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Et si on écoutait un autre chef-d’œuvre de Haendel que “Le Messie” ?

“Salomon recevant la reine de Saba” de Jacques Stella

"Salomon recevant la reine de Saba" de Jacques Stella © Wikimedia Commons

Caroline Becker - publié le 11/02/16

Le compositeur a écrit d’autres oratorios bibliques absolument sublimes. Ouvrez grand vos oreilles...
George_Frideric_Handel par Balthasar Denner (c) Wikipedia
George Frideric Handel par Balthasar Denner © Wikipedia

C’est à l’âge de 63 ans que Haendel composa Salomon, un oratorio en anglais considéré comme l’un de ses derniers grands chefs-d’œuvre. Avant toute chose, rappelons que le terme “oratorio” trouve son origine dans “oratorium”, lieu de prière propre à des exercices spirituels où la musique prend parfois une place de premier plan. C’est en Italie que cette forme va voir le jour, se développer et atteindre sa perfection à travers la musique de Haendel. Devenu sujet britannique, Haendel prendra ses distances avec le modèle de l’oratorio italien. Mais en introduisant le genre en Angleterre, il saura lui donner une identité particulière. La spécificité des oratorios de Haendel est qu’ils sont fortement imprégnés de ses expériences artistiques en tant que compositeur d’opéras : action dramatique et affrontement des personnages, le tout dans un mélange subtile de récitatifs, d’airs et de chœurs.

Salomon est un oratorio monumental décrivant l’apogée du roi biblique de l’Ancien Testament, connu pour son immense sagesse, à travers les trois grands moments de sa vie : la construction du Temple de Jérusalem, le célèbre jugement et la visite de la reine de Saba. Haendel démarra cet oratorio le 5 mai 1748 et l’acheva le 13 juin 1748. En point final du dernier chœur il écrivit, “S.D.G” (Soli Deo Gloria, À la seule gloire de Dieu).

La première partie de l’oratorio fête l’achèvement si longtemps attendu du Temple de Jérusalem, dont la construction avait été interdite à David, père de Salomon, à cause des effusions de sang qui avaient entaché son règne. La deuxième partie de l’oratorio commence par la célébration de Salomon avec ce merveilleux et entraînant chœur des Israélites, “From the censer curling rise” :

“From the censer curling rise
Grateful incense to the skies
Heaven blesses David’s throne,
Happy, happy Solomon !
Live, live for ever, pious David’son ;
Live, live for ever, mighty Solomon.”

S’élèvent en action de grâce jusqu’au ciel ;
Dieu bénit le trône de David,
Heureux, heureux Salomon !
Que vive à jamais le pieux fils de David ;
Que vive à jamais le puissant Salomon.”


“From the censer curling rise”

La sagesse du roi Salomon

Nicolas Poussin Le Jugement de Salomon (c) Wikimedia Commons
Nicolas Poussin Le Jugement de Salomon (c) Wikimedia Commons

“Le Jugement de Salomon” de Nicolas Poussin © Wikimedia Commons

C’est également dans la deuxième partie de cet oratorio que nous découvrons le fameux épisode qui a rendu si célèbre la figure du roi Salomon. Le Premier livre des Rois (3, 16-28) raconte le différend qui opposa deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais dont l’un était mort étouffé. Les deux femmes se disputant l’enfant survivant, Salomon, pour régler le désaccord, réclama une épée et ordonna : “Partagez l’enfant vivant en deux et donnez une moitié à la première et l’autre moitié à la seconde”. L’une des femmes s’écria qu’elle préférait renoncer à l’enfant plutôt que de le voir sacrifié. En elle, Salomon reconnut la vraie mère, et il lui fit remettre le nourrisson.

L’arrivée de la reine de Saba

La troisième partie évoque la venue à Jérusalem de Nicaule, reine de Saba, qui se voit offrir une visite guidée des plus grandes gloires du royaume par Salomon. L’air introductif est sans doute un des plus célèbres de Haendel bien que peu de gens savent qu’il est extrait de cet oratorio. Ce passage instrumental court et vif pour deux hautbois et cordes dépeint à merveille les richesses du roi Salomon et l’image flamboyante qu’il veut donner à sa visiteuse.

“Arrivée de la Reine de Saba”

La partition de Haendel, magnifique dans sa diversité, constitue l’une de ses plus grandes œuvres et prouve qu’Haendel demeure incontestablement un compositeur magnifiquement théâtral. Les chœurs puissants qui la composent sont absolument entrainants, remarquables d’expressivité et dans des styles variés et éblouissants.

Sa production d’oratorios bibliques est riche et ne doit donc pas se résumer à l’unique Messie bien qu’il soit considéré, à juste titre, comme l’oratorio le plus abouti et le plus majestueux qu’il ait réalisé. Ses autres compositions couvrent un éventail considérable se déployant du Livre de la Genèse à l’Apocalypse de saint Jean : Israël en Egypte (1738), Saul (1738), Belshazzar (1744), Susanna (1748) et bien d’autres encore… Tous ces chefs-d’œuvre, encore trop méconnus de nos jours, méritent d’être plus largement mis en avant. Car comme l’écrivait le musicologue Jacques Michon : “C’est sans doute dans ses oratorios – profanes ou sacrés – que Haendel […] grâce à une personnalité artistique nourrie à la fois aux sources de l’opéra italien et de la tradition anglaise de la musique d’église, a trouvé le plein épanouissement de son génie”.

Tags:
Musique
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