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Étude. Qui sont les femmes qui ont lu « Cinquante nuances de Grey » ?

50 shades of grey

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50 shades of grey

Carolyn Moynihan - publié le 24/02/15

Une récente étude consacrée aux lectrices de l'œuvre sulfureuse du moment recèle quelques résultats surprenants, voire inquiétants…

La version cinématographique de la trilogie Cinquante nuances de Grey a débarqué sur les écrans il y a quelques jours de cela. Et l’extraordinaire succès commercial programmé suscite des réactions variées. Mais, déjà, l’an dernier, une étude américaine suggérait que les jeunes femmes qui avaient lu le premier livre de la série étaient davantage sujettes que celles qui ne l’avaient pas lu à présenter des troubles de l’alimentation et à s’engager avec des partenaires susceptibles de les agresser verbalement. Et maintenant ? À leur tour, les femmes qui ont lu les trois livres de la série montreraient une plus forte propension à abuser de l’alcool et à rechercher de multiples partenaires sexuels.   

Cette étude aux résultats étonnants a été réalisée par l’université d’État du Michigan aux États-Unis, sous la coordination du professeur Amy, titulaire d’un doctorat en services de santé et d’une maîtrise de santé publique. Au fond, les tendances analysées dans l’étude ne sont pas une nouveauté. Il s’agit de risques qui ont déjà été associés à des relations abusives comme celles des protagonistes de la trilogie. Quoi de neuf, alors ? Apparemment « les femmes qui ont déjà présenté des comportements nuisibles à leur santé avant de lire le livre, des troubles de l’alimentation par exemple, ont tendance à voir s’aggraver les traumatismes liés à ces comportements », explique Amy Bonomi qui, en plus d’être enseignante, dirige le Département de développement humain et d’études familiales de l’université du Michigan. « De même, les femmes qui n’ont pas encore manifesté ces comportements problématiques peuvent les manifester après avoir lu Cinquante nuances de Grey, sous l’influence du livre », estime-t-elle.

Plus de 650 femmes de 18 à 24 ans sondées

Publiée dans le Journal of Women’s Health (le Journal de santé de la femme), il s’agit-là de l’une des premières études à analyser la relation entre risques pour la santé et la lecture de fictions populaires traitant de violence contre les femmes. Plusieurs études antérieures avaient déjà identifié des liens entre les programmes de télévision violents et les actes violents ou antisociaux commis dans la vie réelle par les téléspectateurs, ainsi qu’entre la lecture des soi-disant « revues de beauté » et l’obsession, chez les lecteurs, de l’image de leur propre corps.

Ont participé à l’enquête menée par le professeur Amy Bonomi plus de 650 femmes de 18 à 24 ans. Une tranche d’âge qui, selon l’auteur de l’étude, recherche une plus grande intimité sexuelle dans les relations. Par rapport aux femmes qui n’ont pas lu la trilogie, celles qui ont lu le premier volume étaient 25% plus nombreuses à souffrir de violence verbale de la part d’un partenaire, 34% à avoir un partenaire ayant tendance à les persécuter et 75% à avoir fait des régimes ou être restées à jeun durant des périodes supérieures à 24 heures. Les femmes qui ont lu tous les livres de la série se sont révélés à 65% plus sujettes à l’abus de l’alcool lorsque la situation se présentait. Des occasions qui, en moyenne, se reproduisent pas moins de six fois par mois ! Par ailleurs, 63% des lectrices de ce livre seraient également plus susceptibles d’avoir cinq partenaires sexuels, ou plus, au cours de leur vie.

Prévenir plutôt qu’interdire

Amy Bonomi a déclaré qu’elle ne veut pas suggérer par là qu’il faille interdire ce livre ou remettre en cause la liberté des femmes à lire les livres qu’elles veulent ou vivre leur propre sexualité. Ce qu’elle souhaiter souligner, c’est l’importance pour les femmes de comprendre que les comportements de santé évalués dans l’étude représentent des facteurs de risque bien connus lorsqu’on est dans une relation violente. C’est pourquoi elle préconise que, dès l’école primaire, les parents et les éducateurs aient des conversations constructives avec leurs enfants sur la sexualité et l’image de leur propre corps.

La responsable de cette étude prône également la mise en place de programmes axés sur la prévention des abus dans les relations et sur l’analyse critique du contenu des livres, de la télévision, des films, des magazines et autres médias. « Nous reconnaissons que la représentation de la violence contre les femmes n’est pas problématique en soi, explique Amy Bonomi. Le problème, c’est quand la représentation renforce l’acceptation du statu quo au lieu de le défier. »

Adapté par Élisabeth de Lavigne

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