De toutes les couleurs qui paraient autrefois la cathédrale de Strasbourg, ne reste plus que le grès rose avec lequel elle a été bâtie. Pourtant, à son origine, chaque centimètre, chaque statue, chaque ornement possédait sa couleur propre. On croyait ce spectacle évanoui à jamais mais, dès la nuit tombée il est à nouveau possible de l’admirer. Il ne s’agit pas ici d’un miracle, mais d’une remodélisation 3D des reliefs de la façade, prouesse réalisée par la société Skertzò.
Comme au Moyen Âge
Depuis huit mois, plus de 50 personnes (scénaristes, graphistes, scénographes, chefs-opérateurs, etc.) travaillent sur un ballet de son et lumière éblouissant. "Cela donne une vraie illusion de ce que pouvaient ressentir les pèlerins, les passants et les visiteurs au Moyen Âge lorsqu’ils passaient devant la cathédrale", a déclaré à l’AFP Hélène Richard, la créatrice du spectacle. En plus de son allure colorée d’antan, la façade sud de l’édifice est chaque soir la scène d’un théâtre fascinant où anges et bâtisseurs s’animent pour redonner vie à l’histoire millénaire de la cathédrale alsacienne, dont Victor Hugo la définissait comme un "prodige du gigantesque et du délicat".
Du haut du clocher, 1 000 ans d’histoire nous contemplent
Une histoire particulièrement riche en effet : il y a 1 000 ans, la première pierre était posée par l’évêque Wernher de Habsbourg et l’empereur germanique Henri II, qui en avait fait une basilique ottonienne devenue l’une des plus grandes du Saint-Empire romain germanique. Des incendies la ravagèrent au XIIe siècle, mais elle fut reconstruite en 1176, quasiment telle qu’ont peut la contempler de nos jours ; ne manquait plus que la célèbre flèche de l’édifice de style gothique achevée en 1439. Entre 1647 et 1874, la cathédrale pouvait même s’enorgueillir d’être le plus grand édifice de la chrétienté.
Grâce à ces illuminations projetées durant tout l’été, du 4 juillet au 20 septembre, chacun peut désormais admirer à sa juste valeur cet édifice exceptionnel.
La fête du jour