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Le « long Carême » des survivants d’abus sexuels et le chemin vers la guérison

WEB ALL SAINTS CANDLE TOUSSAINT cc Arek Flickr

CC AREK / FLICKR

John Burger - publié le 09/11/15

Deux victimes témoignent à l'occasion de la sortie aux États-Unis d'un film retraçant la révélation d'un scandale sans précédent.

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Spotlight, un film sur la gestion des cas d’abus sexuels du clergé par l’Archidiocèse de Boston, sort ces jours-ci aux États-Unis et ravive des plaies qui n’en finissent plus de cicatriser. Pour beaucoup de victimes, en effet, le « Carême » qui a commencé avec les rapports d’enquête du Boston Globe en 2002, a continué avec la révélation d’autres cas semblables dans d’autres diocèses. Pour d’autres, ce n’est jamais allé plus loin que le Vendredi saint. Aleteia vous raconte deux histoires de victimes. Un homme, et une femme abusés par un prêtre catholique.

*

« Katharine » avait 14 ans quand elle a été abusée par un jeune prêtre, ami de la famille, qui encourageait son intérêt pour la musique en l’emmenant aux concerts. Cela a duré un an et demi. Elle a continué à évoluer dans son entourage. Il a même officié lors de son mariage, baptisé deux de ses enfants. Elle a fini par travailler pour lui comme enseignante. Elle n’a jamais parlé de rien.

Un jour, les journaux ont révélé qu’il avait été accusé de pédophilie sur des garçons. Un choc pour Katharine. « Tout est revenu. Ce fut très dur. » Elle s’est rendue à l’archidiocèse de Boston pour raconter son histoire. « J’ai dû signer un papier stipulant qu’il n’y avait aucun aveu de culpabilité, mais qu’ils financeraient ma thérapie ; c’est tout ce que je voulais », dit-elle.

Elle a eu la chance de trouver un bon thérapeute catholique qui comprenait sa foi et la guérison a commencé avec lui. Elle raconte : « Travailler avec le psychiatre c’est déposer toutes les parties de son être, comprendre laquelle est à vous et laquelle est le fait de ces abus ».

Elle commençait à se rétablir quand le scandale de 2002 a éclaté, la renvoyant en thérapie. Comprendre qu’involontairement elle était présente pendant que cela arrivait [à ses élèves], lui a fait beaucoup de mal. Sa douleur s’est amplifiée en entendant l’homélie du dimanche décrire les victimes comme des personnes attaquant l’église de l’extérieur. « Nous avons été abusés parce que nous faisions partie de l’Église. »

« J’ai entendu le cardinal George à la radio dire : ‘Si une fille de 14 ans attire un prêtre, ce n’est pas vraiment la faute du prêtre’. » Cette expérience l’a sensibilisée à ceux à qui on fait sentir qu’ils n’ont pas leur place à l’Église. Pour elle, l’Église doit toujours d’être du côté de ceux qui souffrent. Elle a aussi rencontré des gens d’Église bienveillants.

L’agression physique a créé une « blessure spirituelle — l’absence de confiance en Dieu ». Outre la thérapie, elle attribue sa guérison aux amis, à ceux qui l’ont accompagnée dans des périodes sombres, à son mari et ses enfants, qui l’ont rattachée à la vie, quand il aurait été tellement plus facile de renoncer. »

*

Paul Fericano a été agressé à 14 ans par un prêtre franciscain. Cela a brisé sa vocation de prêtre. Il n’est pas amer et a pardonné à son agresseur et travaille maintenant avec les diocèses catholiques pour guérir d’autres survivants.

L’écriture a été sa première thérapie. La psychothérapie lui a appris qu’il devait pardonner à son agresseur. « Le pardon n’est pas simple. C’est une conversation réelle ». Il exige « de revivre son histoire ».

Le cardinal de Boston a publié une déclaration reconnaissant que « la sortie du film peut être surtout pénible pour les survivants d’abus sexuels par le clergé ». Il a déclaré :

« Les rapports d’enquête des médias ont été un appel à l’église pour prendre la responsabilité de ses échecs, se réformer et mettre la protection des enfants au premier plan. Comme archevêque de Boston j’ai rencontré beaucoup de survivants. J’œuvre pour la guérison et la réconciliation tout en soutenant l’engagement de tout faire pour empêcher de faire du mal à un enfant ».

Pour l’auteur, Dawn Eden, victime d’abus sexuels, si l’Église veut aider à la guérison des victimes, il faut guérir ceux blessés par le clergé et ceux beaucoup plus nombreux qui ont souffert à l’extérieur de nos églises et écoles. La majorité des abus sexuels sur les enfants sont commis à la maison.

« Les victimes s’estiment souvent abandonnées par Dieu », dit Eden. « L’Église doit leur offrir une communauté d’amour et d’aide spirituelle et encourager les groupes de soutien menés par les victimes comme le Réseau de Maria Goretti et SafeNet, car les gens trouvent la guérison dans la communauté. »

Adapté de faits réels, Spotlight retrace l’enquête du Boston Globe, couronnée par le prix Pulitzer, qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. Réalisé par Thomas McCarthy, avec Michael Keaton, Mark Ruffalo et Rachel McAdams. Sortie prévue en France le 21 janvier 2016.

Tags:
Abus sexuels
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