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Simone, 85 ans, euthanasiée pour souffrance psychique

Euthanasie – fr

© public domain

Isabelle Cousturié ✝ - publié le 28/09/15

Après Laura cet été, Simone est aspirée à son tour dans la spirale de la mort sur commande. Elle était pourtant en bonne santé physique.

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Sa fille est morte depuis 5 minutes, après une intervention chirurgicale « de routine ». L’idée lui est tellement insupportable qu’elle pense aussitôt à mourir, et trois mois plus tard le tristement célèbre docteur Marc Van Hoey, fervent partisan de « la bonne mort » par euthanasie en Belgique, glisse entre les mains de Simone de Moor, 85 ans, en parfaite santé physique, le terrible cocktail qui mettra fin à ses jours.

L’euthanasie se banalise

Oui, plus de doute possible, l’euthanasie se banalise, alors qu’initialement (en 2002) la loi ne la prévoyait que dans des cas « exceptionnels ». Simone est désormais entrée dans la longue liste des personnes, en bonne santé physique, que le mal de vivre a tué – suite à une grande souffrance psychique ou psychologique. Les derniers chiffres remontent à 2013, mais en 11 ans, les cas d’euthanasie avaient déjà augmenté de 600%. Il suffit qu’un médecin confirme que la personne souffre de manière « insupportable » – non pas physiquement, ni psychologiquement mais moralement – pour qu’une personne même saine puisse obtenir une réponse positive à sa demande de suicide assisté.

« Je ne sais pas combien j’en ai tué »

Le cas de Simone et de tant d’autres personnes – on se souvient du cas de Laura, 24 ans, l’été dernier – ont fait l’objet d’un reportage sur « la bonne mort en Belgique », présenté dans un show en Australie. Le journaliste, Mason, dont les propos sont rapportés par le site Tempi.it, avoue être très secoué par les témoignages recueillis. Notamment celui du docteur Van Hoey, qui lui a raconté : « Si je dois être honnête, je ne me souviens pas à combien de personnes j’ai pratique l’euthanasie : peut-être 100, peut-être plus que 100. Beaucoup de personnes âgées ne souffrent pas dans le vrai sens du terme, mais il y en a une, puis une, puis une autre, et elles deviennent beaucoup. Et si on ajoute à cela leur âge et le fait qu’elles n’ont plus d’avenir, qu’il ne reste plus rien, il est normal qu’elles disent souvent : j’en ai assez de ma vie ! ».

La mort de Simone, le jour le plus difficile 

Pour le journaliste, la mort de Simone fut le jour le plus difficile de toute sa carrière : « Je suis un correspondant à l’étranger et j’ai vu beaucoup de gens mourir. J’ai assisté à la fin de vie de tant de personnes. Mais toutes ces personnes, je m’en souviens parfaitement, ne voulaient pas mourir. Elles avaient toutes une raison de vivre, quelque chose qu’elles craignaient de perdre. Ce qui m’a fait mal c’est de voir que Simone, qui était pourtant en parfaite santé, croyait n’avoir plus rien ni personne pour vivre ». Dans son reportage intitulé « Permettez-moi de mourir », le journaliste se demande si la Belgique « n’a pas dépassé les bornes » en étendant le droit de mourir sans presque plus de limites. Aujourd’hui, confirme-t-il, les personnes qui demandent de plus en plus la piqure mortelle ne sont atteintes d’aucune pathologie particulière.

« Une peine de mort inversée »

Juste après le cas de Laura, l’Institut européen de bioéthique (IEB) à Bruxelles, avait dénoncé « la perméabilité » de la loi belge qui ouvre la porte à toutes les interprétations possibles : « Qui peut juger des caractères inapaisables ou insupportables de la souffrance, si ce n’est la personne en question ? », s’interrogeait Carine Brochier sur Atlantico. Pour elle, le cas de Laura, comme celui de Simone aujourd’hui et de tant d’autres personnes en mal de vivre, ou souffrant de solitude, est le résultat d’un immense échec de la psychiatrie belge, « une peine de mort inversée » (Alliance Vita).

Carte blanche et carte de fin de vie

À la mi-septembre, un collectif de 38 personnalités belges, dont la plupart sont psychiatres ou membres du corps médical, ont publié une carte blanche afin de manifester leur vive inquiétude face au nombre croissant de cas d’euthanasie de personnes souffrant de troubles psychiques (entre 50 et 60 cas pour les seules années 2013 et 2014). Ces professionnels remettent en cause la légitimité des euthanasies pour souffrance psychique au regard de la loi de dépénalisation de l’euthanasie. Le collectif met en garde contre la substitution de l’euthanasie au suicide. Un cadre trop permissif pourrait en effet faire de l’euthanasie une forme de suicide moderne, permis par la médecine et par le droit.

Tags:
Euthanasie
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