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L’avortement ? Affreusement banal

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Rémi Sentis - publié le 08/02/16

L'avortement n'en finit pas de figurer dans l'agenda parlementaire : dernièrement avec l'adoption définitive de la loi Santé. Récit.

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La caractéristique de cette loi contenant 227 articles (quatre fois plus que dans sa version initiale), c’est l’introduction par voie d’amendement de mesures ne relevant pas de la santé stricto sensu.

Et cela sans aucune analyse d’impact sur leurs conséquences (alors qu’elles sont obligatoires pour les mesures initiales d’un projet de loi). Ainsi, les députés ont bouleversé la législation actuelle concernant la recherche sur les embryons en supprimant la mention selon laquelle les dites recherches ne devaient pas « porter atteinte à l’embryon », alors qu’une telle mesure aurait dû passer par le filtre d’une concertation avec les instances compétentes.

Surtout, symptomatiques de l’état d’esprit de la majorité sont les mesures concernant l’IVG. D’une part, il est prévu d’imposer la pratique de l’IVG instrumentale dans les centres de santé (avec de lourds investissement financiers pour avoir des plateaux techniques adéquats). D’autre part, il est prévu de créer des « plans d’action régionaux en matière d’IVG » ; ce qui permettra à l’administration d’instaurer des quotas minimums dans chaque centre hospitalier.

La suppression du délai de réflexion pour « sortir les femmes de la domination »

Enfin, le Parlement a décidé la suppression du délai de réflexion d’une semaine avant une IVG. Les conditions dans lesquelles cet article a été adopté sont édifiantes. Lors d’une commission parlementaire dans la nuit du 18 au 19 mars, c’est vers 2 h 30 que Catherine Coutelle (après une tentative de suppression de la clause de conscience relatif à l’IVG) a réussi à faire adopter cet amendement. La ministre l’a ensuite défendue avec ardeur ; au député Bernard Debré, qui jugeait utile un délai de réflexion pour une femme par exemple « poussée par son compagnon à avorter », elle répondait en séance plénière : « Une femme qui a pris sa décision n’a pas besoin de temps. Je crains (…) qu’un délai ne soit pas efficace pour sortir une femme de la domination ». On voit ainsi une position idéologique : la décision d’avoir recours à l’IVG est simple et aucun recul n’est nécessaire face cette dernière ; tout éventuel accompagnement des femmes soumises à des pressions de la part de leur compagnon est inutile voire nuisible.

En fait, depuis un peu plus de deux ans, nous sommes en face d’une entreprise visant à banaliser l’IVG encore plus qu’il ne l’est. Dans les sphères médiatiques, on répète inlassablement que le nombre d’avortement en France est stable, or le nombre officiel d’IVG a atteint 230 000, soit un des plus fort taux de toute l’Europe ; il représente 29% environ du nombre des naissances en 2013 alors qu’en 2006, le nombre d’IVG n’en représentait que 24%. De plus les IVG pratiqués dans les cabinets de ville par voie médicamenteuse ne sont que rarement comptabilisés dans les chiffres officiels (alors qu’ils sont de plus en plus fréquents).

Cette banalisation d’ailleurs est une obsession de notre ministre et de ses conseillers : il y eut le fameux vote de la résolution parlementaire de novembre 2014 déclarant que « l’avortement est un droit », puis la suppression de la mention de « la situation de détresse » dans le texte de la loi Veil. Enfin le lancement du site ivg.gouv.fr en septembre 2015 dont le but est d’abord de contrer le site ivg.net qui est en tête des référencements sur ce sujet sur internet. Ce lancement fut suivi en octobre par une campagne de promotion lancée par la ministre avec le décalcomanie « Mon corps m’appartient » que le tout Paris se devait d’arborer.

« Je m’inquiète d’une société qui prend pour cap la subjectivité individuelle »

Plus récemment, celle-ci a participé à une campagne de presse lancée par le Planning familial contre le site ivg.net (qui a été accompagnée d’une tentative de piratage informatique et d’intimidations contre ses responsables). Outre un tweet vengeur de Marisol Touraine le 10 janvier pour tenter de faire régresser le référencement de ce site puis une émission lors du « 20 heures » de France 2 trois jours plus tard, il y eut de nombreux articles accusant ce site d’être « pro-vie donc intégriste ». L’aveuglement des journalistes est clair qui ne veulent pas ouvrir les yeux sur le drame de l’avortement ; presqu’aucun n’a relayé la déclaration du porte-parole des évêques de France rappelant : « [Il est nécessaire] de ne pas considérer l’avortement comme une anecdote de la vie mais comme un acte grave qui engage et marque bien souvent profondément et durablement les personnes qui le vivent : les femmes mais aussi les hommes et les familles » (septembre 2015).

Pour la grande presse, rien n’est plus urgent que de supprimer les sites/espaces d’écoute qui permettent aux femmes enceintes de réfléchir sur leur situation en dehors des pressions de leur entourage. Il est intéressant de noter que l’existence d’une petite association regroupant quelques dizaines de braves mères de famille bénévoles réussisse à mobiliser la lourde machine administrative gouvernementale suivie par la quasi-totalité des médias. La ministre s’est même permis d’accuser ces sites de désinformation alors qu’elle cautionne la déclaration d’un médecin affirmant qu’il n’y a aucune séquelle après une IVG ! (France 2 le 13 janvier).

Face aux drames qui se jouent, il est sage de réécouter les paroles du cardinal Vingt-Trois en mars 2014 « Le Pape nous demande d’être nous-même et de ne pas nous laisser formater par l’idéologie dominante qui vise à l’éradication d’une référence au bien et au mal. Cette référence est remplacée par un arbitrage entre des désirs individuels. Je ne juge pas des situations personnelles, mais je m’inquiète d’une société qui prend pour cap la subjectivité individuelle : ce qui est bon est ce qui me plaît ! »

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