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Les pays les plus heureux sont ceux où l’on se suicide le plus !

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La rédaction d'Aleteia - publié le 14/03/16

Tel est le grand paradoxe révélé par une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mais à quoi cet étrange phénomène est-il dû ?

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L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on souvent. Dans plusieurs des pays les plus développés du monde, le suicide est la première cause de mortalité non naturelle. Aux États-Unis par exemple, en un an ont été enregistrés plus de suicides que de morts dans les accidents de la route. Les États-Unis sont peut-être le pays le plus riche de la planète, mais ils sont loin d’être le plus heureux.

Autre constat : il y a trois fois plus de suicides chez les hommes que chez les femmes.

En ce qui concerne la jeunesse, le suicide est la deuxième cause principale de mortalité chez les jeunes de 15 à 29 ans, selon les données de l’étude « Prévention du suicide : un impératif mondial », publiée en 2014 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Essentiels pour la prévention, les spécialistes soulignent les réseaux familiaux solides et la capacité à assimiler la frustration.

Le paradoxe des « pays heureux »

Ce qui frappe le plus, c’est le paradoxe selon lequel on se suicide plus dans les pays “les plus heureux”. Ces données sont déjà soulignées dans l’étude de 2011 “Dark Contrasts: The Paradox of High Rates of Suicide in Happy Places” (“Sombres Contrastes: le paradoxe des taux de suicide les plus élevés dans les endroits heureux ”), élaborée par une équipe de chercheurs britanniques et américains.

Les chercheurs responsables de l’étude ont voulu creuser et analyser les causes de ce lien paradoxal entre bonheur et taux de suicide, entendant par “bonheur ” un ensemble de critères matériels: avoir suffisamment d’argent, un bon logement, posséder une voiture, avoir des loisirs, être en bonne santé, sans privations et être autonome pour s’occuper de soi.

L’étude a considéré la liste des pays “les plus heureux du monde ” établie par le magazine Forbes, ainsi que leurs taux de suicide. Selon l’étude, sur les 10 pays étudiés, la Norvège et le Danemark arrivent en tête, suivis de la Finlande, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Suède, du Canada, de la Suisse, des Pays-Bas et des Etats-Unis. A son tour, cette liste se fondait sur l’“Indice de la prospérité” Legatum, de Londres, qui classe les 110 pays.

Les conclusions de l’étude ont indiqué que les pays occupant les premières positions dans la “liste de la prospérité” étaient, en même temps, ceux qui présentaient les taux record de suicide.

Les causes du paradoxe

A quoi ce phénomène est-t-il donc dû ? La principale explication avancée par les auteurs de l’enquête réside dans la propension des êtres humains à comparer leur propre niveau de bonheur et le niveau de bonheur de ceux qui les entourent : le bonheur des autres serait un facteur de risque pour les personnes ayant peu d’estime d’eux-mêmes, insatisfaites de vivre dans des endroits où le reste des individus ont l’air plus heureux qu’elles.

“Les personnes insatisfaites peuvent se sentir particulièrement lasses de la vie dans des lieux heureux. Le contraste peut accroître le risque de suicide ”, déclare le professeur Andrew Oswald, de l’Université de Warwick responsable de l’étude. “ Les êtres humains étant exposés aux changements d’humeur, les comparaisons avec les autres peuvent rendre plus supportable notre existence dans un milieu où les autres sont malheureux ”.

Ces conclusions remettent en cause d’autres conclusions qui, jusqu’ici, attribuaient les taux de suicide dans les pays nordiques aux caractéristiques particulières de leur pays, comme les rares heures de lumière du jour en hiver. Les différences culturelles et comportements sociaux étaient également soulignés en rapport avec le bonheur et avec la manière de concevoir la vie.

Pour Stephen Wu, de l’Hamilton College, il s’agit d’un “ résultat cohérent avec d’autres recherches qui montrent que les gens jugent leur bien-être par rapport aux gens qui les entourent. Ces types de comparaisons ont été démontrés aussi en ce qui concerne le revenu, le chômage, la délinquance et même l’obésité”.

Le contraste entre Hawaii et New York

Selon les chercheurs, dans l’enquête de life-satisfaction” les villes qui comptent le plus de gens satisfaits ont tendance à avoir des taux de suicide plus élevés que celles ayant des niveaux de satisfaction moyens-bas en termes de qualité de vie. A titre d’exemple, le contraste existant entre Hawaii et New York. Selon les données, Hawaii se classe 2e Etat américain en terme de life-satisfaction mais son taux de suicide est le 5e, sur un total de 50 Etats. L’Etat de New York qui se classe au 45ª rang pour ce qui est du bien-être ressenti de sa population, est aussi celui qui a le plus bas taux de suicide du pays, tout de suite derrière le District de Colombie.

En conclusion, les auteurs de l’étude indiquent que “les êtres humains peuvent établir leurs propres règles en observant le comportement et les résultats atteints par d’autres personnes. Ils ont alors tendance à juger leur propre situation avec moins de dureté quand ils voient d’autres gens aussi malheureux qu’eux”.

L’altitude géographique, autre facteur de risque

Une autre analyse sur la mortalité, réalisée dans 2.584 comtés des Etats-Unis est basée sur des données recueillies durant vingt ans par des spécialistes de plusieurs centres médicaux du pays. Celle-çi révèle que vivre à des altitudes élevées peut être un facteur de risque de suicide. Selon les auteurs de cette étude, on ignore toujours la raison des taux supérieurs de suicide chez les personnes vivant dans des régions situées à haute altitude.

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