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Pape François : Apporter aux autres « la lumière et la joie de notre foi »

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Clément SACCOMANI/CIRIC

Joël Sprung - publié le 13/03/14

C’est donc bien la Bonne Nouvelle aux pauvres que le Pape François nous demande d’apporter, à la suite du Christ.

L’an passé, la célébration du Pape François avant le Triduum pascal, qu’est la messe chrismale du jeudi 28 mars 2013 au matin, aura été l’occasion d’entendre le Messie reprendre les mots d’Isaïe à la synagogue de Nazareth, un jour de Shabbat : « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi, le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la consolation, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Lc 4, 18-19).

C’est résolument à l’écoute de cette parole que nous met le Pape François.

Déjà, dans l’homélie de sa messe d’intronisation, commentant la lettre de saint Paul aux Romains, François rappelait combien notre monde a besoin d’Espérance, et combien nous chrétiens, en nous faisant gardiens des plus pauvres et gardiens de la Création, nous avons à porter la Bonne Nouvelle de cette Espérance fondée en Christ. « Garder la création, tout homme et toute femme, avec un regard de tendresse et d’amour, c’est ouvrir l’horizon de l’espérance, c’est ouvrir une trouée de lumière au milieu de tant de nuages, c’est porter la chaleur de l’espérance ! ». C’est donc bien la Bonne Nouvelle aux pauvres que le Pape François nous demande d’apporter, à la suite du Christ.

La joie qui nait de cette Espérance est magnifiquement incarnée dans la célébration des Rameaux. François rappelait à cette occasion, dans son homélie, combien est grande la joie de qui reconnait l’amour de Jésus : « Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme. »

Le Messie, annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, vient guérir et consoler. Commentant l’entrée de Jésus dans Jérusalem, François ajoutait : « C’est une belle scène : pleine de lumière – la lumière de l’amour de Jésus, celui de son cœur –, de joie, de fête. » Il suffit de se souvenir que François a célébré la messe de la Sainte Cène dans une prison pour mineurs, pour voir que le signe qu’il veut donner était complet : après la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, annoncer aux aveugles qu’ils verront la lumière, et aux prisonniers la libération. Il veut que la joie de trouver le Christ et d’accueillir son Amour soit consolation pour notre monde. Et il nous demande de porter cette Espérance-là. C’est un grand élan messianique qui annonce sans aucun doute « une année de bienfaits accordée par le Seigneur ».

Or pour cela, François nous demande de sortir de nous-mêmes, d’aller vers les autres, « chercher avec le Seigneur la brebis perdue ». Dans le résumé de sa catéchèse, à l’occasion de sa première audience générale, mercredi 27 mars 2013, François nous enseigne que « Vivre la Semaine Sainte, c’est apprendre à sortir de nous-mêmes pour aller surtout vers ceux qui ont besoin de compréhension, de consolation, d’aide ». Sortir de nous-mêmes, embrasser la croix, c’est d’abord faire preuve de responsabilité.

Lors de sa messe d’intronisation, en la fête de saint Joseph, le Pape François nous a appelés vigoureusement à cette responsabilité : « Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu ! ». C’est la condition nécessaire pour que puisse naitre cette Espérance, et la joie qu’elle met dans les cœurs. C’est pourquoi il ajoute : « quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit ». Le cœur qui s’endurcit n’a pas de place pour la joie, parce qu’il ne peut se nourrir d’Espérance. Et donc celui qui n’assume pas vertueusement sa responsabilité de gardien de la Création et de ses frères ne peut pas porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, et ne marche pas à la suite du Christ.

Aussi c’est un message très fort que nous délivre le Pape François  :

En mettant l’accent, lors de la célébration des Rameaux, sur la relation indissociable entre la joie et la croix, il nous rappelait encore où notre joie prend sa source : « Notre joie n’est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du fait d’avoir rencontré une Personne ».

Avec son appel à nous comporter en gardiens, nous voyons là se dessiner plus clairement les traits d’un des principes centraux de la doctrine sociale de l’Eglise, que nous avons trop oublié : la destination universelle des biens. Ce principe est d’une exigence que nous devons redécouvrir et embrasser, car dans l’enseignement de l’Eglise, c’est à lui qu’est subordonné le droit à la propriété privée. Paul VI, dans son encyclique Populorum Progressio, l’illustrait en citant saint Ambroise : « Ce n’est pas de ton bien que tu fais largesse au pauvre, tu lui rends ce qui lui appartient. Car ce qui est donné en commun pour l’usage de tous, voilà ce que tu t’arroges. La terre est donnée à tout le monde, et pas seulement aux riches ». Et Paul VI d’ajouter que « la propriété privée ne constitue pour personne un droit inconditionnel et absolu ».

L’actuel successeur de Pierre, clairement engagé à la suite du saint d’Assise dont il a pris le nom, nous appelle comme lui à renoncer, à nous déposséder, dans la joie de la rencontre avec Jésus. Cela est difficile, mais ce renoncement est celui du Christ qui s’est donné jusqu’à la mort pour nous. « Son chemin est aussi le mien, le tien, le nôtre. Vivre la Semaine Sainte, c’est apprendre à sortir de nous-mêmes pour aller surtout vers ceux qui ont besoin de compréhension, de consolation, d’aide. C’est entrer davantage dans la logique de Dieu qui est avant tout celle de l’amour et du don de soi. » Voilà ce qu’ajoute le Pape François dans sa catéchèse d’aujourd’hui.

Faut-il rappeler la rencontre de Jésus avec le jeune homme qui, aspirant à la vie éternelle, repart empli de tristesse parce qu’il avait de grands biens (Mt 19, 22) ? Préférer la possession, et même simplement la sécurité de l’avoir, ne conduit pas à la joie, mais bien à la tristesse. Et c’est cela que le Pape François nous rappelle pratiquement dans chacun de ses enseignements depuis le début de son pontificat. C’était l’exemple de saint François d’Assise, encore une fois, qui cherchait dans le don total de lui-même et le renoncement à toute possession, la joie parfaite. Et nous pouvons présumer que cet appel du Pape François ne sera pas que pour le temps de la semaine sainte, mais pour un horizon plus vaste, celui d’une réelle conversion de nos vies à la joie du don.

Mais François est pédagogue, et nous invite par étape, à la responsabilité, à la l’Espérance et à la joie, et à l’ouverture aux autres. Il nous met en garde à chacune de ces étapes, contre les tentatives de Satan de nous détourner de ce chemin. Il sait sans doute combien cela est difficile. Après avoir vu la tristesse du jeune homme riche, Jésus ajouta pour ses disciples  combien il serait difficile pour un riche d’entrer au Royaume des cieux. « Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient : Qui donc peut être sauvé ? » (Mt 19, 25). Si cela était difficile à accepter pour les disciples, combien plus cela sera difficile pour nous. Mais Jésus déjà avait répondu à ses disciples : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (Mt 19, 26). C’est ce que nous répète encore et encore le Pape François, en rappelant qu’avec l’Amour de Dieu, tout cela est possible.

Dans son homélie de la célébration des Rameaux, il disait : « Regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent, que personne ne peut emporter avec soi, on doit le laisser. Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches. Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création ! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Et sur la croix Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu  le vainc, le défait dans sa résurrection. C’est le bien que Jésus fait à nous tous sur le trône de la Croix. La croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joie d’être sauvés et de faire un tout petit peu ce qu’il a fait le jour de sa mort ! »

Cette joie de se donner, de sortir de soi et d’embrasser la croix, est rien moins que surnaturelle, aussi nous ne devons pas avoir peur. Nul doute que le Triduum Pascal qui s’annonce sera l’occasion, avec François, d’une progression régulière et pédagogique dans ce renoncement, cet abaissement de nous-mêmes jusqu’à la croix, pour laisser « l’action créative de Dieu » être, par nos vies, la lumière du monde.

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Pape FrançoisPâques
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