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Combattre l’esclavage au travail, une priorité du pape

Dalle tenebre della tratta alla luce della fede – fr

JOEL SAGET

Isabelle Cousturié ✝ - publié le 02/05/13

Le 1er mai, fête de saint Joseph artisan et jour des travailleurs, le pape François a demandé la libération des forçats du travail.

Il faut « éradiquer la traite des personnes condamnées à un travail avilissant qui rend esclave », a exhorté le pape François à l’occasion du 1er mai.

« Je pense en ce moment aux difficultés que rencontre le monde du travail et à ceux qui sont sans emploi. Je demande aux frères et sœurs dans la foi et à tous les hommes et femmes de bonne volonté de prendre une ferme décision contre la traite des personnes», a-t-il dit devant un auditoire de quelque 80.000 fidèles et pèlerins réunis place Saint-Pierre, à l’occasion de l’audience générale du mercredi.

Ce même jour, des défilés et manifestations contre le chômage et les inégalités sociales se multipliaient dans de nombreuses capitales à l'occasion de la fête du Travail. Notamment au Bangladesh où, après l’effondrement d’un immeuble ayant fait plus de 400 morts et un millier de blessés, des centaines de milliers de manifestants en colère sont descendus dans la rue pour protester contre leurs conditions de travail.

 Ce n’est pas la première fois que le pape fustige clairement la traite des personnes, « l’esclavage le plus répandu du XXIème siècle », avait-il dénoncé dans premier message pascal Urbi et Orbi, le 31 mars dernier.

« Paix au monde entier, encore si divisé par l'avidité de ceux qui cherchent des gains faciles, blessé par l'égoïsme qui menace la vie humaine et la famille, égoïsme qui continue la traite des personnes… », avait-il supplié dans son message, en disant son espoir de voir la « liberté du bien » prendre un jour le dessus sur « l’esclavage du mal ».

Cet espoir de voir un jour disparaître l’esclavage sous toutes ses formes, est celui qui porte tant de missionnaires engagés dans la lutte contre la traite des personnes à travers le monde. C’est le cas de Sœur Eugenia Bonetti, combonienne, engagée depuis des années dans la lutte contre la traite des femmes qui voit en ces paroles du pape un encouragement et un stimulant à persévérer dans son travail.

Sœur Eugenia est responsable du Bureau chargé de la Traite des femmes et des enfants au sein de l’Union des Supérieures Majeures d’Italie (USMI), et coordonne un réseau de 250 sœurs, venant de 70 congrégations qui œuvrent dans plus d’une centaine de maisons d’accueil.

Un de ses témoignages, recueilli par le mensuel italien « Credere » des Editions Saint-Paul, illustre bien cette lutte au quotidien : 

« De la poussière, le Seigneur relève le faible, Il retire le pauvre de la cendre pour qu'il siège parmi les princes, parmi les princes de son peuple ». Ce verset du Psaume 112 semble écrit pour Elisabeth, une jeune Nigériane de 22 ans, arrachée à son pays, contrainte à la prostitution, réduite en esclavage, jusqu’à ce qu’elle réussisse à se rebeller et à trouver la liberté même spirituelle..
Tout commence à la gare centrale de Rome, par une rencontre de la jeune femme, enceinte, avec Sœur Eugenia Bonetti,  il y a dix ans.
La religieuse propose à Elisabeth de quitter le trottoir et sa vie d’exploitation et d’abus pour prendre soin de l’enfant qu’elle porte en elle. Elle lui propose d’aller dans un centre d’accueil, mais Elisabeth ne veut pas de cet enfant, fruit de tant de violences et humiliations subies dans la rue. Puis elle décide…
« Je me souviens du jour où elle a pris sa décision, très douloureuse, un matin d’octobre – se souvient sœur Eugenia –  quand elle a décidé de s’échapper de la rue et de se tourner vers un autre monde, inconnu pour elle, où elle aurait connu de nouvelles personnes, des personnes qui ne parlaient pas sa langue ».  
« Je me souviens de son désespoir et de ses sanglots, de ses hauts et ses bas, de ses peurs, de ses attentes, de ses larmes et de ses rêves, de sa colère et de son silence, de la nostalgie de sa famille, mais aussi de la honte et de la peur de ne plus être accueillie par ses parents s’ils savaient… »
Et puis il y eut un contact téléphonique avec sa maman. Durant cet appel, sa mère lui a demandé d’accueillir l’enfant avec amour, parce que chaque vie est toujours un don de Dieu. Ce fut pour Elisabeth le premier pas décisif vers la renaissance. Un cheminement qui culminera par son Baptême dans la Basilique Saint Pierre, reçu des mains de Jean Paul II.
Aujourd’hui Elisabeth travaille dans une école, elle fait partie de la communauté paroissiale.  Elle est mariée avec  un de ses compatriotes et attend avec joie son troisième enfant.
Sœur Eugenia n’a pas oublié : « J’entends encore ses paroles au téléphone, juste après son premier départ : « Sans votre aide et votre accueil, ma fille ne serait pas née, et je ne serais pas devenue non plus celle que je suis, puisque la vie n’avait plus de sens pour moi. »»
Elisabeth avait retrouvé un travail et sa dignité ! Cette « dignité si essentielle » qui « ne vient ni du pouvoir, ni de l’argent, ni de la culture », a insisté le pape François, hier mercredi 1 mai, « mais bien plus du travail ».

La traite des êtres humains est un  problème mondial qui affecte la vie de 21 millions de femmes, hommes et enfants, dans pratiquement tous les pays, les astreignant à diverses formes de travail forcé,  la plupart d'entre eux aux mains d'individus sans scrupules qui agissent dans l’illégalité.

Ce sont ainsi des milliards de dollars de profits qui sont engrangés tous les ans aux dépens des plus vulnérables et au détriment d'entreprises légitimes, souligne l’OIT (L ‘organisation internationale du travail).
Avec la crise économique actuelle, cet état de vulnérabilité empire.

A mesure que la situation se dégrade, faute d'un niveau minimal de protection sociale, beaucoup deviennent la proie facile d'individus qui leur font miroiter des possibilités de travail et de revenu.

Des millions d'autres personnes sont prisonnières de la pauvreté et de pratiques perpétuées de génération en génération, souligne l’organisme dans un message publié à l’occasion de la journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, le 2 décembre dernier.

Sources :
OIT : http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/who-we-are/ilo-director-general/statements-and-speeches/WCMS_195204/lang–fr/index.htm

La Croix : http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-Francois-appelle-a-lutter-contre-le-chomage-et-l-esclavage-2013-05-01-955008

Tags:
esclavagePape François
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