arrêté en tant que “simple prêtre” et conduit dans une cellule isolée, torturé et condamné à mort », se rappelle le père Ernest Simoni. Le 5 septembre 1990, le pasteur est enfin libéré et mène depuis une vie pastorale très active. Comme si, en parlant de la conversion du monde, il recouvrait une nouvelle vigueur.

Sa seconde vie après la prison : évangéliser

Car rien n’a réussi à ébranler la passion de ce prêtre de 89 ans, qui ne se lasse pas d’évangéliser. Confesser et porter la communion aux paysans, telle est sa mission pastorale, qui le conduit à parcourir des kilomètres jusqu’aux sentiers et villages perdus d’Albanie, en plus de voyager dans le monde pour partager son témoignage.

« Reposez-vous, père Ernest », insiste son évêque, Mgr Angelo Massafra, archevêque de Scutari-Pult, conscient du poids que le prêtre porte sur ses épaules après avoir durement travaillé dans les mines et enduré les séquelles des exactions de ses bourreaux fidèles au dictateur Enver Hoxha. Le tout sans jamais parvenir à haïr quiconque…

La deuxième rencontre avec le pape François

Après cette rencontre avec le Pape, le prêtre a avoué que ce qui l’avait tout particulièrement ému, c’est que « tout le monde observe et sait que le Saint-Père, comme dit Jésus, est parfaitement “enchaîné” à la Parole de Dieu ». Cela se traduit par « aimer et pardonner chaque jour, aider spirituellement et matériellement les orphelins, les pauvres ».

« Jésus est mort pour sauver tous les hommes, pas seulement les catholiques », insiste le prêtre, qui, alors qu’il était emprisonné, se souvenait par cœur de la messe en latin et distribuait la communion pour « donner l’espérance éternelle ». Le père Ernest confie que de ses deux rencontres avec le pape François, ce qui l’a le plus surpris, c’est que le Souverain Pontife « est un père pour tous ceux qui vivent des difficultés ». Il ajoute : « C’est une figure fondamentalement ancrée en Jésus ».

Le père Ernest maintient son engagement en faveur de « la conversion, l’amour de Jésus dans les œuvres, l’aide à tous les pauvres, l’espérance en la résurrection que seul Jésus donne au monde entier ».

La mort en raison de la foi

« Sans Jésus, on ne peut rien faire ; avec Lui, nous faisons tout : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur et, si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur, ajoute-t-il citant saint Paul, parce que pour ceux qui croient, la mort n’existe pas. » L’esprit prévaut sur le corps, insiste le père Ernest. « La mort, c’est le péché », affirme-t-il, soulignant la pénitence et le jeûne et encourage fortement à « prier le chapelet recommandé par la Sainte Vierge ». C’est ainsi que « la famille, la société et le monde seront sauvés ».

La conversion

Enfin, le témoignage de vie de ce prêtre invite au pardon des ennemis et à la réconciliation ; l’humiliation pour un bien supérieur qui exige « amour, charité, conversion et sainteté du mariage parce que ce qui est lié sur la terre est lié dans le ciel », comme enseignement pour tous les peuples.

La conversion de tous les hommes à « Jésus Tout-Puissant », précise l’ancien prisonnier, n’est pas un aspect « idéologique ou philosophique ». « On ne négocie pas avec Dieu, rappelle-t-il.. Ego sum qui sum (« Je suis qui je suis »). Je t’ai créé, celui qui n’est pas avec moi est contre moi. » Alors, « le salut de Jésus avec son amour et sa vérité est un don pour le monde ».

Le pouvoir de l’amour

« Tous les présidents, les millionnaires, les empereurs, de Néron à Constantin (converti au christianisme), le doge (la plus haute autorité de la République de Venise) », sur tous « Jésus règne avec le pouvoir de l’amour ».

Les martyrs albanais

En juillet, fut remise à la Congrégation vaticane pour les Causes des Saints la Positio – deux volumes de 2 500 pages – qui présente le sacrifice de 38 martyrs de l’époque communiste en Albanie. La phase finale pourrait avoir lieu avant la fin de l’année de la Miséricorde

Le père Ernest est l’incarnation vivante de cette page de l’Histoire des martyrs chrétiens modernes écrite en quelques décennies. Rappelons que c’est le récit dans un livre qui s’écrit encore avec le sang innocent versé au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde.

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