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Européennes : victoire du FN, et après ?

Marine Le Pen – fr

Marine Le Pen, présidente du Front national © AP Photo/Jacque Brinon

Philippe Oswald - publié le 26/05/14

Le « séisme » de la victoire du Front National aux élections européennes était annoncé depuis des mois. Et maintenant, que va-t-il se passer ? Pas grand chose à Bruxelles, mais un fameux remue-ménage à l’Elysée et dans les états-majors parisiens.

26/05/2014

Choc, séisme, tremblement de terre… la presse nationale et internationale fait sa une sur la victoire du Front national : plus d’un électeur sur quatre a voté FN. Le 25 mai s’inscrit dans l’Histoire comme la réplique amplifiée du 21 avril 2002 qui avait vu l’élimination de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle. Pourtant, cette fois, rendons cette justice aux instituts de sondage : jamais la victoire d’un parti politique français aux élections européennes n’avait été annoncée aussi clairement que celle du parti de Marine Le Pen hier soir. Ainsi que celle du premier parti de France – et d’Europe : l’abstention : 57% des électeurs français n’ont pas voté ! 

Quoique faramineux, ce taux d’abstention n’est donc pas davantage une surprise (il est même légèrement en retrait sur les estimations). On savait qu’un électeur sur deux ne se dérangerait pas pour voter, et on se doutait que sur les votants, près d’un sur deux exprimerait son rejet de la construction européenne. Ce qui était moins clairement annoncé, en revanche, c’est l’ampleur de l’effondrement du PS (14% des voix !) et la très sévère correction infligée à l’UMP/UDI. Si la descente aux enfers du PS était probablement attendue de ses dirigeants, l’échec de la droite parlementaire et les secousses au sommet qui l’accompagnent obligent les états-majors de l’UMP et de l’UDI à revoir leurs logiciels, et pas seulement à propos de l’Europe. Quant au Parti socialiste, à la majorité parlementaire, au gouvernement, on se demande combien de temps ils pourront encore faire semblant de diriger le pays en martelant, comme Manuel Valls, ce matin sur RTL, d’une voix crépusculaire : « Le quinquennat doit aller à son terme ! » François Hollande avait promis de relancer la croissance et de réorienter l’Europe. Personne, à vrai dire, ne le croyait, et on voit le résultat !  « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir » disait Rivarol.

Mais c’est aussi et d’abord -car c’est elle qui tient les principales manettes- le problème de l’oligarchie en place à Bruxelles. Une majorité d’Européens la tient pour responsable de leur paupérisation, du chômage massif (sauf en Allemagne et dans les pays du Nord), du désespoir de la jeunesse, de la prolétarisation des classes moyennes, et de l’incapacité à maîtriser l’immigration. Quoique marginale en Allemagne et contenue en Italie grâce aux leadership d’Angela Merkel et de Matteo Renzi, la montée dans toute l’Europe des partis protestataires confirme le « ras-le-bol » général. En France, c’est une géographie de l’angoisse sociale, du déclassement, du chômage, de l’immigration que dessine nettement la carte des scores du Front national (cf. la pertinente analyse de Guillaume de Prémare ). Et cette carte, dans l’Ouest notamment, est en expansion.

A tous, dirigeants européens, chefs d’Etat, chefs de parti politique, une question fondamentale est posée : quelle est donc votre vision de la politique, du bien commun de notre pays et de l’Europe ? Où voulez-vous nous conduire, pourquoi et comment ? Quel est, en somme, votre conception de l’homme et du citoyen ? Et comment, très concrètement, allez-vous répondre à la souffrance non seulement des plus pauvres mais des classes moyennes que vous avez payés de mots ? Si la France fait la « une » de la presse européenne, c’est que le néant de la campagne électorale qui a précédé ce scrutin européen vient d’y être sanctionné de façon exemplaire, au diapason d’un mal-être national lui aussi exceptionnel qui a cristallisé sous la présidence de François Hollande. D’autres pays européens aussi différents que le Royaume-Uni, le Danemark, la Grèce ont également envoyé un faire-part de rupture à Bruxelles, mais sans la portée symbolique de ce qui vient de se produire en France, cœur de l’Europe et pays co-fondateur avec l’Allemagne et l’Italie de l’Union européenne.

Cette sanction sera-t-elle salutaire et le message enfin entendu ? Mais par qui ? A Paris, il n’y a plus de pilote dans l’avion et l’UMP n’est vraiment pas en état de prendre les commandes. Quant à Bruxelles/Strasbourg, la nouvelle coalition sociale-libérale qui s’y profile, faute de majorité absolue pour le PPE, n’annonce ni repentance ni revirement. 

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Élections
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