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Premières assises de l’Écologie humaine : regards croisés sur l’homme et la nature

cloud EH decembre2014

Ecologie Humaine

Sylvain Dorient - publié le 08/12/14

Philosophes, écrivains, journalistes et agriculteurs se sont succédé sur le podium des premières assises de l’Écologie humaine, les 6 et 7 décembre, à Paris.

« Prendre soin de l’homme, de tout l’homme », l’objectif du mouvement né dans le courant de la Manif pour tous confirmait samedi 6 qu’il était pluridisciplinaire. D’une jeune agricultrice pleine d’idées pour faire plus « bio » aux projets d’une autre jeune femme spécialisée dans le coworking (« travail partagé »), les champs d’activité étaient larges ! Environ 800 participants se sont retrouvés à Paris, pour deux jours de conférences et d’ateliers. Aleteia vous propose un retour sur les déclarations des principaux intervenants et des thèmes abordés en ouverture de ces assises.

Tugdual Derville : « La France est le pays de la personne »

Reprenant une citation de l’écrivain Milan Kundera, l’un des trois fondateurs du mouvement remarquait : « La France est le seul pays du monde où l’on n’apprend pas à aimer la France ». Pourtant, il y aurait selon Tugdual Derville une approche proprement française de la dignité de la personne humaine. Il cite à titre d’exemple le vieux combat mené dans notre pays contre la prostitution en raison de son incompatibilité avec la dignité de la personne, voyant dans ce sentiment prégnant l’origine de la résistance contemporaine à la GPA.

François-Xavier Bellamy, éloge de la fragilité

Il n’a pas trente ans, une agrégation de philosophie à son palmarès, et c’est le plus jeune adjoint au maire d’une grande ville de France (Versailles)… Pourtant, ce surdoué fait au micro l’éloge de la fragilité humaine : « Nous avons tous besoin les uns des autres », rappelle-t-il. La question quotidienne « Ça va ? », ressemble à une injonction : « Il faut que cela aille », que nos faiblesses soient cachées. Cette violence latente de notre société nous interroge sur la place que nous accordons aux faibles, aux petits, et par là même à la place que nous accordons à notre propre fragilité.

Violaine de Chatelier : « Debout »

En voilà une qui prend le parti des fragiles : son magazine, Debout, s’adresse aux personnes qui se retrouvent dans des situations inextricables, chômage, travail précaire etc. Debout a un système de diffusion original, il se donne de la main à la main et propose toutes sortes de « bons plans » et d’initiatives comme la Cravate solidaire. Il s’agit d’une association qui propose de prêter un costume pour se rendre à un entretien. Ce sont ces petites actions, nées au sein de la communauté des personnes en difficulté, qui donnent le plus d’espoir à Violaine de Chatelier. Son magazine sert à mettre en relation les bonnes initiatives et ceux qui en ont besoin.

Louise Bellet : « L’écologie en pratique »

Cette jeune agricultrice intègre progressivement dans la ferme familiale des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Agroforesterie, et même non-labour ! Avec ce dernier point, la jeune entrepreneuse s’attaque à une véritable barrière psychologique : imagine-t-on en France un agriculteur sans charrue ? Mais toutes ces pratiques seront testées en conditions réelles, à savoir que leur viabilité économique, et pas seulement écologique, sera passée au crible. Pourtant, l’enjeu dépasse de toute évidence le seul intérêt économique, comme le rappelle l’intervenant suivant…

Dominique Bourg : « Nous quittons le monde moderne »

« Connaissez-vous l’outil qui permet d’obtenir le meilleur taux de réveil d’un comateux ? », interroge Dominique Bourg, expert en écologie. Réponse : « Un jardin ». Outre l’écriture d’une vingtaine de livres, l’homme s’est fait connaître en tant que vice-président du Grenelle de l’environnement. Revenant sur l’histoire, il décrit un « monde moderne » occidental dans lequel une séparation tranchée a été instaurée entre l’homme et la nature. Trois axiomes en ont découlé, qui conduisent le monde à une catastrophe écologique et humanitaire : tout est maîtrisable par la technique ; le monde se réduit à quelques lois simples ; la société est un artefact, une pure construction. Ce monde meurt depuis la moitié du XIXe siècle, c’est-à-dire depuis que Darwin a ravalé l’homme au rang des espèces animales.

C’est le philosophe et écrivain Fabrice Hadjadj qui aura le mot de la fin, résumant l’esprit de ces première assises : « Ni nostalgie, ni utopie, mais agir de proche en proche ». Une invitation à l’action concrète, même petite : « Il ne faut pas avoir peur d’être gagne-petit. Il faut agir à hauteur d’homme ».

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