Propagande ou réalité ? Résultats réels ou faussés ? Impossible pour l’instant de le dire avec certitude, mais tels sont néanmoins les étonnants résultats récemment publiés par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Cette étude conduite par ICM Research visait clairement à revenir sur les conséquences actuelles de la guerre menée en Irak en 2003. Son but : souligner la méconnaissance des Européens quant à la responsabilité américaine dans le désastre actuel de la situation politique au Moyen-Orient. Mais cette étude révèle aussi, au détour de ses questions, que 15% des français sondés disent avoir une opinion positive des assassins de l’EEIL, ou Etat Islamique. Un chiffre qui culmine à 27% dans la tranche d’âge des 18-24 ans ! Ce score est bien plus élevé que chez nos voisins : 7% en Grande-Bretagne, et seulement 2% en Allemagne).
Les experts consultés par l’agence Ria Novosti dans le cadre de cette étude font pour leur part une étonnante corrélation directe entre ce résultat et le nombre d’immigrants des pays arabes et du Moyen-Orient dans les trois pays sondés : "la présence d’un nombre significatif, le plus important d’Europe, d’immigrants de pays musulmans en France, se constate clairement. De nombreux représentants de la jeune génération ont rompu depuis longtemps avec le pays d’où sont venus leurs parents, mais ont choisi d’afficher leur solidarité avec les islamistes radicaux en forme de protestation", estime Yuri Rubinsky, responsable du département France de l’Institute of Europe.
Pour autant, ce commentaire surprend : alors qu’il fait un lien direct entre religion musulmane et sympathie djihadiste, seuls 7,5% des Français se disent de confession musulmane, quand l’étude affiche de 15 à 27% d’opinions positives. Par ailleurs, il n’est absolument pas imaginable, comme lorsque l’on étudie les opinions politiques au sein des communautés juive ou chrétienne en France, que tous les membres de la communauté musulmane d’une part pensent la même chose, d’autre part se disent favorables à la conception de l’islam radical et sauvage prônée par l’EEIL.
Toutefois, l’expert ajoute que le résultat de ce sondage est également le signe du niveau de mécontentement croissant au sein de la population française : "c’est tout simplement une manifestation du rejet accumulé du système existant en France dans son ensemble. C’est une forme de protestation, de rejet des élites", estime Yuri Rubinsky. L’expression d’un ras-le-bol généralisé dans un contexte de crise et de chômage record ? Cela semblerait déjà plus rationnel que d’imaginer un quart de la jeunesse française éprouvant de la sympathie pour les massacres et les crimes contre l’humanité commis en Irak et en Syrie…
Cette enquête a été menée en juillet auprès de 1000 personnes de plus de 15 ans (18 ans en Grande-Bretagne), par ICM Research, pour Rossiya Segodnya. Du fait de ses résultats étonnants voire explosifs, la rédaction d’Aleteia a toutefois demandé à la société d’études qui a réalisé ce sondage plus de précisions tant sur ses modalités que sur les questions exactes posées aux sondés. Cet article sera mis à jour en fonction de leur retour.
Source : Ria Novosti
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