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Taizé, dix ans après la disparition de Frère Roger

Frère Roger brother Taizé

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Frère Roger brother Taizé

La rédaction d'Aleteia - publié le 23/08/15

François, alors jeune tchadien, se souvient de cette soirée douloureuse mais spirituellement forte, celle de l'assassinat de Frère Roger..

Les festivités du 15 août ont pris cette année une tonalité très particulière pour la Communauté de Taizé, en Saône-et-Loire. Cela faisait exactement dix ans, le dimanche 16 août, que s'était éteint Frère Roger, le fondateur de la communauté. Un décès auquel la communauté s’était préparée, mais pas dans des circonstances aussi dramatiques. Frère Roger avait en effet été assassiné, en pleine prière du soir, par une déséquilibrée de nationalité roumaine.

"Nous avons vu le sang couler"

Un événement marquant pour les personnes présentes. François s’en souvient. Il vient du Tchad, et à l’époque il avait 21 ans. "La scène s'est passée en pleine prière du soir, alors que nous étions tous en silence, se rappelle-t-il au micro de Radio Vatican. Une dame a quitté sa rangée et s'est dirigée vers les frères. J'ai cru qu'elle partait récupérer son enfant parce que le frère Roger était souvent entouré d'enfants, mais à notre grande surprise elle est allée commettre un crime. Elle a poignardé le frère, et nous avons vu le sang couler après."

"Le frère a été conduit dehors et nous avons continué la prière à l'extérieur, explique François. Ce n'est que plus tard, que les frères ont annoncé que le drame qui venait de se passer était l'assassinat de notre frère Roger. La prière a continué, mais c'était une prière mêlée de peur, de panique et de psychose." L'effroi a ensuite fait place à la colère, reconnaît le trentenaire : "Personnellement, je n'en revenais pas. Je trouvais cela inadmissible, impensable. C'était quelque chose qui ne pouvait pas se produire. J'étais en colère. J'ai eu un grand choc psychologique". 

Une nuit de prière improvisée à la chapelle

"Il est difficile d'expliquer pourquoi nous avons réussi à continuer la prière après, s'interroge encore aujourd'hui le Tchadien. Nous nous sommes contenus. Mais c'était très très difficile. L'important était de finir la prière car nous étions en connexion avec Dieu. Nous avons fait preuve d'une grande force intérieure. Beaucoup de personnes, comme moi, n'ont pas réussi à dormir cette nuit-là et ont rejoint à la chapelle pour passer la nuit à prier. C'était surprenant."

Dix ans plus tard, exceptés le changement du prieur qui est maintenant Frère Aloïs, et l'ajout de quelques structures d'accueil à Taizé, "je ne vois pas de différence significative après la mort du frère Roger, assure le jeune homme. La communauté est restée dans la simplicité, dans la même ambiance de paix, dans la même joie."

Le sacrifice de sa vie pour le Christ

"La mort du frère Roger doit rester pour nous comme un signe de réconciliation parce qu'il était un grand réconciliateur, conclut François. Pour moi c'est un guide et un modèle. Ce que nous devons comprendre, c'est que la mort du frère Roger vient témoigner, à mon avis, de son engagement à la suite du Christ. Pour moi, la plupart des grands chrétiens sont morts comme lui : saint Paul, saint Pierre, etc. Le frère Roger a trouvé la mort comme ses frères en Christ. Nous devons vivre dans la fraternité et dans la paix, la simplicité et la joie. Je pense que c'est ce que le frère Roger a voulu nous laisser comme héritage."

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